Le légionnaire Lilian écrit en 1950 ce poème en mer entre Djibouti et Colombo. Trois jours après son débarquement en Indochine, il est mort pour la France au combat.

 

Etranger,  toi  qui  viens

servir sous la bannière Verte et Rouge du

Corps   au   prestigieux   passé.   D’être   un   vrai

Légionnaire,  auras-tu  la  manière,  ou  par  ce  grand

Honneur  seras-tu  dépassé ?  La  tâche  qui t’attend, très

Souvent  sera  rude ;  Et  ce  n’est pas facile, écoute mon ami,

Sans un cœur généreux, fier de sa servitude de tenir en entier

Ce  que  l’on  a  promis.  Il  te  faudra  pourtant  respecter  ta

Parole,  ton  honneur  de  soldat  après  tout  est  en  jeu ?

Ce  ne  sera  pas  toujours  certainement très drôle,

Mais  les  exploits  permis  sont  dignes  de

L’enjeu. L’ombre de nos Drapeaux

a  balayé la Terre et les

titres.  De   gloire

sont dans leurs

plis, Eloquents, te

diront  Ce  qu’il  te  reste

à  faire  pour  ajouter  ta  part  aux

exploits accomplis. De L’Algérie d’hier aux

hordes fanatiques la Légion son baptême sanglant ;

l’Espagne  et  l’Italie  nous  virent  magnifiques,  le visage

bruni  sous  nos  képis Blancs. Et les soixante-cinq héros de

Camerone  par  tous , au  trente  avril   fêtés pieusement, furent

dignes,   crois-moi,   des   Grognards   de   Cambronne.   Tâche

impossible  préférant  la  mort  à l’oubli d’un  serment.  Quels

sublimes  accents  recueillerait  le  vent.  Mais il te suffira

pour  égaler  ces  preux, de servir ton drapeau, d’un

courage  impassible  et  le  cas  échéant,

mourir aussi comme eux !