La ville de Tilloloy dans la Somme entretient un souvenir particulier avec les légionnaires qui combattirent aux combats de la Somme en 1915. Dans le parc du château de la ville, se trouve un arbre particulier, « le cèdre de Cendrars » qui servi d’observatoire aux poilus durant la Grande Guerre, comme à ce jeune recrue de la Légion étrangère, Blaise Cendrars.
C’est ainsi que pour marquer son attachement à l’histoire de leur ville aux combattants de 14-18, et plus particulièrement à Blaise CENDRARS, le Maire et les habitants organisaient le jeudi 23 avril une exposition sur le poète-écrivain ainsi qu’une présentation de nombreuses photos des tranchées et des ballons d’observation de l’Artillerie.
Blaise Cendrars cet écrivain né à la chaux de Fonds en Suisse est naturalisé français suite à son engagement dans la guerre 14-18 au sein de la Légion étrangère et au cours de laquelle, il perd son bras droit. Poète et romancier, grand voyageur, curieux de rencontres et de découvertes, ami des peintres, des photographes, des musiciens avec lesquels il coopéra, il était passionné de techniques, de voitures, d’astronomie, de cinéma, d’art africain et d’aviation. Un personnage atypique qui traversa le XXème siècle et qui fut témoin à Tilloloy d’un fait étrange : « près des positions de son escouade, un bras humain encore agité de spasme tombe littéralement du ciel par un après-midi calme, sans qu’aucun coup de feu, ni de canon ne sont tirés. Le 28 septembre 1915, le légionnaire Blaise CENDRARS alias Frédéric Louis SAUSER est grièvement blessé lors de l’attaque de la ferme Navarin et perd son bras droit; de cet événement il en fait son premier récit en prose et une première version écrite du livre « la main coupée » : Extrait : « Etre un homme. Et découvrir la solitude. Voilà ce que je dois à la Légion et aux vieux lascars d’Afrique, soldats, sous-officiers, officiers, qui vinrent nous encadrer et se mêler à nous en camarades, des desperados, les survivants de Dieu sait quelles épopées coloniales, mais qui étaient des hommes, tous. Et cela valait bien la peine de risquer la mort pour les rencontrer, ces damnés, qui sentaient la chiourme et portaient des tatouages. Aucun d’eux ne nous a jamais plaqués et chacun d’eux était prêt à payer de sa personne, pour rien, par gloriole, par ivrognerie, par défi, pour rigoler, pour en mettre un sacré coup, nom de Dieu, et que ça barde, et que ça bande, chacun ayant subi des avatars, un choc en retour, un coups de bambou, ou sous l’emprise de la drogue, du cafard ou de l’amour avait été rétrogradé une ou deux fois, tous étaient revenus de tout.
Pourtant ils étaient durs et leur discipline était de fer. C’était des hommes de métier. Et le métier d’homme de guerre est une chose abominable et pleine de cicatrice, comme la poésie. »
Très intéressante exposition à laquelle participaient madame la sous-préfète de Montdidier, le président de la Fédération des Anciens de la Légion Etrangère, le général (2s) Rémy GAUSSERES, de nombreux invités et des anciens combattants.
Communication FSALE.