26 juillet 1956 : nationalisation du canal de Suez.
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Le dictateur égyptien, le colonel Gamal Abdel Nasser, nationalise le canal de Suez dans un grand éclat de rire. Il saborde des bateaux pour empêcher toute circulation sur le canal. La route étant coupée, les pétroliers ne peuvent plus ravitailler l’Europe. En France, c’est la pénurie et le rationnement. En Egypte, une immense ovation de joie et de fierté lui répond.
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Français et Britanniques, atteints dans leurs intérêts par cette mesure, préparent, de concert avec les Israéliens, une intervention militaire qui doit permettre à la fois de reprendre le contrôle du canal de Suez et de faire tomber le Raïs égyptien.
31 juillet 1956 : Le Président des U.S.A., le général Dwight Eisenhower fait savoir à Anthony Eden, Premier ministre de Sa Gracieuse Majesté, que l’emploi éventuel de la force pourrait devenir nécessaire, mais qu’il faut épuiser d’abord toutes les ressources de la diplomatie avec l’Egypte.
1er août 1956 :Le ministre de la Défense nationale prescrit le regroupement autour d’Alger de la 10e D.P. en vue de préparer une opération Amilcar sur l’Egypte.
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A Alger, au G.G., l’affaire est vue d’un œil favorable. Robert Lacoste considère que, à la faveur de cette opération, il est possible d’envisager l’écrasement de la rébellion algérienne, privée de ses bases logistiques en Egypte.
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Alors que le 1er R.E.P. est en opération, le lieutenant-colonel Albert Brothier reçoit l’ordre de rentrer précipitamment à Alger ; le général Jacques Massu, patron de la 10e D.P., lui apprend que la division doit se préparer à intervenir à Suez. Le 1er R.E.P. sera le régiment amphibie avec les commandos de marine.
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Le chef de corps du 1er R.E.P. reçoit un renfort d’officiers et de sous-officiers. Le 2e escadron du 2e R.E.C. avec des chars AMX 13, commandé par le capitaine Maurice de Hautechaud et le lieutenant Amédée de la Forest-Divonne, lui est affecté. Il perçoit du matériel neuf.
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Le régiment doit former un peloton de L.V.T. Alligator du type utilisé par les Américains lors des opérations amphibies dans le Pacifique. Il perçoit du matériel neuf. Les véhicules sont repeints couleur sable pour évoluer dans les déserts égyptiens.
16 octobre 1956 : le président du Conseil, Guy Mollet, dépose une plainte à l’O.N.U. et rappelle l’ambassadeur de France au Caire. Par ailleurs, les Britanniques acceptent le plan proposé : offensive d’Israël, ultimatum franco-britannique, occupation du canal.
23 octobre 1956 : à Sèvres, en présence du Premier ministre israélien, Ben Gourion, le scénario est mis au point, le calendrier fixé : l’attaque israélienne commencera le 29 et le débarquement allié débutera le 6 novembre.
Du 26 octobre au 1er novembre 1956 : le 2e R.P.C. et le 3e R.P.C. font mouvement sur Chypre : les matériels sur le cargo Fronsac, les personnels sur les avions d’Air Algérie.
28 octobre 1956 : le 1er R.C.P. est aérotransporté sur Chypre.
29 octobre 1956 : le plan Mousquetaire a été reporté à plusieurs reprises. Mais des renseignements de plus en plus nombreux font état d’une intervention israélienne en direction du canal. L’occasion doit être saisie ! Le déclenchement de l’opération est fixé au 6 novembre malgré les hésitations britanniques.
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Le P.C. de la Force A comme Amilcar se transporte d’Alger à Chypre.
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Le 1er R.C.P. embarque dans des avions civils, des DC4, des Constellation, des Bréguet à deux ponts et des Armagnac d’Air France, vers les aérodromes d’Akrotiri, Chypre, Limassol et Nicosie ; les généraux Jacques Massu et André Beaufre, leurs états-majors embarquent à bord du Constellation N°47 avec le capitaine Paoli et trente-deux bérets bleus de la 3e compagnie du 1er R.C.P.
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Les escadrons de Dijon et de Saint-Dizier, soit 60 chasseurs et chasseurs-bombardiers, arrivent à Lydda, aérodrome militaire israélien ; leur mission sera d’interdire le ciel d’Israël aux bombardiers égyptiens ; les cocardes tricolores qui figurent sur les carlingues, pour des raisons de sécurité, font vite place à l’Etoile de David.
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Face aux menaces égyptiennes, Israël lance une attaque préventive, l’opération Kadesh,contre l’Egypte, avec un soutien logistique et aérien franco-britannique. En fin d’après-midi, un bataillon de parachutistes israéliens saute de 16 Dakotas à l’est des passes de Mitla, soit à 30 kilomètres du canal de Suez.
Dans la nuit du 30 octobre 1956, le colonelGamal Abdel Nasser multipliant les provocations, l’Assemblée nationale accepte l’envoi d’un ultimatum au gouvernement égyptien.
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Londres et Paris intiment aux combattants l’ordre de s’éloigner à 10 miles de part et d’autre du canal pour ne pas mettre la sécurité du canal en danger. Les Israéliens qui ont enfoncé les lignes égyptiennes se dirigent vers le canal et s’arrêtent à la limite convenue. L’Egypte refuse.
1er novembre 1956 : opération Mousquetaire.
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Le 1er Régiment Etranger de Parachutistes quitte Alger à bord du cuirassier Jean-Bart avec les commandos Marine, un détachement du génie et un détachement d’artillerie ; arrivés en rade de Limassol, une demi-heure avant le Groupe amphibie en provenance de Bône, les légionnaires sont embarqués sur les quatre L.S.T. et sur le Foudre.Le 1er R.E.P. constitue l’élément d’assaut, aux ordres du lieutenant-colonel Brothier, chargé de s’emparer de Port-Fouad.
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Le 3e R.P.C., aéroporté à Chypre, s’entraîne pour participer à l’opération ; malheureusement, le lieutenant-colonel Marcel Bigeard ayant été blessé à Bône lors d’un attentat terroriste, le 3e R.P.C., commandé par le chef de bataillon Lenoir, ne participe pas au saut opérationnel sur Suez et demeure en réserve à Chypre.
2 novembre 1956 : le 1er R.C.P. embarque à Limassol.
3 novembre 1956 : la compagnie de voltigeurs antichars du 21e R.I.C., affectée à l’expédition de Suez, embarque à Alger sur un navire.
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L’aviation française, en deux raids partis de Lod en Israël, bombarde Louxor.
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La presque totalité de l’aviation égyptienne est détruite au sol.
4 novembre 1956 : le 1er R.C.P. est prévu sur Port-Fouad, D.Z. N°4, avec 510 hommes et 504 hommes avec gaines.
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Le croiseur Jean-Bart entre en rade de Limassol, à la pointe sud de Chypre.
Dans la soirée du 4 novembre, le convoi du 1er R.E.P. quitte Chypre pour les côtes égyptiennes.
5 novembre 1956 : opération Mousquetaire sur le canal de Suez.
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Les appelés et les engagés du 2e R.P.C. partent en chantant vers les avions pour l’opération Amilcar, partie française de l’opération Mousquetaire.
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L’opération Mousquetaire réunit 90 000 soldats (50% Français, 50% Britanniques), 500 avions (300 britanniques, 200 français), 130 navires (100 anglais dont 5 porte-avions, 30 français dont 2 porte-avions, l’Arromanches et le La Fayette.
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Le général britannique Keighley et l’amiral français Bargeot composent un commandement bicéphale pour l’opération. Les parachutistes anglais et français sautent sur le canal ; le 2e R.P.C. du lieutenant-colonel Pierre Château-Jobert et la 5e centaine de la 11e D.B.P.C. sautent respectivement sur Port-Fouad et Port-Saïd. La 4e compagnie du lieutenant Fesselet et la 1ère compagnie du lieutenant Engels sautent les premières. Le brigadier général Buttler et un bataillon de la 16e Para Independant Brigade sautent sur l’aérodrome de Gamil, à l’ouest de Port-Saïd. Le lieutenant-colonel Albert Fossey-François saute avec le reste du régiment au début de l’après midi ; la 3e compagnie du capitaine Barrière avance vers les installations portuaires ; le commando du capitaine Le Beurier encercle la caserne des Volontaires de la mort : les paras en abattent 87 et font 46 prisonniers.
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Le 2e R.P.C. perd sept paras tués dont le sergent Bellon et le 11e Choc perd deux tués.
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Deux colonnes israéliennes, commandées par un colonel de 28 ans, Ariel Sharon, prennent Charm-el-Cheik, à la pointe du Sinaï, après une nuit de violents combats. Les blindés ont franchi en 48 heures 150 kilomètres et campent à 16 kilomètres du canal ; ils ont détruit l’armée égyptienne du Néguev et du Sinaï, soit 22 000 hommes encerclés.
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Le Président de l’U.R.S.S. Nicolaï Boulganine lance un ultimatum aux gouvernements britannique et français : il menace d’intervenir militairement pour soutenir les Egyptiens.
6 novembre 1956 : le général britannique Stockwell déclenche le débarquement de vive force.
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A 2 heures du matin, la 1ère compagnie du 1er R.E.P., commandée par le capitaine Loulou Martin, embarque dans les Alligator ; les légionnaires ont le redoutable honneur de beacher les premiers. Il n’y a pas de préparation d’artillerie. Tous feux éteints, le Chéliff et les autres navires s’engagent dans le canal, déminé. L’aube pointe quand soudain, contrairement à ce qui avait été prévu, l’artillerie britannique se déchaîne sur Port-Saïd. Du côté français règne un silence pesant. Dans le ciel ; c’est le grand cirque. Les chasseurs de l’aéronavale et de l’armée de l’air s’en donnent à cœur joie. Pas un Mig à l’horizon ? Ils straffent tout ce qui bouge à terre.
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A 6 heures du matin, le fracas des armes plongeant dans la mer annonce le début de l’action. Les Alligator piquent sur la côte. Au loin, le Casino : l’objectif de Loulou Martin. Les dépôts d’hydrocarbures matraqués par l’artillerie navale et l’aviation crachent une épaisse fumée qui enveloppe rapidement les deux villes. A terre, aucun signe de riposte, un calme angoissant.
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Le 1er R.E.P., avec l’escadron d’A.M.X. du 21e R.I.C., doit rejoindre le 2e R.P.C. par mer, sur les Alligator américains du lieutenant Amédée de la Forest-Divonne, sortis des ventres du L.S.T. le Chéliff et du L.S.T. la Foudre ; deux pelotons de l’escadron débarquent à Port-Fouad et 2 autres à Port-Saïd. Un LCVP s’enfonce. Le matériel de la section de mortiers de 81 de la C.A. part au fond de l’eau. Les légionnaires finissent à la nage.
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Comme à l’exercice, les légionnaires passent la rampe de débarquement et franchissent d’un bond la plage déserte. Rue après rue, ils investissent la ville.
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Puis les légionnaires effectuent leur jonction avec le 2e R.P.C., parachuté la veille et qui a tué dans l’œuf toute velléité de résistance des Egyptiens.
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Pour le reste, pas un coup de fusil, pas une seule rafale d’arme automatique en direction des arrivants. La bataille est terminée. Les Egyptiens l’ont perdue.
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Ecœuré par ses contacts avec le 2e R.P.C., les Egyptiens laissent sur place batteries d’artillerie, canons antichars, et armes diverses pour se rendre, revêtir une tenue civile ou jouer le mort dans un désir d’oubli ou de se faire oublier.
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Ayant terminé le nettoyage de la ville, le 1er R.E.P. pousse vers l’est, en direction du poste de police, avant de passer sur la rive ouest du canal. En raison des difficultés que rencontrent les Britanniques à Port-Saïd, le débouché vers le sud est reporté au lendemain et le 2e escadron d’AMX 13 du capitaine Maurice de Hautechaud renforce les unités du général Stockwell.
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Vers 19 heures, un briefing se tient à l’usine des eaux pour arrêter les modalités de progression du groupement d’exploitation du 1er R.E.P., renforcé d’un escadron de chars Centurion et d’une compagnie de parachutistes britanniques. Le groupement, soigneusement camouflé, attend l’ordre de marcher sur El-Kantara.
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A 20 heures, les généraux Massu et Butler, les patrons des paras français et britanniques, reçoivent l’ordre d’arrêter les hostilités pour minuit.
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A 2 heures du matin, profitant des quatre heures données, l’avant-garde du 1er R.E.P. peut atteindre El-Cap au PK 37.
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Le Président des U.S.A. Dwight Eisenhower se range aux avis de son homologue de l’U.R.S.S.Il exige la fin de l’expédition.
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La condamnation de l’expédition par les Etats-Unis est un premier signe de discorde.
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Les routes du Caire et de Suez sont ouvertes devant un adversaire en déroute ; mais la victoire totale échappe aux Français et aux Anglais devant la menace d’une intervention soviétique et la dérobade américaine. A minuit, les troupes reçoivent l’ordre de cessez-le-feu. Le saut du 1er R.C.P. sur Port-Fouad est annulé. La marche vers El-Kantara du 1er R.E.P. avec un bataillon de paras britanniques et un escadron de chars Centurions est supprimée. La plus courte guerre de l’histoire prend fin
7 novembre 1956 : les unités dispersées se regroupent. Le cessez-le-feu signé, les belligérants s’installent de part et d’autre des limites qui leur ont été assignées. Le lieutenant-colonel Brothier installe son P.C. à 6 km de Port-Saïd. Les compagnies aménagent leurs emplacements. Les légionnaires consacrent leur temps à la pêche et à la baignade.
8 novembre 1956 : fiasco politique franco-britannique.
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Menacés d’un embargo pétrolier, le Premier ministre britannique, Anthony Eden, et le président du Conseil français, Guy Mollet, obéissent à l’injonction soviétique.
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L’affaire de Suez consacre la suprématie planétaire des Etats-Unis et de l’U.R.S.S. qui accèdent au statut de superpuissances ; la France et la Grande-Bretagne doivent admettre qu’elles ne sont plus que des nations de moyenne puissance. Par le biais des Nations Unies, les Etats-Unis et l’U.R.S.S. ont obligé les trois alliés à retirer leurs troupes d’Egypte.
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Encore une victoire acquise sur le terrain et confisquée sur le tapis vert de la négociation.
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La tête de pont, établie sans pertes autour de Port-Saïd, ne reçoit pas le renfort prévu ; la force d’intervention française, commandée par le général André Beaufre, doit renoncer à ses projets d’envahissement ; au Maroc, le gros des troupes destiné à débarquer en Egypte, accueille avec désappointement le contre-ordre qui les cloue à terre.
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L’escadron de reconnaissance du 21e R.I.C. débarque à Port-Saïd.
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Le bilan de l’opération Mousquetaire est le suivant pour les Français : les pertes amies, en quasi-majorité au 2e R.P.C., sont de 11 paras tués et 44 blessés ; 2 avions de combat ont été mis hors de combat, un disparu, le Corsair du lieutenant de vaisseau Antoine Lancrenon et un accidenté. Les pertes britanniques sont de 22 tués, 97 blessés, 8 avions détruits (5 abattus et 3 accidentés). Les Egyptiens ont 203 tués et 158 prisonniers ; 531 armes ont été capturées, dont 47 canons, mitrailleuses et mortiers.
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Mais l’opération sur le canal de Suez finit par un fiasco politique sous les menaces soviétiques et les pressions américaines : Gamal Abdel Nasser, après une défaite militaire, s’affiche grand vainqueur. La déroute des Egyptiens dans le secteur Port-Fouad / Port-Saïd est occultée. Le nationalisme arabe se déchaîne ; les centurions sont amers sinon humiliés. Ce fiasco qui étale à la face du monde en général, du monde arabe en particulier, que la France n’est vraiment plus qu’une puissance secondaire, qu’elle peut désormais plier, même après un succès de ses armes : la France a perdu son prestige. L’échec de cette expédition fait oublier en Algérie les autres succès obtenus.
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Ce fiasco est lourd de conséquences car les troupes vont rentrer en Algérie, l’amertume au cœur, avec une médaille commémorative. La troupe grommelle : ‘’Nous sommes les champions du monde des médailles et des coups de pied au cul’’.
A partir du 10 novembre, les compagnies du 1er R.E.P. et du 2e R.P.C. sont relevées à El-Cap, at-Tinah et Port-Fouad même, par les contingents de l’O.N.U.
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Une dernière prise d’armes et les légionnaires embarquent sur le vieux Pasteur, fidèle au rendez-vous, à destination de l’Algérie, vers leur base arrière de Zéralda.
16 novembre 1956 : les premiers casques bleus arrivent en Egypte : ce sont des Suédois avec leurs bicyclettes, des Colombiens et des Boliviens, suivis par des Yougoslaves.
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La compagnie de voltigeurs antichars du 21e R.I.C. est de retour à Alger, après 13 jours de mer ; les coloniaux ont fait une belle croisière sans escale.
Novembre 1956 : surmontée la déception de l’expédition de Suez, les marsouins du 21e R.I.C. retrouvent Birtouta et sa zone d’action à Mouzaïaville, Marengo, Desaix, Montebello et le Chenoua.
22 décembre 1956 : les derniers éléments du corps expéditionnaire français quittent Port-Fouad en Egypte, après leur relève par les forces de l’O.N.U. sous le commandement du général canadien Burns.
23 décembre 1956 : les parachutistes du 2e R.P.C. embarquent les derniers, sur des navires français, l’Athos II et les L.C.T. Chéliff, France, Orne, à Port-Saïd. Ils vont fêter Noël à bord.
27 décembre 1956 : les paras du 3e R.P.C. embarquent à Limassol, destination Algérie.
29 décembre 1956 : les parachutistes de la 10e D.P., pleins de rancœur, frustrés d’une éclatante victoire, débarquent du Pasteur, de l’Athos, du Claude-Bernard et des L.C.T. Chéliff, France et Orne,à Alger, dans l’indifférence générale, sans tambours ni trompettes, comme des vaincus. Personne ne prend alors la juste mesure de l’humiliation subie par les capitaines et les commandants. Le 2e R.P.C. s’installe à Koléa.
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Pour la première fois, la tentation de prendre le pouvoir s’empare de quelques officiers qui reprochent au gouvernement de Guy Mollet de les avoir frustrés d’une victoire. La réussite est la seule règle militaire pour les jeunes capitaines.
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Au fond des cœurs, les politiques qui ont conduit l’expédition de Suez à un fiasco stérile ne sortent pas grandis de l’aventure. Le divorce entre les hommes de guerre et les gouvernants existait depuis l’Indochine. Suez l’accentue. La suite ne comblera pas le fossé.
Jean BALAZUC P.P.P.
Sources principales.
Alger – Eté 1957 – Une victoire sur le terrorisme. Général Maurice Schmitt – L’Harmattan – Mars 2002.
Commandant rebelle de Georges Robin, éditeur J.C.Lattès – 1998.
Croche et Tient - 21e R.I.Ma. – Pierre Dufour – Ambre bleu – 1996.
Histoire de la France en Algérie – Pierre Laffont – Plon – 1980.
Je ne regrette rien – la poignante histoire des parachutistes du 1er R.E.P. – Capitaine Pierre Sergent – Fayard – 1972.
La Guerre d’Algérie – Capitaine Pierre Montagnon – Editions Pygmalion – 1984.
Guerre d’Algérie – 1957 – La bataille d’Alger – Historia Magazine.
La Guerre d’Algérie – Soldats du djebel – François Porteu de la Morandière – S.P.L. – 1979.
Le temps des Léopards – Yves Courrière – Fayard – 1970.
La Guerre d’Algérie, sans mythes ni tabous – Les collections de l’Histoire – N°15 – 2002.
La Guerre en Algérie – Georges Fleury – Perrin 1999 – Plon 1993.
Le libre blanc de l’armée française en Algérie – Des officiers – Contretemps – XII 2001.
La vraie bataille d’Alger – Général Jacques Massu – Plon 1971.
Histoire des Parachutistes français – B.P.L. Paul Gaujat – S.P.L. 1975.
La saga des paras – Général Robert Gaget – Jacques Grancher – 1998.
Algérie française de 1954 à 1962 – Philippe Heduy – S.P.L. 1980.
Algérie – La dernière guerre des Français – Science et Vie – H.S. 2004.
Le drame de l’Algérie française – Historama – HS N°18 – 1990.
Les parachutistes de la Légion – Capitaine Pierre Montagnon – Pygmalion – 2005.
Légionnaires parachutistes – Pierre Dufour – E.F.M. 1989.
Debout les Paras - La Voix du Combattant - Bulletin de liaison du 3e R.P.I.Ma.
Site Mémoire des hommes du Secrétariat Général de l’Administration.
Bellon Louis René, né le 27.04.1927 à Sfax en Tunisie ; sergent parachutiste à la 1ère compagnie du 2e R.P.C. ; tué à Port-Saïd le 05.11.1956.
Lancrenon Antoine Marie, né le 28.07.1923 à Paris 14e ; lieutenant de vaisseau de la Base de Karouba en Tunisie ; pilote de Corsair ; tué au combat le 03.11.1956 au Caire en Egypte.
Dirigeants politiques.
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Ben Gourion, Premier ministre israélien.
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Boulganine Nicolaï, Président de l’U.R.S.S.
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Eden Anthony, Premier ministre de Sa Gracieuse Majesté
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Eisenhower Dwight, Président des Etats-Unis d’Amérique.
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Mollet Guy, président du Conseil français.
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Nasser Gamal Abdel, colonel, raïs égyptien.
Généraux de l’opération Mousquetaire.
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Bargeot, amiral français, un des deux commandants de l’opération Mousquetaire.
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André Beaufre, commandant la force d’intervention française.
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Burns, général canadien, commandant le détachement de l’O.N.U.
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Butler, général brigadier, patron des paras britanniques.
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Keighley, général britannique, un des deux commandants de l’opération Mousquetaire.
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Massu Jacques, patron des paras français.
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Stockwell, général britannique, responsable du débarquement.
Ordre de bataille du 1er R.E.P.
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Chef de corps : lieutenant-colonel Albert Brothier.
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Commandant en second : lieutenant-colonel Pierre Jeanpierre
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Adjoint au chef de corps : capitaine Germain.
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C.C.S. : capitaine Roger Faulques.
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1ère compagnie : capitaine Louis Martin.
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2e compagnie : capitaine Giese.
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3e compagnie : capitaine Hélie Denoix de Saint-Marc.
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4e compagnie : lieutenant Antoine Ysquierdo.
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C.A. : capitaine Georges Robin.
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2e escadron du 2e R.E.C. : capitaine Maurice de Hautechaud et lieutenant Amédée de la Forest-Divonne.
Ordre de bataille du 2e R.P.C.
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Chef de corps : lieutenant-colonel Pierre Château-Jobert..
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Adjoint : lieutenant-colonel Albert Fossey-François.
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C.E.M. : capitaine Dobbels.
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C.C.S. : capitaine Robert Lahner.
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1ère compagnie : lieutenant Jean-Jacques Engels.
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2e compagnie : lieutenant François Le Borgne.
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3e compagnie : capitaine Léonce Barrière.
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4e compagnie : lieutenant Hubert Fesselet.
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C.A. compagnie d’appui : capitaine Vidal.
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E.R. escadron de reconnaissance : capitaine Scherdlin.
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Commando : capitane Gildas Le Beurier.
Autres officiers.
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Bigeard Marcel, colonel, chef de corps du 3e R.P.C.
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Botella Georges, chef de bataillon, adjoint au chef de corps du 1er R.C.P.
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Lenoir Albert, chef de bataillon, adjoint au chef de corps du 3e R.P.C.
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Mayer André, lieutenant-colonel, chef de corps du 1er R.C.P.
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Paoli, capitaine, commandant la 3e compagnie du 1er R.C.P.
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Sharon Ariel, jeune colonel israélien, commandant une colonne de chars.