La guerre franco-allemande, parfois appelée guerre franco-prussienne ou guerre de 1870, opposa le Second Empire français au royaume de Prusse et ses alliés. Le conflit, qui dura du 19 juillet 1870 au 29 janvier 1871, marqua le point culminant de la tension entre les deux puissances, résultant de la volonté prussienne d'unifier l'Allemagne, qui était alors une mosaïque d'États indépendants. Il se termina par une défaite française qui entraîna la chute du Second Empire français et de Napoléon III ainsi que la perte du territoire français de l'Alsace-Moselle (appelée parfois Alsace-Lorraine). Côté allemand, ce fut un élément primordial de l'unification allemande, initiée par le chancelier Otto Bismarck et le point de création de l'Empire allemand. Cette guerre (avec la perte de l'Alsace-Lorraine) engendrera longtemps un sentiment revanchard français, notamment au début de la Première Guerre mondiale.
19 juillet 1870 : la France déclare la guerre à la Prusse.
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Malgré son ardent désir de participer à cette campagne, le Régiment étranger doit rester en Algérie pour remplacer les troupes dirigées vers la Métropole. En effet, les Régiments de Tirailleurs, de Zouaves, d’Infanterie légère, de Chasseurs d’Afrique, de Spahis prennent la direction de la Mère Patrie.
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Le gouvernement attache de l’importance à cette soi-disant exclusive qui interdit le territoire national à ceux qui, partout ailleurs, ont donné d’éclatantes preuves de fidélité.
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Le peuple croit à l’alliance avec l’Italie et l’Autriche et ne doute pas à la victoire de l’Empire français sur la Prusse.
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Le Maréchal Le Bœuf, ministre de la Guerre, étire soigneusement tout au long de la frontière de l’Est les 240 000 hommes des troupes de campagne.
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A Berlin, le Maréchal comte Helmuth von Moltke examine les diagrammes représentant la concentration en masses profondes de ses trois armées, 518 000 hommes.
22 août 1870 : à l’annonce des désastres de Frœschwiller et de Forbach, un décret signé par l’impératrice régente ordonne la formation, en France même, d’un 5e Bataillon du Régiment étranger, destiné à recevoir des étrangers qui se sont engagés pour servir sous le drapeau français. Le Bataillon est mis sur pied dans le courant septembre à Tours. Son commandement est donné au chef de bataillon Victor-Joseph Arago, un brillant officier de l’Armée d’Afrique.
A Tours, avec les Autrichiens, Suisses, Belges, Espagnols, Valaques, Polonais, Italiens et autres, accourus se placer au service de la France, huit compagnies peuvent être constituées.
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Un comte hollandais, M. de Limburg-Stirum, est rentré exprès d’Amérique pour se battre. Un fils du Céleste Empire s’est présenté ; il gagnera au feu ses galons de sergent. Un jeune Anglais de vingt ans, Horatio Herbert Kitchener, le futur comte de Khartoum, est venu s’engager à la Légion Etrangère.
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Cinq officiers sont admis à titre étranger. Parmi eux, le sous-lieutenant Kara, le prince Karageorges, ancien élève de Saint-Cyr, futur roi Pierre 1er de Serbie.
Pour la première fois depuis la création de la Légion Etrangère, des unités formées d’étrangers, engagés volontaires pour la durée de la guerre, combattent dans la Métropole. Les légionnaires vont se battre avec courage et acharnement ; par deux fois, la Légion va couvrir le décrochage d’autres unités et donner, en France, la preuve de sa valeur.
15 septembre 1870 : dès que le 15e corps est formé dans la région de Tours, le commandement prussien distrait du blocus de Paris un détachement de 20 000 hommes, commandé par le général prussien von der Thann.
18 septembre 1870 : le ministre de la Guerre prescrit l’envoi en France des 1er et 2e bataillons du Régiment étranger. Les sujets allemands n’y figurent pas. Ils sont remplacés par les légionnaires d’autres nationalités. Les préparatifs du départ se font dans l’enthousiasme général. 2 000 légionnaires, en provenance de Sidi-Bel-Abbès, constituent les 1er et 2e bataillons du Régiment Etranger, destinés à combattre en Métropole.
4 octobre 1870 : les premières compagnies arrivent à Oran.
7 octobre 1870 : Léon Gambetta quitte Paris en ballon pour rejoindre Tours. Il lève en masse des hommes pour les armées de Province destinées à libérer Paris.
8 octobre 1870 : c’est l’embarquement des légionnaires vers la France.
10 & 11 octobre 1870 : le général prussien von der Thann attaque à Artenay, à 30 kilomètres au nord d’Orléans. Les Bavarois bousculent la résistance française et menacent Orléans.
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Devant Orléans,la 1ère brigade de la 2e division, sous les ordres du général d’Ariès, composée du 5e bataillon de la Légion étrangère, du 5e bataillon de marche de Chasseurs et du 3e bataillon du 39e de ligne, arrive dans la nuit du 10 au 11.
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La 2e division fait partie du 15e Corps, formé le 15 septembre par la délégation de Tours et placé sous le commandement du général Joseph de la Motte-Rouge.
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Le 5e Bataillon de la Légion Etrangère, est formé avec des volontaires enthousiastes, prêts à combattre pour la Patrie qu’ils ont choisie sous les plis du drapeau tricolore. Leur moral est au plus haut. Ils sont venus pour se battre.
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Le 39e de ligne est une unité solide, héritier d’un régiment étranger levé en Belgique en 1629 et devenu français en 1647. Ce régiment arrive d’Algérie après avoir combattu en Crimée.
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Le 5e B.M. de Chasseurs émane du glorieux 5e B.C.P., glorieux bataillon commandé par Canrobert en 1842. Il a combattu en Algérie, en Crimée et en Italie.
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Légionnaires, lignards et chasseurs campent sur le mail, large boulevard périphérique, lorsqu’ils reçoivent l’ordre de se porter sur la route de Paris, à la sortie nord de la ville.
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Sitôt après le mail, en direction de Paris, s’ouvre le faubourg Bannier, longue enfilade rectiligne, bordée de maisons basses donnant le plus souvent sur des jardinets et parfois des enclos de vigne. Ce faubourg représente l’axe d’accès privilégié pour pénétrer au cœur d’Orléans. Pour se couvrir et préparer son dispositif de défense, le général d’Ariès ventile sa brigade : légionnaires dans le faubourg même, chasseurs à gauche et lignards à droite.
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Le feu des Bavarois ne cesse de croître ; les balles, bien que venues de loin, crépitent sans interruption, piquetant les murs et les façades.
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Le 5e Bataillon se bat pied à pied pour défendre les accès de la ville. Les légionnaires sont postés aux lisières du village d’Artenay, en position du tireur couché dans les labours, position du tireur à genoux derrière le moindre abri. Les légionnaires résistent à une première charge des uhlans, puis à un bombardement d’artillerie, suivi par une deuxième charge des uhlans. Des morts et des blessés parsèment les labours. A hauteur de La Chapelle-Vieille, les trois officiers de la 2e compagnie sont tués presque simultanément.
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L’ennemi est au contact. Retranchés dans les maisons ou derrière une murette, les légionnaires ajustent les silhouettes qui ne cessent de se multiplier. Leurs chassepots bien maniés sont des armes redoutables. Un sergent, tireur d’élite, s’est posté dans une chambre mansardée d’un étage. Il met des dizaines de Bavarois hors de combat. Non loin, un Belge, Joseph Feront, se montre presque aussi expert que lui.
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A quinze heures, debout sa canne à la main, le commandant Arago se déplace, donne les ordres. Au cœur des Aydes, il est frappé au cou par un éclat d’obus. La blessure est mortelle. La carotide est tranchée. Le capitaine de Morancy prend le commandement.
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Mais les ailes ont fléchi en fin d’après-midi du 11 et bientôt les défenseurs sont tournés. La nuit approche avec de mauvaises nouvelles ; le 15e Corps s’est replié sur la rive gauche de la Loire. Il n’y a plus qu’à sonner la retraite pour tenter de rompre l’encerclement ; mais les légionnaires la refusent. Il leur faut renouveler l’ordre par trois fois pour qu’ils se décident à reculer pas à pas, embrasure par embrasure, maison par maison, répondant avec usure au feu des Bavarois qui les pressent au nord comme à celui des Prussiens qui, au sud, cherchent à leur couper la route. Les deux-tiers du bataillon sont hors de combat quand les assaillants parviennent à se donner la main au dessus d’un dernier monceau de cadavres. La nuit tombe lorsque les survivants du 5e Bataillon atteignent la barrière d’octroi. La lourde grille se referme aussitôt derrière eux. Dans l’obscurité qu’illuminent les arrivées d’obus, la fusillade se poursuit sans interruption. Les survivants du bataillon, ensemble ou dispersés, mettant à profit la nuit et le désordre du combat, traversent vaille que vaille les lignes bavaroises pour vaincre l’encerclement et joindre les troupes amies au-delà de la Loire ; six officiers y parviennent. Le prince Karageorges parvient à s’éclipser, déguisé en meunier.
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Avec leur chef, le commandant Arago, cinq officiers sont tués au milieu de leurs légionnaires : le capitaine Charnaux, les sous-lieutenants Kaczkowski, Fay, Young de Cristofeu et Kurnevitch.
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600 légionnaires gisent aux Aydes, dans le faubourg Bannier, près de la gare des Aubrais ; 300 sont tombés aux mains de l’ennemi ; 350 à 400 sont parvenus à gagner la rive gauche de la Loire. Le fleuve leur assure dans l’immédiat un relatif écran protecteur.
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Le 3e bataillon du 39e de ligne a 329 tués et blessés.
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Le 5e bataillon de marche de chasseurs perd environ 500 tués et blessés.
11 octobre 1870 : Toulon est en vue ; les légionnaires sous les ordres du colonel Deplanque touchent cette terre de France où ils vont avoir l’honneur de combattre.
13 octobre 1870 : les deux Bataillons sont affectés à la 2e Division du 15e Corps d’Armée pour former la 1ère Brigade avec le 5e bataillon de la Légion Etrangère et le 35e de Ligne ;le 5e bataillon se joint aux deux bataillons de marche formés en Algérie pour former un régiment étranger de marche. Les légionnaires se battent au cœur d’un hiver d’une extrême violence.
19 octobre 1870 : le Régiment de marche de la Légion Etrangère, à trois bataillons, rejoint à Pierrefitte, près de Bourges, l’armée de la Loire du général d’Aurelle de Paladines qui remplace le général de la Motte-Rouge, estimé dépassé.
28 octobre 1870 : le Régiment étranger de marche se trouve sur la rive droite de la Loire. Il est question d’une part de reprendre Orléans par une manœuvre en tenaille, d’autre part de déclencher une grande offensive pour rompre l’encerclement de Paris.
9 novembre 1870 : la bataille de Coulmiers.
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Par un froid glacial, les 60 000 hommes de l’armée de la Loire, sous le commandement du général d’Aurelle de Paladines, tombent sur les 20 000 hommes du général von der Thann à Coulmiers, à 15 kilomètres à l’ouest d’Orléans. Les Français ont l’avantage du nombre et le commandement garde les légionnaires en réserve.
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Les Français prennent une revanche sur les Bavarois.
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L’ennemi subit un grave revers et se voit à son tour d’abandonner Orléans.
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Ce n’est qu’en fin de journée qu’il est fait appel aux légionnaires pour clôturer une victoire qui rouvre la porte d’Orléans occupée depuis le 11 octobre. Le Régiment étranger entre dans Coulmiers en livrant quelques combats.
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Quarante-huit heures plus tard, les légionnaires pénètrent dans Orléans, talonnant les arrière-gardes ennemies.
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Quelques jours plus tard, les unités occupent l’orée nord de la forêt d’Orléans, vers Gidy.
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La marche vers Paris s’organise mais les déplacements successifs témoignent de l’indécision qui préside à la manœuvre.
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Une gravure d’époque représente la bataille de Coulmiers.
28 novembre 1870 : l’Armée de la Loire, qui essaie de faire mouvement sur Paris pour dégager la capitale assiégée, essuie un premier échec à Beaune-la-Rolande.
2 décembre 1870 : le Régiment étranger reçoit l’ordre de s’emparer des villages situés à l’est de la route de Paris. Le 1er Bataillon occupe Ruan ; les 2e et 5e prennent d’assaut Lion-en-Bauce.
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Tout semble bien commencer après un succès du général Chanzy à Villepion. Mais le reste de l’Armée hésite et subit une défaite à Loigny ; elle se replie pour couvrir Orléans menacée une nouvelle fois ; la précieuse Armée se disloque.
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Il ne reste plus qu’à prendre position de part et d’autre de la grande route pour couvrir Arthenay.
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Le mouvement de retraite déjà commencé est protégé par les légionnaires.
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Pour la seconde fois, le lent calvaire vers le sud va se reproduire.
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Le Régiment étranger appartient toujours à la brigade d’Ariès de la 2e division du 15e corps d’armée. Contre-ordres, contretemps, contremarches lui font perdre un temps précieux et le tiennent à l’écart des principaux engagements.
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Après Loigny, le Régiment se situe en première ligne au centre d’un front de quatre-vingt kilomètres, où 180 000 Français s’efforcent de contenir des effectifs adverses au minimum du double.
3 décembre 1870 : au matin, le Régimentétranger assure la défense d’Artenay puis reçoit l’ordre de se replier, masqué par un rideau de tirailleurs. Les obus prussiens ne cessent de tomber mais les légionnaires ne possèdent que leurs chassepots. Impossible pour eux de contrer les pièces ennemies. Au mieux peuvent-ils tenir à distance les fantassins.
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Dans l’après-midi, le Régiment se replie sous le feu sur Chevilly, perdant quelques hommes.
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En fin d’après-midi, il se trouve à Cercottes où le Régiment livre le dernier vrai combat offensif de cette phase de la guerre, à la lisière de cette forêt d’Orléans. Le Régiment bivouaque à Cercottes ; le centre d’Orléans n’est plus qu’à huit kilomètres.
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Mais les unités voisines, une fois de plus, lâchent pied et la lutte devient inutile.
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Il ne peut plus s’agir que de se replier en bon ordre, sous les obus qui tombent. Le tonnerre des canons Krupp et le volume de la mousqueterie ennemie font comprendre que les Prussiens et les Bavarois sont revenus en force. Mais l’ennemi le plus impitoyable est le froid intense.
4 décembre 1870 : à l’aube, à Cercottes, l’ennemi devient pressant ; tout le régiment occupe le sous-bois en lisière septentrionale du village. Le régiment de marche, toujours en arrière garde, reçoit l’ordre de charger à la baïonnette. Une fois de plus, il faut donner aux troupes du général d’Aurelle de Paladines en retraite le temps de franchir la Loire.
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Un combat confus s’engage avec les avant-gardes prussiennes. La Légion Etrangère perd le capitaine de Labarrière et plusieurs légionnaires avant qu’intervienne l’ordre de décrocher à nouveau. Toujours la hantise d’être tourné par l’avance massive des Prussiens qui déboulent en force pour s’emparer des batteries françaises implantées à Cercottes.
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La retraite du Régiment étranger s’effectue en échelons par bataillon. Les obus, qui s’abattent par salves, ne perturbent pas un mouvement où la solidité légionnaire devant le danger n’est pas un vain mot.
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A quatorze heures, le Régiment retrouve les Aydes. Les chassepots sont toujours aussi efficaces mais l’intensité du feu prussien fait mal. L’adjudant Cervoni est tué ; le médecin Tropsewski est mortellement blessé. Les légionnaires ne cèdent pas un pouce de terrain mais sur leurs flancs la poussée adverse enfonce des coins.
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Un peu avant seize heures, il leur est à nouveau prescrit de décrocher. Repli encore en bon ordre, en tiroir le long du faubourg Bannier.
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A la nuit tombée, les légionnaires abordent la barrière d’octroi et se retranchent sur les boulevards extérieurs. Un appel sommaire laisse apparaître que 200 légionnaires, au moins, sont portés disparus à la suite de ces combats du 4 décembre.
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Un moment de répit permet de faire chauffer un peu de café, breuvage hautement apprécié vu la température ambiante. Chacun se prépare en vue de la journée du lendemain qui s’annonce chaude. Les légionnaires sont prêts à défendre la cité de Jeanne d’Arc.
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Mais sur l’aile gauche, le 20e corps d’armée est enfoncé. Les Prussiens, par la brèche ouverte, déferlent sur Orléans. Pour éviter une destruction de la ville, le général d’Aurelle de Paladines, ordonne une évacuation immédiate.
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Vers vingt-trois heures, alors que les légionnaires, la tête sur leurs sacs, commencent à s’assoupir, à l’exception des guetteurs, une bourrade brutale réveille les dormeurs : ‘’Debout ! en avant, vite !’’.
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Il n’est pas minuit lorsque la colonne du Régiment étranger traverse le pont d’Olivet au milieu d’une cohue générale et passe sur la rive gauche de la Loire. Dans la précipitation et l’obscurité, quelques avant-postes ne sont pas alertés. Ceux-là sont faits prisonniers dès le lendemain.
Pendant la nuit du 4 au 5 décembre, Orléans retombe aux mains des Allemands.
Pendant que les troupes du général d’Aurelle de Paladines passent au sud de la Loire, l’aile gauche de l’Armée de la Loire, sous les ordres du général Chanzy, réussit à se maintenir sur la rive droite.
A l’issue de cette défaite, l’Armée de la Loire est scindée en deux. La seconde armée se forme sous le général Chanzy avec les 16e et 17e corps d’armée. Une autre, qui prendra le nom d’Armée de l’Est, se constitue sous le général Bourbaki, dans la région de Bourges, avec les 15e, 18e et 20e corps d’armée, soit environ 100 000 hommes. Le 21e corps d’armée de Lyon rejoindra l’Armée de l’Est.
Le général Chanzy attaque les Allemands à Marchenoir et à Beaugency avant d’être obligé de retraiter jusqu’au Mans, tombeau de son Armée.
5 décembre 1870 : le Régiment étranger quitte Orléans ; malgré le sac, le fusil et les jambes lourdes, les kilomètres défilent. Le Régiment parcourt 40 kilomètres et atteint La Motte-Beuvron.
6 décembre 1870 : après un court répit, le Régiment reprend la route de Salbris, à 20 kilomètres.
7 décembre 1870 : la Légion Etrangère perd un officier, Fraezewski.
8 décembre 1870 : après 50 kilomètres, le Régiment atteint Bourges. Quarante centimètres de neige recouvrent la capitale du Berry. La nuit, la température chute à -10°/-15°. L’eau est gelée. Le pain manque. Dans ces conditions, les bivouacs ne permettent guère de se refaire. Mais rien n’altère la stricte rigueur militaire du Régiment étranger. Il tranche par son stoïcisme et sa tenue de parfaits professionnels.
17 décembre 1870 : le 5e Régiment, formé en France, comptait 1 600 hommes ; les deux Bataillons venus d’Afrique, 2 000 hommes. Le Régiment étranger ne compte plus que mille hommes sur les 3 600 engagés au début de la campagne. Les pertes sont donc estimées à 2 600 morts tués au combat ou des suites de leurs blessures, blessés ou malades, prisonniers ou déserteurs.
18 décembre 1870 : à La Chapelle Saint-Ursin, le Régiment incorpore 2 000 jeunes recrues, venues des dépôts de neuf régiments de ligne, presque rien que des Bretons. Les légionnaires aguerris forment le bataillon bleu tandis que les jeunes recrues bretonnes forment le bataillon blanc. Le Régiment étranger va poursuivre sa route sans trop se préoccuper de ses recrues bretonnes.
Fin décembre 1870 : l’Armée repasse la Loire et de nouveau la Légion protège la retraite en livrant de durs combats d’arrière-garde. Si les contre-attaques à la baïonnette tiennent l’ennemi à distance, le froid impitoyable n’accorde aucun répit. Il neige presque chaque jour et les nuits sont plus atroces encore sous les tentes qui ne constituent que des abris dérisoires.
Fin 1870, en Algérie, les 3e et 4e Bataillons du Régiment étranger demeurent en Algérie où déjà, se manifestent les premiers signes de l’effervescence. Afin de montrer aux Arabes que l’Algérie n’est pas dégarnie de troupes, des colonnes mobiles formées par des unités du Régiment Etranger, parcourent les Hauts Plateaux et les régions agitées.
7 janvier 1871 : la Province apprend que les Allemands ont commencé à bombarder Paris.
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Une nouvelle tentative pour rompre l’encerclement de Paris est décidée. Ce sera la mission de l’Armée de l’Est dont le commandement est confié au général Bourbaki. Le général reçoit instructions de se porter au secours de Belfort assiégée et puis de remonter vers le nord afin de couper les communications arrière des Allemands qui investissent Paris.
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Le 15e corps d’armée, auquel appartient de Régiment étranger, avec son fidèle compagnon, le 39e de ligne, est affecté à cette Armée de l’Est.
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Le Régiment Etranger reçoit l’ordre de prendre le train en gare de Vierzon, destination Montbéliard. Mais les nombreux trains qui se dirigent vers l’Est roulent avec une lenteur désespérante sur les voies uniques. Les hommes souffrent du froid et du manque de nourriture.
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Tout ceci permet aux Allemands de prévenir la manœuvre française en organisant des lignes de défense à l’ouest de Belfort et même de commencer un mouvement enveloppant l’Armée de l’Est. La ligne établie par les Allemands consiste en une série de coteaux fortifiés s’étendant de Montbéliard à Chenebière en passant par Héricourt, front de 20 kilomètres défendu par 132 canons de campagne, 34 pièces de siège et 45 000 hommes commandés par le général Werder, le vainqueur de Strasbourg.
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À la tête des troupes hâtivement entraînées et mal équipées de l'armée de l'Est, le général Bourbaki tente de lever le siège de Belfort. Cette opération est obérée par de considérables problèmes de ravitaillement, en vivres notamment.
Du 8 au 14 janvier, le Régiment étranger est immobilisé en gare de Dijon avant de s’éloigner enfin pour la région de Belfort. Rude épreuve, dans des wagons à bestiaux, par une température nocturne de – 15°.Débarqués à Clerval, à une vingtaine de kilomètres de Montbéliard, les légionnaires sont aussitôt engagés.
14 janvier 1871 : le Régiment étranger avec son inséparable 39e de ligne, est chargé d’emporter les hauteurs de Sainte-Suzanne, à deux kilomètres à l’ouest de Montbéliard. Malgré les difficultés du terrain et du temps, les légionnaires s’élancent à l’attaque. Ni le verglas, ni les tourbillons de neige, ni la densité de la fusillade allemande ne peuvent les arrêter. Au soir d’un terrible combat, ils atteignent et dépassent même leur objectif. Les Allemands doivent abandonner Montbéliard. Les vainqueurs ont un ravitaillement assuré pour quelques jours.
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De ce succès, le général Peytavin, commandant une division voisine et observateur bien placé, déclarera ‘’La Légion a fait le travail d’une division’’.
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Mais cette victoire reste sans lendemain car les opérations menées par le général Bourbaki, qui ne reçoit plus de munitions, sont aussi désastreuses que celles de l’Armée de la Loire. Les Prussiens se maintiennent sur Héricourt et le général Bourbaki doit commencer à reculer sur Besançon. Son armée se désagrège.
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Le Régiment étranger doit quitter Montbéliard et se retrouve sur le plateau de Sainte-Suzanne.
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Le général Bourbaki envisage de dégager Belfort en l’abordant par le nord-ouest et l’ouest, avec le Régiment étranger au point charnière de l’opération. Mais les Français n’ont plus la supériorité numérique. Les batteries prussiennes surclassent l’artillerie française. La Lizaine, en crue et aux eaux glacées, oppose un fossé difficilement franchissable. Dans cette tentative de percée vers Belfort, le Régiment étranger se voit confier la mission de conserver le plateau de Sainte-Suzanne. A l’occasion, il lance une attaque coûteuse pour enlever une grosse batterie prussienne prenant de flanc la progression française. Là encore, un cours d’eau infranchissable bloque l’élan des légionnaires.
15 janvier 1871 : la Légion Etrangère perd un officier, Latestère.
18 janvier 1871 la Légion Etrangère perd un officier, Caumée.
19 janvier 1871 : Belfort n’est pas secouru. Montbéliard doit être abandonnée. L’armée de l’Est amorce son repli vers le Sud. Sur ordre de repli général, l’abandon du plateau de Sainte-Suzanne coûte cher. La compagnie de grande garde, la 7e compagnie du 5e bataillon est encerclée ;la Légion Etrangère perd à Lisaine l’officier payeur, Tricot.
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Le général Bourbaki résiste devant les Prussiens mais il se jette avec ses troupes en Suisse.
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A la fin de la campagne, alors que le gros de l’armée de l’Est s’oriente vers l’est et Pontarlier, la 2e division pique plein sud vers Baume-les-Dames, afin de participer à la défense de Besançon. Le Régiment étranger, avec le 39e de Ligne, participe à la défense de Besançon.
28 janvier 1871 : l’armistice est signé. Le Régiment étranger se trouve devant Besançon, toujours avec le 39e de ligne.
Pendant la Guerre 1870-1871,la Légion Etrangère perd un tiers de ses effectifs engagés : 14 officiers, 52 sous-officiers et 864 légionnaires, soit le tiers des effectifs engagés.
18 mars 1871 : c’est le début de l’insurrection révolutionnaire de la Commune de Paris.
27 mars 1871 : la Légion Etrangère rejoint Saint-Cloud par Dole, Dijon, Nevers, Bourges, Le Mans, Chartes, pour renforcer l’armée de Versailles.
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L’effectif du Régiment Etranger est de 66 officiers, 1 003 gradés et légionnaires.
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Suivant les ordres reçus, durant la Commune de Paris, il remplit sa mission au cours des combats qui permettent de rétablir l’ordre dans la capitale. Il participe à la semaine sanglante avec l’armée versaillaise.
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Tournant les barricades des Fédérés, faisant le coup de feu dans Neuilly puis dans Paris, les légionnaires exécutent consciencieusement les ordres, au milieu du déchaînement passionnel.
1er avril 1871: les légionnaires arrivent à Versailles. Leur patron, le lieutenant-colonel Canat, a fait coudre une étoile sur le bandeau du képi.
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Avec le 39e de ligne, le Régiment Etranger constitue la 2e brigade de la 5e division. Ils vont participer ensemble aux combats devant et dans Paris.
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Incorporé aux forces gouvernementales chargées de réduire la Commune, le Régiment Etranger est engagé contre les insurgés à la Porte Maillot, à Neuilly, aux Buttes-Chaumont, conformément aux ordres reçus.
7 avril 1871 : le premier engagement intervient à Courbevoie où les fédérés passent à l’offensive. Un légionnaire est tué, plusieurs sont blessés.
A partir du 15 avril 1871, la lutte dans Neuilly révèle ce à quoi il faut s’attendre. Les hommes de la Commune sont résolus à se défendre vigoureusement et ne manquent pas de courage. Sur Neuilly, ils possèdent même deux pièces d’artillerie. La bataille coute 15 morts et 111 blessés à la Légion Etrangère.
19 avril 1871 : la Légion Etrangère perd à Paris trois officiers, Armand, Claude et Girard.
20 avril 1871 : la Légion Etrangère perd à Paris un officier, Maumias.
Début mai 1871, les Versaillais approchent des fortifications. Les légionnaires sont engagés après quelques jours de repos dans le Bois de Boulogne puis dirigés sur Asnières.
7 mai 1871 : c’est pratiquement la fin de l’insurrection révolutionnaire de la Commune de Paris. Mais tous les insurgés n’ont pas déposé les armes.
10 mai 1871 : la France signe avec l’Allemagne le traité de Francfort qui ratifie le traité préliminaire de Versailles ; la France doit céder à l’Allemagne l’Alsace, sauf l’extrême sud qui devient le Territoire de Belfort, et le Nord de la Lorraine y compris Metz. La France doit payer à l’Allemagne une indemnité de guerre de cinq milliards de francs. L’armée allemande occupe le Nord et l’Est de la France jusqu’au paiement complet.
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La Légion voit alors affluer les jeunes gens des provinces perdues qui veulent servir la France malgré tout et que le traité nous interdit d’incorporer avec les autres conscrits.
21 mai 1871 : à Paris, la semaine décisive qui sera la semaine sanglante commence avec l’attaque généralisée par l’ouest de la capitale. La 5e division, par Clichy, Levallois-Perret et Saint-Ouen, converge sur Montmartre.
25 mai 1871 : le Régiment Etranger atteint les gares du Nord et de l’Est.
26 mai 1871 : un légionnaire s’empare du drapeau rouge du 124e bataillon de fédérés.
27 mai 1871 : après avoir enlevé deux barricades, le 5e bataillon aborde le parc des Buttes Chaumont. L’ultime furieux combat dans Paris se déroule au milieu des tombes du Père Lachaise.
28 mai 1871 : le Régiment Etranger a l’honneur d’être cité dans le rapport du général Mac-Mahon, commandant en chef de l’armée versaillaise : ‘’Le 28, le Régiment Etranger a planté le premier drapeau tricolore sur les Buttes Chaumont’’.
29 mai 1871 : la journée est consacrée au désarmement de Belleville (20e arrondissement).
30 mai 1871 : tout est pratiquement terminé pour les légionnaires. Ils se sont battus mais ils ne participent pas à la répression aveugle et sanglante.
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Avec le sentiment d’effectuer un travail qui n’est pas le leur, leurs cœurs ne penchaient pas du côté des insurgés. Le drapeau rouge n’a jamais été le drapeau de la Légion. Les ordres reçus ont été fidèlement exécutés.
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22 tués dont quatre officiers, 128 blessés prouvent que le sens du devoir n’a pas faibli.
11 juin 1871 : après quelques jours installés à la caserne de la Pépinière, sans les tentations du quartier libre, les légionnaires partent pour Toulon.
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Au solstice d’été, la Drôme les reconduit à Mers-el-Kébir.
Lors de cette guerre franco-allemande de 1870-1871, les légionnaires se portent au secours de la France menacée et du 10 octobre 1870, date de leur premier engagement à Orléans contre les Bavarois, jusqu’au 15 juin 1871, date de leur embarquement à Toulon pour regagner l’Algérie, ils partagent les misères et les souffrances de l’armée française. A l’armée de la Loire puis à l’armée de l’Est, ils sont de tous les engagements. Devant Orléans, à la Croix-Briquet, ils font l’admiration de leurs adversaires et à Villersexel celle de leurs chefs.
Jean Balazuc P.P.P.P.
Arago Victor Joseph, brillant officier de l’Armée d’Afrique ; petit-fils du célèbre savant ; muté sur sa demande du 86e de Ligne ; ‘’agréable, précis et clair, intelligent ; très aimé de ses subordonnés et de la troupe ; nommé commandant le 5e Bataillon de la Légion Etrangère formé à Tours en septembre 1870 ; tué le 10 octobre 1870, devant Orléans.
d’Ariès, général, commandant la 1ère brigade de la 2e division du 15e C.A., défendant Orléans en octobre 1870.
Douze des quatorze officiers de la Légion Etrangère morts pour la France
Arago, commandant le 5e Bataillon, tué le 10.10.1870, devant Orléans.
Caumée, officier de la Légion Etrangère ; tué le 18.01.1871.
Charnaux, capitaine au 5e Bataillon ; tué le 11.10.1870 devant Orléans.
Fay, sous-lieutenant ; tué le 11.10.1870 devant Orléans.
Fraezewski, officier de la Légion Etrangère, tué le 07.12.1870.
Kaczkowski, sous-lieutenant au 5e Bataillon ; tué le 11.10.1870 devant Orléans.
Kurnewitch, sous-lieutenant au 5e Bataillon ; tué le 11.10.1870 devant Orléans.
de Labarrière, capitaine de la Légion Etrangère, tué le 04.12.1870 devant Orléans.
Latestère, officier de la Légion Etrangère, tué le 15.01.1871.
Tricot, officier de la Légion Etrangère, tué le 19.01.1871 à Lisaine.
Tropsewski, médecin du Régiment étranger, mortellement blessé le 04.12.1870 devant Orléans.
Young de Cristofeu, sous-lieutenant au 5e Bataillon ; tué le 11.10.1870 devant Orléans.
Les quatre officiers de la Légion Etrangère tués dans la Région Parisienne.
Armand, officier de la Légion Etrangère, tué le 19.04.1871.
Claude, officier de la Légion Etrangère, tué le 19.04.1871.
Girard, officier de la Légion Etrangère, tué le 19.04.1871.
Maumias, officier de la Légion Etrangère, tué le 20 avril 1871.
d’Aurelle de Paladines Louis Jean- Baptiste, né le 09.01.1804 à Malzieuville en Lozère ; saint-cyrien de la promotion 1822-1824 ; colonel, chef de corps du 28e Léger à Cherbourg le 30.06.1849 puis du 4e Zouaves le 10.03.1850 ; général de division, Grand Croix de la Légion d’Honneur ; retraité le 15.01.1870 ; commandant en chef de l’Armée de la Loire du 11.10 au 07.12.1870 ; commandant en chef de la Garde Nationale à Paris pendant la Commune : député& en 871 ; sénateur à vie en 1875 ; décédé le 17.12.1877 à Versailles.
Otto Eduard Leopold von Bismarck, né à Schönhausen le 01.04.1815 et mort le 30.07.1898 à Friedrichsruh, est un homme politique prussien puis allemand. Il est fait comte de Bismarck en 1865, puis prince de Bismarck-Schönhausen en 1871 et duc de Lauenburg en 1890. Il est à la fois ministre-président du Royaume de Prusse de 1862 à 1890, chancelier de la Confédération de l'Allemagne du Nord de 1867 à 1871, avant d'accéder au poste de premier chancelier du nouvel Empire allemand en 1871, poste qu'il occupe jusqu'en 1890, tout en conservant sa place de ministre-président de Prusse. Il joue un rôle déterminant dans la guerre franco-prussienne de 1870-1871 et dans l'unification allemande.
Bourbaki Charles Denis, né à Pau le 22 avril 1816. Il entre à Saint-Cyr et, en 1836, rejoint les zouaves puis, promu au grade de lieutenant, entre dans la Légion étrangère. Il assume également la charge d'aide de camp du roi Louis-Philippe Ier. Capitaine des zouaves en 1842 ; commandant de Tirailleurs en 1849, il participe à la prise de Zaâtcha ; lieutenant-colonel du Premier Zouaves en 1850, colonel des Turcos en 1851, et brigadier général en 1854, il commande une partie des troupes algériennes pendant la guerre de Crimée, et rend son nom célèbre à Alma, Inkerman et Sébastopol. En 1857, il est nommé général de division et commande à Lyon en 1859. Son succès dans la campagne d'Italie est dépassé par celui de Mac-Mahon, néanmoins il est proposé en 1862 comme candidat au trône vacant de Grèce, en raison de son ascendance grecque, mais il décline l'honneur. Il offre ses services à Léon Gambetta et reçoit le commandement de ce qui va devenir l'armée du Nord, mais il est destitué le 10 novembre 1870 et transféré à l'armée de la Loire pour former l'armée de l'Est destinée à secourir Belfort. Battu, obligé d’ordonner la retraite, son armée se réfugie en Suisse. Bourbaki lui-même, plutôt que de se soumettre à l'humiliation de la reddition, le 26 janvier 1871, délègue ses fonctions au général Clinchant puis, dans la nuit, se tire une balle dans la tête ; mais la balle, ayant dévié, ricoche contre son crâne et Bourbaki est miraculeusement sauf. Le général Clinchant le transporte en Suisse, où il retrouve assez de force pour retourner en France. En juillet 1871, Bourbaki devient gouverneur militaire de Lyon. En 1881, du fait de ses opinions politiques, il est placé dans la réserve. En 1885, sa candidature au Sénat est un échec. Mort à Bayonne le 22.09.1897.
Canat, lieutenant-colonel, chef de corps du Régiment Etranger en mars 1871.
Cervoni, adjudant du Régiment étranger, tué le 04.12.1870 devant Orléans.
Chanzy Alfred, né le 18.03.1823 à Nouart dans les Ardennes ; engagé à 16 ans ; saint-cyrien de la promotion 1841-1843 ; sous-lieutenant chez les Zouaves en 1843 ; lieutenant au 43e de Ligne en 1848 ; capitaine au 1er Etranger en 1851 ; glorieux et rigoureux ; ancien officier des Bureaux arabes ; chef de bataillon au 23e de Ligne en 1858 ; lieutenant-colonel au 71e de Ligne en 1860 ; colonel, chef de corps du 48e de Ligne en 1864 ; général de brigade commandant la subdivision de Sidi-Bel-Abbès en 1868 ; 16 ans dans l’Armée d’Afrique avec de nombreuses expéditions ; général de division, chef du 16e Corps d’armée de la première Armée de la Loire en octobre 1870 ; commandant en chef de la deuxième Armée de la Loire le 06.12.1870 ; Gouverneur Général civil de l’Algérie du 28.09.1873 au 17.02.1879, nommé par le Maréchal Marie Edme de Mac-Mahon, Président de la République ; il gouverne autoritairement, en conflit avec les préfets et les parlementaires. Il est nommé ambassadeur à Saint-Pétersbourg. Décédé le 05.01.1883 à Châlons-sur-Marne.
Clinchant Justin, né en 1820 ; formé à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr ; il est intégré en 1841 dans un régiment d'infanterie avec le grade de sous-lieutenant. Officier de l’Armée d’Afrique, commandant en 1855, puis lieutenant-colonel à l'issue de la bataille de Solférino, et colonel (1862), il se distingue dans la campagne du Mexique et en 1866 il commande une brigade à Paris. Au début de la guerre de 1870, il commande une brigade du 3e corps de l'armée du Rhin. Il prend part aux combats de Metz et, tandis que le Maréchal Bazaine capitule, il parvient à s'échapper. Il se met alors à la disposition du gouvernement de la défense nationale. Dans le cadre de la levée de l'Armée de l'Est, le général Bourbaki lui confie le commandement du 20e corps d'armée, avec rang de général de division. Il prend part à la bataille de Villersexel (9-10 janvier 1871) et à la sanglante bataille d'Héricourt (15-17 janvier 1871). L'armée de Bourbaki ayant échoué à reprendre Belfort, elle se replie, épuisée et démoralisée, vers la frontière suisse, poursuivie désormais par un ennemi bien supérieur en nombre et en matériel. Parvenus à la frontière suisse, Bourbaki abandonne la suite des opérations à Clinchant et tente de se suicider. Clinchant négocie avec le Général Herzog l'asile pour ses soldats en Suisse : son armée doit déposer les armes au passage de la frontière (1er février 1871). De retour à Versailles en avril, Clinchant reçoit le commandement du 5e corps d'armée chargé de réprimer la Commune de Paris . Gouverneur militaire de Paris en 1880, poste qu'il conserve jusqu'à sa mort en 1881. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (49e division) .
Deplanque, colonel, chef de corps du Régiment étranger de 1867 à 1870. Il débarque à Toulon le 11.10.1870, commandant les deux bataillons partis de Sidi-Bel-Abbès, venus renforcer le 5e bataillon de la Légion étrangère ; le régiment étranger, engagé en Métropole, comprend désormais trois bataillons.
Feront Joseph, légionnaire belge ; tireur d’élite du 5e Bataillon de la Légion étrangère devant Orléans, le 10.10.1870.
Gambetta Léon, né le 02.04.1838 à Cahors ; opposant à l’Empereur ; républicain ; membre du Gouvernement de la Défense Nationale en 1870-1871 ; il quitte Paris en ballon le 7 octobre 1870 pour rejoindre Tours ; il lève en masse des hommes pour les armées de Province destinées à libérer Paris ; chef de l’opposition les années suivantes ; Président de la Chambre des députés en 1879-1881 ; président du Conseil du 14.11.1881 au 30.01.1882 ; décédé le 31.12.1882 à Sèvres.
Kara Georges, né en 1844 ; saint-cyrien ; sergent promu sous-lieutenant le 15.09.1870 au 5e Bataillon de la Légion Etrangère ; devant Orléans en octobre 1870 ; en réalité le prince Karageorgévitch, le futur roi Pierre 1er de Serbie de 1903 à 1918 puis roi des Serbes, des Croates et des Slovènes de 1918 à 1921. Décédé en 1921.
Kitchener Horatio Herbert, jeune Anglais de 20 ans ; sous-lieutenant anglais au 5e Bataillon de la Légion Etrangère ; devant Orléans en octobre 1870 ; futur lord Kitchener of Khartoum.
Le Bœuf Edmond, né à Paris le 05.12.1809, mort au château du Moncel à Trun le 07.06.1888, est un militaire et homme politique français. Il étudie à l’École polytechnique puis à l'École d'application de l'artillerie et du génie de Metz. Au cours de la conquête de l’Algérie, il est un remarquable officier d'artillerie, promu colonel en 1852. Il commande l’artillerie du 1er corps au siège de Sébastopol (1854), et il est élevé la même année au rang de général de brigade, puis en 1857 promu général de division. Lors de la campagne d'Italie de 1859, il commande l’artillerie du corps expéditionnaire français, et son action lors de la bataille de Solférino contribue de façon décisive à la victoire. En septembre 1866, devenu aide de camp de Napoléon III, il est envoyé en Vénétie pour remettre la province au roi Victor Emmanuel. Nommé Ministre de la Guerre le 21.08.1869, à la mort du Maréchal Niel, par Napoléon III, il est fait Maréchal de France et nommé sénateur du Second Empire le 24.03.1870. Ministre de la Guerre durant la Guerre franco-prussienne de 1870, il a alors affirmé : « Nous sommes prêts et archiprêts. La guerre dût-elle durer deux ans, il ne manquerait pas un bouton de guêtre à nos soldats ». Au début de la guerre franco-allemande de 1870, il prend part à la campagne de Lorraine, d'abord en tant que chef d’État-major de l'Armée du Rhin, puis, lorsque la direction des opérations passe au Maréchal Bazaine, il prend le commandement du IIIe Corps, qu'il dirige dans les combats autour de Metz. Il s'y distingue par sa bravoure et un bon sens tactique. Enfermé dans Metz avec les troupes du Maréchal Bazaine, il est emmené en Prusse comme prisonnier de guerre.
de Limburg-Stirum, comte hollandais, rentré exprès d’Amérique pour se battre dans la Légion Etrangère.
Helmuth Karl Bernhard, comte von Moltke, né le 26 octobre1800 à Parchim, mort le 24 avril1891 à Berlin, est un maréchal ("Generalfeldmarschall") prussien qui a servi comme chef du grand état-major général de l'armée prussienne notamment pendant les guerres contre l'Autriche en 1866 et contre la France en 1870-1871.
de Morancy, capitaine ; il prend le commandement du 5e Bataillon de Légion Etrangère devant Orléans le 10.10.1870, lorsque le commandant Arago est tué.
de La Motte Rouge Joseph Edouard, né le 03.02.1804 à Pléneuf-Val-André dans les Côtes du Nord ; saint-cyrien de la promotion 1819-1821 ; il participe à l’expédition d’Espagne ; général de brigade en 1851 ; il participe à la Guerre de Crimée ; général de division en juin 1855, commandant la 2e division de l’Armée d’Orient ; commandant la 1ère division du 2e C.A. du général Mac-Mahon pendant la campagne d’Italie ; il se distingue lors de la prise de Buffarola et pendant la bataille de Solferino ; Grand Officier de la Légion d’honneur le 17.06.1859 ; retraité en 1869 ; il revient dans l’active en 1870 ; il commande l’armée de la Loire en septembre 1870 jusqu’à la défaite du 10.10.1870 ; estimé dépassé, il est remplacé par le général d’Aurelle de Paladines ; Grand Croix de la Légion d’honneur le 11.10.1873 ; décédé dans son château à Hénansal dans les Côtes d’Armor le 29.01.1883.
de Peytavin, général, commandant une division du 15e corps d’armée de l’armée de Loire en 1870 puis de l’armée de l’Est en janvier 1871.
von der Thann, général prussien, commandant le détachement de 20 000 hommes envoyé sur le 15e corps dans la région de Tours.
Karl Friedrich Wilhelm Leopold August Graf von Werder est un généralprussien né le 12 septembre1808 à Nordkitten en Prusse-Orientale et décédé le 12 septembre1887 au château de Grüssow en Poméranie. Il est notamment le vainqueur de la bataille de Strasbourg pendant la Guerre 1870-1871. Commandant les forces allemandes entre Montbéliard et Héricourt en janvier 1871, il est battu à Montbéliard mais vainqueur à Héricourt.
Sources principales.
Histoire de la France en Algérie de Pierre Laffont – Plon – 1980.
La Légion, Grandeur et Servitude – Historama – N° spécial N°3 – Novembre 1967.
Pieds Noirs d’Hier et d’Aujourd’hui.
L’Ancien d’Algérie de la F.N.A.C.A.
La Charte de la F.N.A.M.
Le 1er Etranger de Philipe Cart-Tanneur et Tibor Szecsko – Branding Iron Production – 1986.
La 13e D.B.L.E. de Tibor Szecsko – Editions du Fer à marquer – 1989.
Histoire de la Légion de 1831 à nos jours – Capitaine Pierre Montagnon – Pygmalion – 1999.
Histoire de la Légion Etrangère de Georges Blond – Plon – 1981.
Site du Mémorial de Puyloubier.