La solidarité bien connue des légionnaires durant leur service actif se retrouve dans leurs amicales quand ils sont rendus à la vie civile.
Tout commence en 1898 à Paris où la première amicale était créée par le président Maurer. Déclarée en 1902, “la Légion” est surtout une mutuelle d’anciens militaires de la Légion étrangère.
En fait, l’idée d’un regroupement est émise qu’en 1909, reprise lors du congrès de Belfort en 1910 confirmée à Nancy en 1911 et concrétisée en 1912 par une réunion d’une dizaine d’amicales que préside Maurer. Cette période était caractérisée par la présence de nombreux Alsaciens-Lorains et la localisation des amicales dans le Nord-Est de la France.
Malheureusement, cette organisation disparaît avec l’arrivée de la “Grande Guerre” et il faut attendre 1929 pour que le colonel Rollet, depuis Sidi Bel Abbès, est frappé par le sort réservé aux légionnaires qui tente une réinsertion dans le milieu civil surtout après quinze ans de service. Le “premier légionnaire de France” pense déjà que “l’amicale est un lieu privilégié qui leur évite l’isolement et peut les aider à trouver un emploi. Il pense que ces amicales ne seront jamais aussi puissantes que regroupées.
En 1930, lors du congrès qui les retrouve tous à Paris à l’occasion du centenaire de l’Algérie, il expose ses idées qui seront approuvées mais qui ne se réaliseront qu’un an plus tard.
Ainsi, en 1931 pour les cérémonies du centenaire de la création de la Légion et des festivités de Camerone, il organise le congrès dit du “centenaire”.
Sous l’égide du maréchal Franchet d’Esperey, en présence du général Rollet devenu inspecteur de la Légion, 200 anciens légionnaires représentant 24 sociétés décident la création de l’USAL (Union des Sociétés d’Anciens légionnaires: France, colonie, étranger). Son siège est fixé à Paris où elle est déclarée le 3 juin 1931; le bureau est fourni par la Mutuelle et son président Maurer est secondé par cinq vice-présidents, délégués régionaux: Sud, Nord-Est, Maroc, Algérie et Suisse. C’est l’acte de naissance de l’organisation actuelle.
L’USAL et ses trente-trois sociétés affiliés sont mises en sommeil durant l’occupation.
Dès 1947, une Assemblée Générale a lieu à Paris, elle recense 28 sociétés actives, mais le “fond de réserve” est jugé encore insuffisant et l’Union ne peut se faire reconnaître “d’utilité Publique”.
L’année suivante, Schmid succède au président Maurer dont la forte personnalité aura permis les créations:
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en 1934, de la Maison du légionnaire à Auriol,
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en 1935, de celle de Casablanca,
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en 1946, de la Maison des Invalides de la Légion étrangère à la Balmes les Grottes.
Ces différents établissements, bien que dotés d’une administration indépendante et créés en dehors de l’USAL, recevront plus tard son patronage.
Par ailleurs, afin d’assurer la liaison entre les anciens et la Légion d’active, des organes de liaison furent publié: “Trait d’Union” de 1945 à 1947 ou “la Grenade à Sept Flammes” au cours des années 50. “Képi-blanc” créé en 1947, prend leur relai dès leur disparition et consacre depuis dans chaque numéro une rubrique importante à la vie des amicales.
En 1950, le général Flipo remplace à la présidence Schmid, démissionnaire.
Pendant les dix années de son mandat, le nouveau président aidera sans relâche, moralement et financièrement, les sociétés ou établissements en difficultés ainsi que les anciens légionnaires dans le besoin, aux situations souvent compliquées par la disparition, du fait de la guerre, de tout ou partie des documents établissant leurs droits.
Il s’attachera aussi à obtenir la reconnaissance d’utilité Publique de l’Union avec les avantages juridiques, financiers et fiscaux qu’elle implique et l’USAL devient la “Fédération des Sociétés d’Anciens Légionnaires: France, Union française, Etranger”.
Une souscription publique permet de recueillir des fonds en vue de la création d’une Maison à Sidi Bel-Abbès et un terrain sera offert à la Fédération qui souscrit un emprunt complémentaire de vingt millions d’anciens francs pour mener à bien ce projet.
En 1958, les amicales parisiennes ayant recueilli des fonds permettant d’acheter “la Maison des Anciens légionnaires” de Paris, trouvent un autre emprunt qui permet d’en réaliser l’aménagement.
La Fédération aide aussi à l’organisation d’un centre d’accueil à Strasbourg et achète le château de la Balme les Grottes où se trouve installée “l’Institution des Invalides de la Légion Etrangère”.
En coopération avec l’Association de Mexico, elle prépare la célébration du centenaire du combat de Camerone au Mexique et organise avec la ville de Reims, la commémoration des combats de Champagne livrés cinquante ans auparavant.
A la disparition de l’Union Française, la Fédération prend l’appellation de “Fédération des Sociétés d’Anciens légionnaires”.
En 1960, la Fédération change de dénomination pour devenir “Fédération des Sociétés d’Anciens de la Légion Etrangère.
Après 1962, toutes les Amicales d’Afrique du Nord disparaissent provoquant les problèmes sociaux des rapatriements.
Le général gaultier succède au général Flipo et lance ses collaborateurs sur l’étude de plusieurs projets. Il compte les soumettre au congrès de Nantes qui, retardé par les événements de mai 1968, sera annulé.
Rencontrant de graves soucis de santé, le général Gaultier démissionne en 1969.
Le général Flipo reprend le flambeau de 1970 à 1973, année jusqu’à l’arrivée du général Spitzer.
En 1975, la “Maison des Anciens Légionnaires” située rue Mouzaïa à Paris est très endommagé par un attentat non revendiqué qui ne fait, heureusement et curieusement aucune victime.
Après réparation des locaux, avec l’accord du Conseil d’Administration, le général Spitzer réalise la vente de la Maison et fait l’acquisition de bureaux au 15 avenue de la Motte Picquet.
Avant de décéder en 1980, il confie la présidence au général Nougues, mais l’état de santé de ce dernier limite vite ses possibilités et ne lui permet pas de mettre en application les idées intéressantes qu’il avait émises.
Le 15 novembre 1980, une Assemblée Générale et un Conseil d’Administration procèdent à l’élection du général de Corps d’Armées Compagnon comme président de la FSALE.
Le 11 mai1991, le général Jean-Claude Coullon est confirmé dans ses fonction de président de la FSALE.
Les faits marquants de la présidence du général Coullon sont:
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Création d’un “Comité de la Mémoire”,
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Lancer l’idée de faire bénéficier tout légionnaire étranger blessé en service commandé de la nationalité française “Français par le sang versé”.
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Demander le droit d’ester en justice pour la Fédération à l’encontre de personne ou organisme attaquant les anciens de la Légion étrangère.
Le 1er juillet 2001, le général (2s) COULLON fait élire le général (2s) RIDEAU à sa succession à la tête de la Fédération. L’année marque aussi l’ouverture du site internet de la Fédération.*
Aujourd’hui, la Fédération des Sociétés d’Anciens de la Légion Etrangère est présidée par le général (2s) Rémy GAUSSERES, élu au sein du conseil d’Administration lors du congrès d’Orange.
Rapidement, avec le constat affiché du vieillissement des membres des amicales, une réaction s’impose et devient priorité avec la recherche du rajeunissement et l’accueil aux jeunes anciens légionnaires.
Il n’y a pas de problème, dit-on, il n’y a que des solutions ! Il n’empêche que les jeunes aujourd’hui qui quittent le service actif ne pourront remplacer nombre pour nombre les anciens qui disparaissent compte tenu que la Légion étrangère était forte d’un effectif de 36 000 pendant la période Indochinoise, 22 000 en Algérie et un peu plus de 6 000 à l’heure de l’écriture de cet article.
Ne plus voir les anciens combattants serait en soi une bonne nouvelle, malheureusement l’actualité du monde actuel ne laisse pas envisager cette éventualité…
La survie des anciens combattants et le sang nouveau des amicales, voilà bien probablement deux dossiers qui feront l’objet de fiévreux débats lors de notre prochain congrès de 2016.