Colonel Beaufre
Octobre 1947 : au Nord Tonkin, le 3ème R.E.I. rejoint le groupement du colonel Beaufre dans la région de Dinh Lap ; il gagne Langson, point de départ de l’opération Léa.
Ho Chin Minh
- Le but de l’opération est de capturer Ho Chi Minh. Le renseignement est bon mais « l’oncle Ho» a quitté son refuge de Bac Kan, misérable bourgade de la brousse, à 60 kilomètres au sud-ouest de Cao Bang ; les parachutistes vont arriver une heure trop tard.
- Le 7 octobre, l’opération commence de son point de départ de Langson ; les parachutistes sautent sur Bac Kan et Cao Bang. Le 2ème bataillon du 3ème R.E.I. avance rapidement sur la R.C.4 et occupe Nacham après une série d’accrochages.
- Le 9 octobre, le 2ème bataillon du 3ème R.E.I. participe aux opérations sur le Song Ky Kong puis reprend sa progression sur That Khé et Dong-Khé.
- Le 15 octobre, Cao-Bang est atteint. That-Khé devient un sous-secteur et le P.C. du 2ème bataillon du 3ème R.E.I. avec des garnisons solides implantées à Dong Khé et Cao Bang.
- L’opération est un succès car toutes les villes du Haut Tonkin sont tombées entre les mains des Français. Mais, de Cao Bang, les Viêts n’ont laissé qu’une ruine et des décombres fumants.
29 octobre 1947 : le 1er R.E.C. perd à Tourane dans l’Annam le légionnaire Hans Daniel, mort pour la France, décédé par immersion.
Novembre 1947 : au Nord-Tonkin, l’opération Léa se poursuit.
- Le 18 novembre, le second groupement, auquel appartient le 1er bataillon du 3ème R.E.I. du commandant Sourlier, un ancien lieutenant du 5ème Etranger avant la guerre, embarque sur des bâtiments de la Marine, et remonte le fleuve Rouge vers le nord.
- Les légionnaires débarquent à Sept Pagodes : la ville tombe comme un fruit mûr.
- Le 23 novembre, la résistance de l’ennemi est plus farouche à Phu Lang Thuong mais rien n’arrête l’élan des légionnaires.
- Partout les rizières sont inondées, les digues hérissées de barrages, de chicanes, de blockhaus … Les premiers LCM sont pris à partie par des armes automatiques rebelles. La 3ème Cie débarque, accroche, fonce et disperse la bande, qui se retire en laissant des morts et des armes sur le terrain. Pendant ce temps la 4ème Cie qui opérait à l’ouest du fleuve, atteint son objectif, élimine un groupe de rebelles, saisit l’armement et des documents. Vers 16h30, Phu Lang Thuong est investi. Les légionnaires élargissent la zone. Le Génie prépare le terrain d’aviation. Le 25 novembre le premier « Morane» se pose.
- Ce bond s’arrête après trois semaines de lutte dans la Moyenne Région, avec un impressionnant bilan, plus de 200 armes individuelles et collectives, etc…
Général Giap
Fin 1947 : malgré les sévères pertes en hommes et en matériel infligées aux troupes du général Giap pendant l’opération Léa, le gros de l’ennemi s’échappe à la faveur du terrain.
- Le Vietminh relance la guérilla dans le Sud Annam et en Cochinchine ; au Tonkin, il regroupe et renforce sa cohésion dans une région qui lui est favorable.
Fin 1947, les S.A.S. deviennent des Parachutistes coloniaux, leur relève étant assurée par un G.A.P. colonial appartenant à la 25ème D.A.P.
- La D.B.M.P. reste à recrutement métropolitain. Mais sur place, les unités recrutent et forment des parachutistes autochtones pour compléter leurs effectifs toujours insuffisants.
Dès 1947, en Indochine, le 3ème R.E.I. participe à la reconquête de la Haute-Région du Tonkin, Langson, Dong Khé, Bac Khan. Il s’y installe, rassure les populations terrorisées qui se rassemblent sous sa protection. Le Vietminh réagit. Il attaque les postes. Quelques uns tombent. D’autres résistent.
En 1947, La S.T.U.P. (Section Technique des Unités Parachutistes) effectue 1 750 missions pour 3 600 tonnes de matériel largué.
Jean BALAZUC P.P.P.P.
Mai 2024
Sources principales:
La Légion Etrangère – Voyage à l’intérieur d’un corps d’élite de John Robert Young et Erwan Bergot – Editions Robert Laffont 1984.
Le 3e Etranger de Philippe Cart-Tanneur et Tibor Szecsko- Les E ditions fu Fer à marque -1988.
Histoire de la Légion Etrangère 1831-1981 de Georges Blond- Plon- 1981.
L’épopée moderne de la Légion d’Henri Le Mire Editions SPL 1977.
Beaufre André, né le 25.01.1902 à Neuilly-sur-Seine ; saint-cyrien de la promotion de la Victoire ; technicien à l’intelligence mathématique ; colonel, commandant un groupement de l’opération Léa dans le Nord Tonkin en septembre-décembre 1947 ; en juin 1955, il commande la 2e D.I.M. à Tizi-Ouzou en Kabylie puis, à partir de septembre 1955, à Guelma en Zone Est Constantinois ; aimé par ses officiers aussi bien que ses hommes ; il est un des grands chefs français de l’expédition de Suez en Egypte fin 1956 ; général gaulliste ; général d’armée ; mais sa désapprobation de la politique de Charles De Gaulle l’amène à démissionner en septembre 1961 ; décédé le 13.02.1975 à Belgrade en Yougoslavie.
Daniel Hans Jürgen Albert, né le 02.02.1926 à Liegnitz en Allemagne ; légionnaire au 1er R.E.C. ; mort pour la France le 29.10.1947, décédé par immersion à Tourane dans l’Annam.
Sourlier, né en 1908, entré à 19 ans à Saint-Cyr ; il choisit de servir à la Légion ; au 1er Etranger de 1929 à 1935 ; au 5e Etranger au Tonkin de 1935 à 1938 ; au 6e Etranger en Syrie ; capitaine, blessé au cours des combats contre les Britanniques en 1941 ; commandant, chef du 1er bataillon du 3e R.E.I. pendant l’opération Léa fin 1947, dans le Haut Tonkin, région où il a servi comme lieutenant au 5e R.E.I., avant la guerre. Au cours de l’été 1948, son bataillon s’étale de Cao-Bang à Bac-Kan dans le nord du Tonkin. Lieutenant—colonel, adjoint au chef de corps du 4e R.E.I. à Tébessa en 1957 ; il est chargé de l’électrification de la partie méridionale du barrage ; excellent combattant ; commandeur de la Légion d’Honneur. Décédé le 06.11.2011 à Nice.