L’AALE du Puy de Dôme s’est regroupée derrière son président le capitaine (er) Gérard Roux, ce dimanche 21 janvier avec le tirage  « les Rois » à l’issue d’une « discussion-débat  » quant à détailler la perspective des actions de nos Amicales d’Auvergnates en présence de membres de l’AALE de la Loire et de son président CM. Cette réunion était placée sous la présidence « orchestrée » du délégué régional de la FSALE, le général (2s) Pascal Néron Bancel.

C’était l’occasion d’évoquer l’organisation de la commémoration de Camerone 2024 qui devrait se dérouler à Saint-Etienne avec une remise de Képis blanc à la date prévue du 9 avril 2024.

Entre autres discussions, une d’entre-elles concernait la place des Anciens combattants. CM compléte l’information amorcée brièvement, précision justifiée par l’intérêt des participants pour un sujet qui ne peut que rester, par manque de temps, sous la forme d’une interrogation incomplète et de ce fait insuffisante.

Profitant du présent article, CM intervient sur le sujet et complète l'information amorcée:

« Beaucoup de français aujourd’hui ignore réellement ce que furent la guerre de 14-18 et la France de l’entre deux guerres…

On peut en écrire l’Histoire mais ce que l’on imagine mal, c’est la réaction, l’opinion et le comportement collectif des poilus au retour de la guerre. Ils revèlent des mentalités, des manières d’être qui semblaient à l’époque naturelles et qui, aujourd’hui interpellent et sont marqués d’indifférence.

En fait, le phénomène, au lendemain de la guerre, différe profondément de l’image qu’on en donne habituellement. Là où les passants ne voyent qu’un monument aux morts, trop de gens croient que les Anciens combattants ce sont les « croix-de-feu » alors que déjà à l’époque, nos anciens ne manquaient pas d’utiliser la publicité et la communication. Cela provoquait un mouvement de masse. Dans cette France, au lendemain de la guerre, il y a eu « un peu moins » de huit millions de mobilisés (7 893 000). Près d’1 million et demi n’ont pas survecu à la guerre (1 451 340). Parmi les 6 441 660 survivants, la mortalité chaque année était marquée de disparitions, ainsi il ne restait en 1930 : 5 850 000 survivants et 5 490 000 en 1935. Sur cent hommes adultes, on comptait 45 mobilisés de la Grande Guerre. C’est considérable et devait avoir un poids politique…

En France en 1930 à la veille des festivités du centenaire de la création de la Légion étrangère, un peu moins d’un homme sur deux était un ancien combattant et la moitié d’eux adhèrait à une association. Ces chiffres, mal connus, sont considérables et leur signification sociale mérite notre attention et connaissance.

Une anecdote est révélatrice de la méprise qui consiste à prendre les associations d’anciens combattants pour des organisations militaires. Cette méprise était faite par le maire de Grenoble le 11 novembre 1932, le Maire prétendit interdire aux anciens combattants de participer à l’inauguration du monument aux morts en corps constitué avec leurs drapeaux qu’il « traitait » d’emblème militaire et guerrier. Les anciens combattants refusèrent net ! le Maire dut céder…

Bien de choses seraient à dire et en particulier sur ce qui s’est passé en Europe entre les deux guerres et permettraient de comprendre qu’après le « plus jamais ça » s’est présentée, malgrè tout, une seconde guerre mondiale qui devait afficher avec encore plus de morts et qui  donnait au 20ème  siècle son appellation de siècle le plus  meurtrier de l’Histoire de l’humanité. »

CM