Parlons Solidarité :

Je disais tout dernièrement à un de mes anciens chefs : « que nous parlons de solidarité à tout bout de champ… au point que son usage ne peut paraître qu’un slogan que nous mélangeons à toutes les sauces… »
Il me semble intéressant de revenir sur le sens précis du mot « Solidarité » qui vient du latin « Solidus ». Dans un corps solide, les différentes parties sont solidaires et on ne peut agir sur l’une sans agir aussi sur les autres…

La solidarité n’est pas qu’un sentiment, c’est une cohésion, une dépendance réciproque. Ainsi deux individus sont solidaires si ce qu’on fait à l’un agit aussi, inévitablement, sur l’autre. C’est ce que fait le syndicalisme : chacun y défend ses intérêts, mais en défendant aussi ceux des autres, on retrouve un peu le but inscrit dans les statuts de nos Amicales.

Rollet, président des "gueules cassées" vendant des billets de la loterie nationale...

Différence entre générosité et solidarité :
Faire montre de générosité, c’est agir en faveur de quelqu’un dont on ne partage pas les intérêts, exemple : "Quand vous donnez dix euros à un SDF, il a dix euros de plus et vous avez dix euros de moins". Ce n’est pas de la solidarité, c’est de la générosité. Le SDF, malgrè votre geste restera SDF. Qui donc serait assez généreux pour l’héberger ou lui payer son loyer ?
Faire preuve de solidarité c’est agir en faveur de quelqu’un dont on partage les intérêts : "Quand des salariés réclament une augmentation de salaire en faisant grève, ils la demandent pour tous, mais chacun sait bien qu’ils ne se « battent » que pour eux-même…"
La générosité dans son principe est désintéressée. Aucune solidarité ne l’est. Etre généreux, c’est renoncer, en partie, à ses intérêts. Etre solidaire, "c’est être égoïste ensemble et intelligemment."

Un constat s’impose : "Sil fallait compter sur la générosité des uns et des autres pour que tous les malades puissent se soigner, des millions d’entre eux mourraient sans soins". Ainsi peut-on dire : "la générosité pour l’individu est une vertu morale et la solidarité une nécessité économique, sociale, politique."
En fait, on peut se demander si la civilisation vaut mieux que l’état de nature, le progrès mieux que la barbarie et la solidarité mieux que la guerre civile…

Je soumets à votre réflexion ce poème de Michel Menu que nous a adressé le général (2s) Pascal Neron Bancel:

Générosité ou solidarité ?

 
Avec nos deux maisons d’hébergement, nous faisons nôtre le slogan : " soyons généreux pour une solidarité active et efficace."

Le mot de la fin revient au général Gaultier , ancien président de la FSALE :
« Car il est certain par ailleurs que nous n’avons pas le droit de planer au dessus des contingences, que notre bon droit et nos mérites ne nous tiennent pas hors de la mêlée ; qu’on nous critique, qu’on nous exècre plus qu’on nous aime. En vérité on nous craint souvent, on nous jalouse encore plus ; on cherche à nous abattre. Et pour être un mole inébranlable, une forteresse inexpugnable, il faut que notre bloc ne présente aucune fissure, il faut que notre solidarité soit totale. »

Meilleurs Vœux et bonne Année, généreuse et solidaire...

CM