16 septembre 1950 : le lieutenant-colonel Le Page quitte Langson avec deux tabors et le bataillon de marche du 8e Régiment de tirailleurs marocains. Progressant sur véhicules, il dépasse Dong-Dang puis Na-Chan.
17 septembre 1950 : pour venir au secours de Dong Khé, le commandement a pensé un moment de faire sauter un bataillon para mais l’opération se révèle vite suicidaire. Le 1er B.E.P. saute, en deux vagues (le 17 à 18 heures 15 et le 18), sur That Khé, à 25 kilomètres au sud, où se rassemble la colonne Le Page, groupement Bayard. Le 1er B.E.P., qui perd le sergent Kerzel étranglé avec sa S.O.A., est sensiblement au complet avec 500 hommes dont 23 officiers et 53 sous-officiers aux ordres du commandant Pierre Segrétain.
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Comme Dong Khé, That Khé n’est qu’une modeste cuvette baignée par un arroyo, le Song Ky Cong. La bourgade s’étire le long d’une rue principale, avec une petite église catholique. Deux compagnies du II/3e R.E.I., commandées par le capitaine Labeaume, tiennent les lieux : la 7e du lieutenant Mozat et la 8e du lieutenant Bart.
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Le 3e R.E.I. perd à Dong Khé le sergent-chef Marc Benoît-Lizon, et les légionnaires Maurice Boissard et Némésio Hernandez-Sanchez de la 5e compagnie du 2e bataillon, tués au combat.
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Le 3e R.E.I. perd le légionnaire de 2e classe Siegfried Hille du II/3e R.E.I., disparu en captivité au camp N°3 à Cao Bang.
18 septembre 1950 : ayant décidé le 16 septembre, en plein accord avec Léon Pignon, le Haut-commissaire, le repli de Cao-Bang, le général Marcel Carpentier se rend à Langson pour conférer avec le colonel Constans, chef de corps du 3e R.E.I., pour préparer le repli de Cao-Bang où se trouve son adjoint, le lieutenant-colonel Pierre Charton.
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Face au Viêt-Minh, est prescrit le repli sur Langson des garnisons de Cao Bang et des postes disséminés le long de cette artère infernale, la R.C.4., l’opération Thérèse.
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Mais le Viêt-Minh de l’automne 1950 ne ressemble plus à celui de l’automne 1949. L’Armée Populaire du Viêt-Nam dispose désormais au Tonkin de 29 bataillons d’infanterie, de 6 bataillons lourds dotés de canons, de mortiers, de D.C.A., aptes à une guerre conventionnelle.
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Les civils et inaptes sont évacués de Cao-Bang par avions JU52 et DC 3, qui amènent le 3e Tabor en renfort ; le lieutenant-colonel Pierre Charton dispose pour sa colonne de retraite de trois bataillons :
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le III/3e R.E.I. du commandant Michel Forget, assisté du capitaine Labignette, avec quatre compagnies de combat : la 9e du lieutenant Mattenet assisté du lieutenant Philippe Robert, la 10e du lieutenant Bonfils, la 11e du capitaine Maury et la 12e du capitaine Clamou ; la C.C.B. est commandée par le capitaine Pages.
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un bataillon de partisans commandé par le capitaine Tissier avec quatre C.L.S.M. : la 136e du lieutenant Viltard ; la 138e du capitaine Morichère, la 140e du lieutenant Daniès et la 142e du sous-lieutenant Mentec.
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le 3e Tabor marocain, détaché du G.T.M. et aérotransporté sur Cao-Bange le 30 septembre afin de renforcer la garnison, sous les ordres du chef d’escadron de Chergé et de son adjoint, le capitaine Farret, avec cinq goums : le G.C.A. du lieutenant Weymeringer, le 4e du capitaine Jeantet, le 5e du lieutenant Jean-Jacques Beucler, le 36e du lieutenant Pairis et le 51e du capitaine Valache.
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La colonne montant en appui et recueil est confiée au lieutenant-colonel Le Page, artilleur. Elle est constituée par deux Tabors, 1er et 11e, et le bataillon de marche du 8e R.T.M.
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Le Bataillon de marche du 8e R.T.M., sous les ordres du commandant Arnaud, avec quatre compagnies : la 1ère du capitaine Léopold Feuillet, la 2e du capitaine Lacube, la 3e du capitaine Guidon et la 4e.
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Le 11e Tabor marocain, sous les ordres du chef de bataillon Delcros du G.T.M. avec quatre goums : le G.C.A. du capitaine Delacourt assisté du lieutenant Siegler, le 3e du capitaine Roux, le 5e du lieutenant Antoine Rebours assisté du lieutenant de Cazanove et le 8e du capitaine Collas.
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Le 1er Tabor marocain, sous les ordres du capitaine Feaugas du G.T.M. avec quatre goums : le G.C.A. du capitaine Fernand Deminière, le 58e du lieutenant Marius Mathieu, le 59e du capitaine Raval assisté du lieutenant Xavier du Crest de Villeneuve et le 60e du capitaine Boileau assisté de l’aspirant Arnoulx Charles-Henry de Pirey.
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Les officiers supérieurs ne prévoient pas de réserve d’intervention.
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Seule, une opération de diversion sur Thai N’Guyen, à 80 kilomètres d’Hanoï, est envisagée.
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Le 3e R.E.I. perd le sergent légionnaire Jacques Lefebvre de la 5e compagnie du II/3e R.E.I., tué au combat à Dong-Khé au Tonkin.
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Avec la chute de Dong-Khé, la disparition de deux compagnies de Légion, au terme d’une résistance héroïque, devrait ouvrir les yeux du général Carpentier à Hanoi et du colonel Constans à Langson. Il n’en est rien, même si l’évidence éclate. Les Viêts sont résolus, bien armés. Ils disposent d’artillerie. Ils méprisent les pertes. Envers et contre tout, l’opération Phoque, qui met en œuvre 10 000 hommes, est maintenue. Aucune mesure particulière n’est envisagée pour appuyer, voir secourir les lieutenants-colonels Le Page et Charton. Plus grave encore, Le Page pour rejoindre Charton, doit reprendre Dong-Khé. Mais au moment de son départ, il ignore qu’il doit pousser jusqu’à Na-Chan afin d’y recueillir son collègue légionnaire.
20 septembre 1950 : le lieutenant-colonel Le Page envoie les légionnaires sonder les crêtes proches. Manifestement il y a du monde, notamment sur la cote 703, qui domine le col de Lung Phai où s’insinue la RC 4 avant la descente sur Dong Khé.
22 septembre 1950 : le groupement Bayard, fort de quatre bataillons avec le 1er B.E.P., lance une reconnaissance en force, en direction de Poma, à 12 kilomètres au nord-est de That Khé. L’endroit est plus que fréquenté. Les goumiers occupent les crêtes, les légionnaires les objectifs signalés. L’opération se solde par des stocks de munitions détruits, quelques prisonniers et de nombreux documents importants sur les intentions des Viêts. Le 1er B.E.P. et le 1er Tabor accrochent le TD 246 et le régiment de régionaux ‘’Chu Luc’’ de la brigade 308. Les deux bataillons doivent se replier sur That Khé. Le repli s’effectue sous des tirs nourris de mortiers de 81 qui occasionnent des blessés. Le groupement échappe de peu à une embuscade d’envergure.
23 septembre 1950 : le 3e Tabor est replié sur Langson pour être aéroporté sur Cao-Bang.
24 septembre 1950 : l’opération de repli de Cao-Bang est décidée. Le lieutenant-colonel Charton l’apprend de la bouche du général Alessandri. Par la R.C.4, la colonne Charton devra faire sa jonction avec le groupement du lieutenant-colonel Le Page, qui viendra à sa rencontre. Ce groupement comprend le bataillon de marche du 8e R.T.M. du commandant Arnaud, le 1er Tabor du capitaine Feaugas et le 11e Tabor du chef de bataillon Delcros, deux pièces d’artillerie de montagne transportées par des coolies, un élément de Génie et le 1er B.E.P. du chef de bataillon Segrétain. Les appuis seront fournis par l’artillerie de That-Khé. Des groupes de partisans du capitaine Tissier, dont celui du 1er B.E.P. du lieutenant Stien, avec le caporal Constant et le sergent Hoï, un ancien Viêt rallié qui a mis toute sa science et sa connaissance de ses anciens congénères au service du B.E.P. participeront à l’opération.
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Le groupement "Bayard" effectue une opération sur Poma, au nord-est de That Khê. Le 1er B.E.P. et le 1er Tabor accrochent le TD 246 et le régiment de régionaux "Chu Luc" de la brigade 308. Les deux bataillons doivent se replier sur That Khé.
29 septembre 1950 : l'opération de diversion "Phoque" est lancée sur Thaï Nguyen à 200 km au sud de Cao Bang sur la R.C. 3 sans renseignements sur la consistance des forces du Viêt Minh. Confiée au colonel Gambiez, elle met en œuvre un effectif de 4 500 hommes, soit 7 bataillons, une Dinassaut et l'ensemble des moyens aériens du Tonkin. Le 7e B.C.C.P. saute sur l'objectif le 30 septembre. Ces unités aguerries aux effectifs importants ne seront pas disponibles au moment de l'évacuation des troupes françaises du nord du Tonkin.
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Le 3e R.E.I. perd le légionnaire André Bougault de la compagnie régimentaire dans une embuscade à Teng Che près du poste 608, dans le secteur de Dong-Dang au Tonkin.
30 septembre 1950 : à 5 heures du matin, c’est le vrai départ du groupement Bayard.
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Le lieutenant-colonel Le Page, commandant du groupement Bayard, reçoit l’ordre de déclencher l’opération Tiznit avec la mission :
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Porter le gros des forces sur Dong-Khé ;
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Cet objectif atteint, il devra, d’une part, maintenir l’occupation de quelques points importants entre That-Khé et Dong-Khé sur la R.C.4 pour faciliter ultérieurement le repli du détachement, assurer une sécurité suffisante autour de la place, pour permettre les évacuations et liaisons par air, ainsi que des parachutages, et, d’autre part, se sentir prêt à exécuter sans délais des opérations de dégagement dont le but fera chaque fois l’objet d’ordres particuliers.
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Le commandant Pierre Segrétain définit l’ordre de progression ; en tête, la 1ère compagnie du capitaine Pierre Garrigues assisté de lieutenant Lepage, puis le P.C. du bataillon, le peloton des élèves gradés du lieutenant Roger Faulques, la C.C.B. aux ordres du lieutenant Michel de Pelleterat de Bordes assisté du lieutenant Béchard, la 2e du capitaine Gilbert Bouyssou assisté du lieutenant Hochart et la 3e du capitaine Robert de Saint-Etienne assisté du lieutenant Roy, qui reste en réserve d’intervention au profit des unités accrochées.
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Dans la nuit, une rame de camions, en black-out, amène les unités jusqu’au pont Bascou.
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Après Pont Bascou, 20 kilomètres au nord de That-Khé, les Viêts ont fait sauter tous les ponts. Bayard continue donc à pied et s’étire sur la R.C.4, tout en se protégeant sur ses flancs. L’avance est obligatoirement lente et des journées ont été perdues à That-Khé.
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A partir de là, la progression se poursuit à pied. Goumiers et tirailleurs ouvrent l’itinéraire et occupent la cote 703. Le 1er B.E.P. est parti avec deux jours de ration. Il ferme la marche. Dans la montée du col de Lung-Phai, les Viêts ont accumulé les obstacles qui ralentissent la marche de la colonne. Il est 3h30 du matin, le 1er octobre. Le cauchemar du B.E.P. commence.
1er octobre 1950 : à midi, le 1er B.E.P. atteint le col de Lung-Phai et relève le 3e Tabor. Il reçoit l’ordre d’occuper le poste de Na-Pa, à droite du ‘’boulevard de la 73/2’’.
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Dans la descente du col, les légionnaires doublent les tirailleurs. Le commandant Pierre Segrétain, handicapé par une crise de sciatique, veut jouer la rapidité et la surprise. Le bataillon dévale les pentes du Lung Phai et déboule sut le boulevard en moins d’une heure.
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De Na-Pa, le capitaine Pierre Jeanpierre et ses légionnaires ont une vue plongeante sur la cuvette de Dong-Khé, fermée au nord par des calcaires en dents de scie et à l’est par le fameux Na-Kéo.
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A cinq kilomètres de Dong Khé, la 1ère compagnie du capitaine Pierre Garrigues, suivie par la 2e du capitaine Gilbert Bouyssou, déboîte et part s’installer sur le Na Kéo, hauteur à environ un kilomètre de la RC 4.
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Avec 70 hommes, Faulques va essayer de prendre Dong-Khé par surprise. Le peloton des élèves bradés avec le lieutenant Roger Faulques avance au pas de charge vers Dong Khé ; rapidité et surprise sont ses seuls atouts ; il rencontre une patrouille de quatre Viêts ; les P.M. français tirent les premiers. Trois hommes boulent à terre, le dernier disparaît sous les couverts. L’alerte est donnée. Malgré quelques tirs sporadiques, le peloton court. Devant lui, à moins d’un kilomètre, la citadelle avec ses deux avant-postes de béton et à droite, un pagodon. Le peloton fonce vers Dong-Khé mais son élan est bloqué par le tir d’une mitrailleuse lourde et une salve d’obus de 81. Un élève caporal est tué. Deux autres sont légèrement blessés.
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Mais la 3e, libérée par le lieutenant-colonel Le Page, déboîte de la R.C.4 et occupe la colline qui domine l’ancienne piste d’atterrissage, tentant de rejoindre la 1ère compagnie qui a dû arriver sur la crête qui surplombe Dong-Khé à l’est. Sous le feu, Faulques a enlevé son peloton ; les légionnaires sont presque à la citadelle.
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Le 1er B.E.P. est prêt à donner l’assaut ; Faulques avec son P.E.G. et Jeanpierre derrière lui voudraient foncer et tout bousculer. Mais le lieutenant-colonel Le Page en décide autrement. Il veut une attaque en règle. Il attend des canons qui doivent lui être largués. Il manœuvre en sûreté, en fidèle disciple de l’école dite de guerre. L’ordre fige les compagnies sur place, la 2e compagnie de Bouyssou sur le Na-Kéo et la 1ère compagnie de Garrigues sur la cote 615.
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Le capitaine Jeanpierre ne pense qu’à la reconquête de Dong-Khé tandis que le chef de Bayard semble voir la suite des opérations et repousse l’assaut au lendemain.
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Le Morane d’observation signale des files de Viêts, de plus en plus nombreuses, dévalant des massifs à l’est de la RC 4, progressant par de petites pistes en direction de l’ouest, voulant encercler les P.A. français de la cote 615 avec le 1er B.E.P. et du Na Kéo avec le 11e Tabor.
2 octobre 1950 : l’opération Thérèse est lancée ; un message du colonel Constans apprend au lieutenant-colonel Le Page sa mission : Cao-Bang décrochera cette nuit ; le groupement Bayard doit se porter au devant du lieutenant-colonel Pierre Charton à Nam Nang au nord-ouest de Dong Khé. Le lieutenant-colonel Lepage renonce à enlever Dong Khé ; il bascule sur sa gauche pour retrouver la colonne de repli qui, devant le verrou tiré devant elle, sera contraint d’adopter un autre itinéraire. Il fait alors une erreur : il s’affaiblit en scindant sa troupe.
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Le 1er B.E.P. sur la cote 615 et le 11e Tabor du chef de bataillon Delcros sur le Na Kéo le couvriront face à l’est tandis que lui-même, avec le Bataillon de marche du 8e R.T.M. du commandant Arnaud et le 1er Tabor du capitaine Feaugas, s’avancera vers la colonne de repli.
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Au matin, le 5e Goum du 11e Tabor relève donc la 2e compagnie du capitaine Bouyssou sur le Na-Kéo. Pendant ce temps, les Viêts renforcent la citadelle.
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Dans la matinée, les JU 52 larguent quelques bidons de napalm de fabrication artisanale.
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Le 1er B.E.P. attend toujours les ordres.
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A 15 heures, alors que les Viêts sont partout, le 1er B.E.P. entame son mouvement pour contourner Dong-Khé. La 1ère compagnie doit s’emparer du piton de Pam-Cam. Sur les nerfs depuis le matin, les légionnaires sont déchaînés et passent littéralement sur le ventre des Bo-Doï, submergés par cette hargne trop longtemps contenue. Mais le gros du groupement Bayard bute sur les défenses de Dong-Khé.
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Le TD 246 anéantit la 1ère compagnie du bataillon de marche du 8e R.T.M. à Na N’Gaum.
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Sur le Na-Kéo, la situation est plus critique. La bataille fait rage ; les Viêts pilonnent le 11e Tabor au 81 et au 75 sans cesser de lancer des assauts au clairon. Le 11e Tabor va vivre une nuit d’enfer. Les goumiers se battent au corps à corps. Les combats extrêmement violents coûtent cher. Au petit-matin, les Viêts sont près du sommet.
Dans la nuit du 2 au 3 octobre, les 58e Goum du lieutenant Mathieu et le 59e Goum du capitaine Raval du 1er Tabor du capitaine Feaugas sont attaqués par le TD 209 au sud-ouest de Dong Khé.
3 octobre 1950 : la chasse intervient sur le Na Kéo pour soulager les goumiers du 5e Goum du 11e Tabor harcelé par le TD 246.
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Le lieutenant-colonel Le Page, non sans difficultés, atteint les crêtes et la cote 765, 5 kilomètres à peine à l’ouest de Na-Pa. Il se situe là encore bien au sud de Dong-Khé. Il rassemble les 2e, 3e et 4e compagnies du B.M. du 8e R.T.M. et le 1er Tabor sur les cotes 760 et 765 au sud-ouest de Dong Khé. Ces 1 300 hommes doivent lui permettre d’établir le contact avec la colonne du lieutenant-colonel Charton.
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Le lieutenant-colonel Le Page donne l’ordre au 1er B.E.P. de contre-attaquer et, avec le 11e Tabor, de contenir l’ennemi à l’ouest sur le Na-Kéo et la cote 615. Le commandant Segrétain envoie la 2e compagnie soutenir les goumiers. Ces deux bataillons, formant le sous-groupement Delcros doivent rester en protection au sud de Dong Khé. Ils résistent toute la journée.
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Le 1er B.E.P. délaisse la cote 615 pour se porter à la rescousse du 11e Tabor du chef de bataillon Delcros. Le 11e Tabor du chef de bataillon Delcros n’est plus qu’une troupe laminée par les combats menés depuis 48 heures. Le 5e Goum, harcelé par le TD 246 sur le Na-Kéo est quasiment décimé. Le lieutenant Antoine Rebours, chef du 5e goum, est tué.
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A midi, la compagnie Bouyssou, qui a délogé les Viêts, relève les goumiers qui ont subi cinq attaques d’envergure. De l’autre côté, sur la face nord du Na-Kéo, Faulques et des éléments de la 1ère compagnie ont repoussé un assaut, qui avait pour objet de couper le bataillon en deux.
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Les rescapés du 11e Tabor se replient vers Na Pa et la R.C. 4. Vers le 1er B.E.P. convergent deux régiments de la brigade 308, l’unité phare du général Giap.
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Le lieutenant-colonel Le Page décide alors de regrouper tout le 1er B.E.P. sur le Na-Kéo.
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Très rapidement, le B.E.P. s’installe dans les anciennes positions des Tabors. Les légionnaires aménagent au mieux les tranchées existantes et creusent de nouveaux abris. Les guetteurs voient les Viêts qui progressent sur les flancs du piton. Le lieutenant Charles Meyer de la 2e compagnie est tué par une balle de mitrailleuse en installant sa section.
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Le général Giap rameute du monde. De tous côtés, les régiments viêts bourrent au canon pour isoler et détruire le groupement Bayard tandis que le T.D. 209 défend Dong-Khé.
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Encore une fois, le médecin-capitaine Pédoussaut soulage le commandant Segrétain que sa sciatique fait de plus en plus souffrir.
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Partout, les officiers harcèlent les hommes. Chacun soigne son emplacement, sa vie en dépend. Les légionnaires font le compte de leurs munitions et de celles qu’ils ont récupérées sur les tués, amis ou ennemis, puis ils partagent les rations restantes.
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Le problème des approvisionnements se pose de façon cruciale. La météo étant mauvaise depuis le début de l’opération, les hommes n’ont pu être ravitaillés, ni recompléter leurs dotations en munitions. En prévision des combats à venir, la situation est délicate.
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Au début de l’après-midi, les Viêts canonnent les positions du B.E.P. C’est le prélude à une série d’attaques massives destinées à réduire définitivement le Na-Kéo.
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A 15 heures, c’est l’assaut de la brigade 308, au sifflet. L’adversaire à moins de 50 mètres, les légionnaires ouvrent le feu avec des MP 40 et des grenades défensives. De son côté le lieutenant-colonel Le Page est accroché sur l’autre versant de la cuvette de Dong Khé. Le Viêt en force est partout disséminé. La brigade 308 attaque sans relâche.
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Vers 17 heures, le temps s’éclaircit et permet un straffing des King Cobra de la chasse qui cloue les Viêts au sol et contribue à refouler les assaillants. Le capitaine de Fontanges, une figure de l’aviation à Hanoi, parachute, après une série de voltes acrobatiques, des munitions aux défenseurs du Na-Kéo. Hélas, une erreur tragique de conditionnement a séparé les colis de grenades, Les légionnaires ont reçu les corps des engins, tandis que le 11e Tabor, à l’autre bout de la cuvette, récupérait les bouchons allumeurs et les fusées de retardement des mortiers.
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Le jour décline. Mais la nuit n’interrompt pas les assauts de la brigade 308. Précédée d’une intense préparation de 75, une nouvelle vague arrive en hurlant suivie aussitôt par une autre. Les 81 et 60 du 1er B.E.P. se déchaînent. Le combat fait rage. Segrétain demande l’autorisation d’évacuer le Na-Kéo mais Le Page refuse, arguant du sort de la colonne. De plus en plus de blessés encombrent le sommet du piton ; leur condition est tragique. Les deux médecins capitaines, Pierre Pédoussaut du 1er B.E.P. et Paul Lévy du 11e Tabor, sont débordés et ne peuvent que les soulager temporairement. Ils se dépensent au mieux avec leurs infirmiers. La 3e compagnie supporte le choc principal. Le P.E.G. du lieutenant Roger Faulques intervient et rétablit une situation un moment compromise. L’attaque est brisée. Les pertes des Viêts sont lourdes.
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La situation est grave : les chargeurs de F.M. et de P.M. sont presque tous vides. Grenades et obus de mortiers manquent. Une centaine de blessés, légionnaires du B.E.P. et goumiers du 11e Tabor, alourdit la position.
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Face aux attaques répétées des TD 36 et TD 246, le chef de bataillon Delcros demande l’autorisation de décrocher. Le colonel Le Page cède enfin et le capitaine Jeanpierre organise le repli. Jusqu’au bout, il faut que les Viêts croient que le Na-Kéo est tenu, tandis que la longue colonne des brancards descend le long du sinistre boulevard jusqu’à Lung-Phai, chez les goumiers du capitaine Roux.
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A 20 heures, les compagnies décrochent dans l’ordre : 1ère compagnie, le P.E.G. et la 2e compagnie en arrière-garde. Les rescapés du Na-Kéo, constitués en sous-groupement, sous les ordres du commandant Delcros, s’engagent dans la périlleuse descente. A leur tour, ils abordent le boulevard de la 73/2.
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Sur ordre, le groupement du lieutenant-colonel Charton quitte sa position fortifiée de Cao Bang : il comprend le III/3e R.E.I. du commandant Forget, le 3e Tabor marocain du chef d’escadron de Chergé, un bataillon de partisans thôs ; en tout 1 600 hommes, auxquels se joignent 500 civils vietnamiens et chinois qui ont choisi la France et que Charton, homme d’honneur, refuse d’abandonner. Son départ de Cao Bang est un modèle du genre. Les unités décrochent en bon ordre. Toutes les installations et les munitions restantes sont détruites par le lieutenant-colonel Charton et le capitaine du Génie, Clarget. Le Viêt ne récupérera rien. Mais les civils alourdissent le groupement. La colonne emprunte la R.C.4 et marche lentement. Charton entame son retrait en direction de Nam-Nang, où il est persuadé, suivant les derniers ordres reçus, d’être attendu par Le Page. Sa colonne avance au massacre. Le général Giap dispose d’une gigantesque embuscade sur la R.C.4 avec 30 000 hommes, dix fois plus que l’effectif total des forces françaises.
4 octobre 1950, à zéro heure trente, après quelques réticences du lieutenant-colonel Le Page, le commandant Delcros, chef de corps du 11e Tabor et patron du tandem B.E.P.-Tabor, ordonne de décrocher car la position sur le Na-Kéo est devenue intenable.
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Le décrochage de Na Kéo vers la R.C. 4 commence dans la nuit. Une mauvaise pluie rend la pente excessivement glissante ; les légionnaires qui portent les brancards de fortune évitent difficilement les chutes ; les blessés précipités à terre se taisent. Les retrouvailles avec la R.C. 4 redonnent espoir. Tirailleurs et goumiers rescapés progressent en tête. Le 1er B.E.P. suit.
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Vers trois heures du matin, dans le défilé dit du Boulevard de la 73/2, dans la montée vers le col de Lung-Phai, une embuscade montée par le TD 24 se dévoile, fauchant indifféremment blessés, tirailleurs, goumiers et mulets. Le Tabor se disloque. Les impédimenta se renversent, entravant la circulation, gênant les hommes qui refluent en désordre vers l’arrière, et se heurtent au 1er B.E.P. bientôt immobilisé par la panique. En effet, l’embuscade provoque une réelle panique chez les goumiers et les tirailleurs traumatisés par ce qu’ils viennent de vivre. La colonne est bloquée. Ne pouvant franchir ce bouchon, le sous-groupement doit faire demi-tour et bifurquer sur une piste qui le dirige vers la cote 765. Le 1er B.E.P., bien groupé, redescend dans la vallée et franchit la R.C.4. La marche est très lente, dans un terrain effroyable. Pentes, rochers, végétation. Les légionnaires brancardent une centaine de leurs camarades blessés (les morts ont été enterrés sur place).
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Le lieutenant-colonel Le Page est installé sur la cote 765, point culminant du massif, sur la ligne faîtière séparant la cuvette de Dong Khé de la vallée de Quang Liet par laquelle doit déboucher la colonne de repli. Il demande au 1er B.E.P. de le rejoindre.
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Sous la pression du TD 246, le 8e Goum doit quitter Lung Phaï et rejoindre la cote 608. Le 3e Goum quant à lui tient la cote 703 plus à l’est.
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Au matin, la 2e compagnie est la dernière unité du 1er B.E.P. à quitter Dong-Khé. Le bataillon ne compte plus que 400 hommes épuisés, presque à court de munitions, sans vivres, sans eau.
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Mais le lieutenant-colonel Le Page décide de partir vers l’ouest en direction de Coc Xa, un hameau dans la vallée de Quang Liet, dans une cuvette située à l’ouest de Dong-Khé, sur l’itinéraire que doit emprunter la colonne Charton venant de Cao-Bang.
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La marche est un véritable calvaire dans un terrain chaotique : 200 mètres à l’heure entrecoupés de haltes interminables.
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Vers midi, le détachement atteint la cote 765 et l‘ancien P.C. du groupement. Mais la compagnie du 8e R.T.M. qui doit attendre le 1er B.E.P. sur la cote 765 décroche. Lorsque les légionnaires se présentent, ils sont reçus par des feux nourris de mitrailleuses Viêts. Le B.E.P. tombe sur un nouvel obstacle à forcer. Encore des tués et des blessés.
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Le lieutenant-colonel Le Page replie l’ensemble de ses troupes autour des cirques de Coc Xa : 1er et 11e Tabors, le B.M. du 8e R.T.M. et le 1er B.E.P.
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A 13 heures 30, le 1er B.E.P., selon les ordres du lieutenant-colonel Le Page, entame le mouvement qui doit le conduire au fond de la cuvette.
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Dans le milieu de l’après-midi, les Viêts essaient de tronçonner la colonne Delcros, mais une intervention énergique de la compagnie Garrigues les fait refluer. Parmi les morts, des femmes en pyjama noir, la tête ceinte d’un bandeau, tenant encore des piques de bambous.
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La piste descendant vers Coc Xa s’avère impossible.
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Cette fois, la colonne est obligée de s’engager dans la jungle, s’ouvrant la route au coupe-coupe, alors que la nuit tombe. Au loin, la vallée du Quang-Liet et peut-être la jonction avec la colonne Charton.
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Un seul problème, mais de taille : la piste finit sur un à-pic d’une centaine de mètres. Le 1er B.E.P. qui n’a pas encore achevé sa progression est dans le noir absolu. Les légionnaires se tiennent par le ceinturon, cherchant à éviter les pièges de la piste et à soulager le martyre des blessés qui se cognent à tous les obstacles.
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Le commandant Pierre Segrétain a l’obligation de faire demi-tour. Il cherche un autre itinéraire. Avec les brancards et les blessés, tout en se gardant des Viêts, la tâche devient inhumaine.
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A minuit, finalement, le commandant Pierre Segrétain et son adjoint, le capitaine Pierre Jeanpierre, décident d’attendre le jour et d’exploiter une faille éventuelle.
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A quatre heures du matin, le bataillon est enfin regroupé au bord de la falaise. Il doit s’arrêter.
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A 30 kilomètres au nord, tout a évolué chez le lieutenant-colonel Charton, qui a passé la nuit en P.A. fermé sur la R.C.4. Devant l’impossibilité de voir Le Page enlever Dong-Khé, le colonel Constans à Langson prescrit à Charton de quitter la R.C.4 et d’emprunter la piste de Quang-Liet. La carte paraît formelle : cette piste partant de Nam-Nang descend vers le sud et conduit à Lepage sur sa cote 765. La piste de Quang-Liet ! Là encore, une vision d’état-major. Depuis longtemps, à cause de la guerre, elle n’est plus utilisée. La végétation a repris ses droits. Après bien des recherches pour découvrir son amorce et après avoir incendié ses véhicules et détruit son matériel lourd, la colonne Charton s’engage sur ladite piste. La progression est lente car les reconnaissances sont menées avec méthode. De plus, les partisans Thos avancent au coupe-coupe. Il y a 2 000 personnes à faire défiler. Charton s’impatiente. Les légionnaires du commandant Forget prennent le relais. Ils ont du muscle et de l’abattage. En queue, d’autres légionnaires ferment la marche. A la nuit, tout le groupement Chaton, civils compris, s’est enfilé sur la piste, mais son élément de tête n’a progressé que de 7 kilomètres.
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L’objectif de la colonne Charton est maintenant de secourir la colonne Le Page.
5 octobre 1950 : à l’aube, la progression reprend malgré la fatigue. Direction ouest pour rallier Le Page. Les officiers du 1er B.E.P. peuvent faire le point. Ils découvrent, sur leur droite et sur leur gauche, les arêtes rocheuses qui leur barraient le chemin durant la nuit. La fameuse vallée de Quang Liet, étroite bande de rizières entre les hauteurs, s’allonge nord-est en contrebas de leur position. La cote 533 domine le thalweg. Le hameau de Coc Xa doit se trouver à trois bons kilomètres. Le lieutenant Faulques découvre une série de corniches qui descendent vers le fond du ravin, une course faite pour les alpinistes chevronnés et en pleine forme ; alors des hommes épuisés et des blessés…C’est une gageure. Et pourtant, le 1er B.E.P., ses légionnaires et ses blessés, va passer.
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Le P.E.G. du lieutenant Faulques, en tête, utilise la faille : la voie vers la vallée est ouverte.
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Vers huit heures, aussitôt en bas, la 1ère compagnie dépêche sur la 533 la section du lieutenant Otar Tchiabrichvilli, avant que les Viêts ne le fassent.
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Le bataillon s’installe en garde pour un court moment de répit. Une source pure permet d’étancher la soif et de remplir les bidons.
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Vers midi, un convoi muletier du Train venant du P.C. Le Page, qui a pu éviter par miracle les Viêts, se manifeste. Il apporte une journée de vivres au sous-groupement Delcros et son recomplétement en munitions. Pas de quoi réveillonner mais, pour des affamés, cette manne calme un peu les ventres creux. Le lieutenant Lefebure, chef du détachement, avec son sergent Rabut et ses tringlots, a risqué gros en s’aventurant sans grande protection. En milieu d’après-midi, le convoi repart avec les blessés et une section de légionnaires comme escorte. Le bataillon peut manœuvrer plus librement.
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Dans sa marche vers l’ouest, au cœur du massif, au sud de la cote 765, Le Page a découvert un site qui lui paraît un bon refuge : une double cuvette. La première forme un cirque d’environ 500 mètres sur 400, aux parois abruptes adoucies sur une partie de la hauteur par des éboulis. La seconde est du même style, en plus petit. Entre les deux, un étroit défilé. A l’extrémité de la seconde, un passage pentu, aux versants couverts de végétation, ouvre une piste chaotique menant au hameau de Coc-Xa, dans la vallée du Quang-Liet.
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Le 3e R.E.I. perd le sergent Roger Danty, décédé présumé tué au Poste 41 Est sur la R.C.4.
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Dans cette double cuvette, Le Page se sent à l’abri, à condition de tenir les hauts. Sinon, l’endroit n’est qu’un nid à rats.
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Vers 17 heures la liaison avec le P.C. Le Page s’établit ; Segrétain et Jeanpierre, redoutant un assaut sur cette position indéfendable, veulent absolument faire mouvement avant la nuit. Le Page cède et leur enjoint de se porter sur la cote 477, face au défilé de Coc-Xa.
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A 18 heures, le 1er B.E.P. commence son mouvement quand une intense fusillade éclate. Un hurlement sauvage se répercute dans le ravin, venant de la cote 533. Il glace les plus endurcis. Une vague de Bo-Doï du TD 88, plusieurs centaines à coup sûr, s’est ruée sur la section du lieutenant Otar Tchiabrichvilli. A cet assaut répond le rush des légionnaires balayant tout sur leur passage. Le combat a été bref. La vingtaine de légionnaires a été balayée. Le sergent Antonoff se demandera longtemps quelle baraka l’a inscrit avec deux camarades au nombre des rescapés. Il n’y a pas de blessés. La réaction instantanée du P.E.G. et de la 1ère compagnie ne retrouvera que des cadavres.
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Cette attaque remet en cause tout le déroulement de la bataille. Les Viêts se manifestent en force dans la vallée de Quang Liet. Les deux groupements Le Page et Charton sont encerclés.
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Le groupement Charton est lui aussi harcelé. Un détachement de partisans, aux ordres du capitaine Morichère, constitués des 136e, 138e et 142e C.L.S.M. est accroché à Quang Liet. La 140e C.L.S.M. reste quant à elle avec la colonne des civils. Le III/3e R.E.I. et le 3e Tabor se suivent. Le 3e Tabor passe en tête et prend position sur les hauteurs ouest de la piste.
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La marche de la colonne Le Page s’amorce sur une piste étroite. Les voltigeurs de pointe se méfient de l’embuscade : elle survient sur les arrières. A la 3e compagnie, les sections des lieutenants Marce et Berthaud sont coupées du gros. Le lieutenant Marcé rejoindra le lendemain mais le lieutenant Berthaud isolé sera piégé trois jours plus tard.
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La section du lieutenant Marcé, récupère trois rescapés, le sergent Hartkoff et deux légionnaires.
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Alors que le B.E.P. se prépare à repartir vers la cote 477, le commandant Segrétain reçoit un contre-ordre : il doit désormais rejoindre le colonel à Coc Xa dès que possible.
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Le 1er B.E.P. se met sur la défensive, à court de munitions, dans un terrain truffé de Viêts.
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Le convoi de Cao Bang parcourt en deux jours une vingtaine de kilomètres, repoussant les embuscades dans la piste de Quang-Liet. Au fond de la piste, il avance sans communications directes avec Le Page. La chaussée devient inutilisable. Cependant, le Vietminh ne manifeste que rarement sa présence. Le gros de ses forces s’oppose au groupement Le Page qui se trouve en grande difficulté. Dès lors le plan prévu ne peut être suivi et la colonne Charton doit modifier sa marche. Evitant la R.C.4 et Dong Khé, elle emprunte la vallée du Quang Liet.
6 octobre 1950 : le lieutenant-colonel Le Page n’est pas à Coc Xa, au fond de la vallée, mais un peu plus haut, ‘’dans la cuvette de Coc Xa’’, une large dépression, un bon kilomètre au sud de la cote 649, traversée par la piste menant de la cote 765 à Coc Xa. Il reçoit l’ordre de quitter les calcaires de Coc-Xa. Autour de lui et de son groupement entièrement encerclé, 30 000 Viêts sont prêts à la curée, les TD 36, 88, 102 et 174.
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La 142e C.L.S.M. du sous-lieutenant Mentec s’installe en défense sur la cote 590 ; elle est rejointe par les 136e et 138e C.L.S.M. qui ont été accrochées en tentant d’atteindre la cote 477.
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Finalement, c’est le 3e Tabor isolé, aux ordres du chef d’escadron de Chergé, qui parvient à occuper la cote 477 évacuée par quelques éléments légers Viêts. Le lieutenant-colonel Charton rejoint. Le commandant Forget du III/3e R.E.I. hâte ses sections de tête. La pression de l’ennemi est désormais palpable.
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Le 1er B.E.P. ne compte plus guère que 350 valides quand il amorce la montée vers la cuvette. La piste, enserrée dans une végétation intense, se glisse entre deux parois calcaires. Aux deux tiers du parcours, sur un palier, elle offre une source ; ce point de passage quasi obligé verrouillant la descente de la vallée est gardée par des tirailleurs du 8e R.T.M.
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Le site est dominé de toutes parts. ‘’Un vrai trou à rats’’ grommelle Jeanpierre.
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Un parachutage à moitié réussi permet aux légionnaires de compléter leurs chargeurs et de se partager une boîte de rations pour deux. Les partisans du lieutenant Louis Stien, l’O.R., font cuire des tubercules de manioc sous la cendre. Un festin de roi !
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Segrétain et Jeanpierre sont partis aux informations. Le Page compte sur Charton pour se dégager. De Langson, Constans ne cesse de dire ‘’Décrochez, décrochez’’.
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Le Page leur fait part de ses préoccupations, les blessés étant la première d’entre elles. Le médecin-capitaine Pierre Pédoussaut du 1er B.E.P., les médecins-lieutenants Paul Lévy du 11e Tabor, Paul Rouvière du 8e R.T.M. et Max Enjalbert du 1er Tabor, sont d’accord pour rester auprès d’eux ; avec quelques infirmiers. Un chiffon blanc, marqué d’une croix rouge, sera l’unique garant de leur sauvegarde.
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En début d’après-midi, une éclaircie : exténuée de fatigue, la colonne Charton arrive a proximité du secteur où le combat fait rage ; la colonne de Cao Bang a été retardée mais demain matin, le 7 octobre, elle se portera sur la cote 477. Le Page voit dans sa cuvette un havre de paix.
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Des salves de 81 tombent ; les Viêts ont parfaitement localisé les Français. Leur étau se resserre. Les harcèlements aux armes lourdes ne s’arrêtent pas ; la puissance de feu est impressionnante.
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Vers 15 heures, les deux lieutenants-colonels peuvent se parler. Le Page, le plus ancien, a reçu du colonel Constans, le commandement de l’ensemble. Il prescrit à Charton d’aller occuper la croupe de Qui-Chan et la cote 590, au nord de la cote 533. Il surplombera ainsi le rebord ouest de la vallée du Quang-Liet. Le commandant Forget se charge de la mission.
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Vers 17 heures, les Viêts sont à la source et verrouillent solidement l’issue de la cuvette.
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Dans son P.C., Le Page, accablé par ses responsabilités, est conscient d’avoir séjourné trop longtemps dans sa cuvette. Il n’a qu’un recours : le 1er B.E.P. A Segrétain et ses légionnaires de forcer le passage pour gagner la cote 477 avec une attaque de nuit. Mais Jeanpierre le convainc d’attendre le jour et l’appui de l’aviation.
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Vers 18 heures, en débouchant sur la cote 590, le III/3e R.E.I., arrière-garde du groupement, est durement accroché. A l’avant, le 3e Tabor subit des attaques violentes sur la cote 477. La colonne Charton passe la nuit entre ces deux points.
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Durant la nuit, les Viêts tentent de s’emparer des positions tenues par le III/3e R.E.I. ce qui leur permettrait de bloquer les Français à l’ouest. Ils sont repoussés avec des pertes sévères.
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Dans cette mêlée, Charton le fantassin voit clair. La précarité de la situation générale ne lui échappe pas. Il réussit à joindre le capitaine Labeaume qui commande le II/3e R.E.I. à That-Khé. Labeaume a des 105. Charton lui demande de les porter le plus en avant possible, pratiquement à Pont-Bascou et de s’installer avec ses légionnaires et ses partisans sur les cotes 608 et 703, à l’ouest de la R.C.4. Cette mesure, le moment venu, sauvera bien des vies.
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Le légionnaire de 2e classe Etienne Michelas de la 11e compagnie du III/3e R.E.I. décède dans le camp N°5 à Na Fes au Tonkin.
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La compagnie du lieutenant Daniel Loth, arrivée de Sétif à Bach Mai, la base arrière, en renfort pour le 1er B.E.P., forte de 130 hommes, est placée en alerte aéroportée.
7 octobre 1950 : à 3 heures du matin, le 1er B.E.P. reçoit un nouveau contrordre : il doit se préparer à forcer le passage sur les flancs de la cote 477. ‘’Segrétain, dit le lieutenant-colonel Le Page’’, il faut percer coûte que coûte. Le sort du groupement est entre les mains du B.E.P.’’ Pour ne pas se faire piéger dans ses fonds, Le Page vient de décider d’évacuer la cuvette et de rejoindre Charton. Il sait que les Viêts ont réussi à s’emparer du goulet de sortie, près de la source. Pour faire sauter ce verrou qui obstrue l’issue, il se tourne vers son joker. A lui de percer dans cette mission de sacrifice.
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Dans la nuit dense, le bataillon amorce son regroupement. La 2e compagnie doit effectuer la percée en tête. La végétation oblige les légionnaires à avancer en colonne par un.
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Peu avant 4 heures du matin, le B.E.P. commence à s’engager vers le fond de la cuvette en direction du goulet et de la source : la 2e compagnie du capitaine Gilbert Bouyssou, le P.E.G. du lieutenant Roger Faulques, le P.C., puis la 1er compagnie du capitaine Pierre Garrigues, la 3e compagnie du capitaine Robert de Saint-Etienne et la C.C.B. du lieutenant Michel Pelleterat de Bordes.
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La 2e compagnie fonce en tête. Droit devant l’obscurité. Soudain, la section Chauvet se heurte aux Viêts qui gardent le passage ; des milliers de Viêts qui ne lui laissent pas le temps de riposter. On se bat, on se tue à bout portant, au P.M., à la grenade, au poignard même. En un instant, la 2e compagnie est anéantie. Encore une fois, le P.E.G. de Faulques constitue le recours. Les élèves-gradés et les survivants de la 2e compagnie font plier l’ennemi. Ils ont presque réussi mais ils sont eux-aussi décimés. Faulques est blessé et, avec lui, son adjoint. A deux, ils tentent encore l’impossible, avant de tomber. Le capitaine Gilbert Bouyssou s’élance à son tour sans plus de succès. Il y a 300 mètres à franchir entre la cuvette et le rebord de la vallée. Le 1er B.E.P. s’y épuise. Plus haut, la 1ère compagnie du capitaine Pierre Garrigues réussit à atteindre le bord de la falaise, au prix de lourdes pertes, dont la capitaine. Le capitaine Robert de Saint-Etienne et la 3e foncent en criant. Comme ses camarades Pierre Garrigues et Gilbert Bouyssou, et, tout à l’heure Michel Pelleterat de Bordes, Robert de Saint-Etienne tombe au milieu de ses légionnaires. Quelques uns, avec les lieutenants Marce, Roy et Cornuault, réussissent à se glisser dans le deuxième cirque au bord du ravin. Subsiste un ultime bouchon que Jeanpierre avec les derniers carrés va enlever.
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A 5 heures 30, la source est atteinte et les Bo-Doï bousculés décrochent. Mais à quel prix ! Les quatre commandants de compagnie, plus de la moitié des chefs de section tués et avec eux la majorité de leurs légionnaires. Avant de foncer vers la vallée, Pierre Segrétain lance un dernier message à Le Page : ‘’Je n’ai plus de bataillon’’. Une centaine de chanceux s’extraient de la cuvette de Coc Xa, certains éclopés ou blessés mais encore capables de marcher.
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Soudain, dans le jour levant, une vague insolite prend le devant au milieu d’une étrange clameur. Les Marocains du 1er Tabor, descendus des crêtes qu’ils gardaient, entraînés par le lieutenant Xavier du Crest de Villeneuve, chef du 59e Goum, déferlent en chantant la Chahada, le chant de mort des Musulmans. Ce flot achève la percée. Chacun se rue dans la trouée et plonge dans la vallée.
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A l’aide de lianes, les rescapés descendent le long des parois verticales ; les hommes des lieutenants Hippert et Aubouin effectuent une descente hallucinante. Il y a des chutes mortelles ; le B.E.P. ouvre la marche ; derrière lui, goumiers et tirailleurs se pressent pour sortir. Les ultimes résistances Viêts sont emportées par ce torrent humain qui s’écoule. Mais si les Viêts ont cédé à la source, ils dévalent par le haut désormais abandonné.
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Au sud de la faille, le lieutenant Stien et le groupe de partisans effectuent la même démarche.
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Le 1er Bataillon étranger de parachutistes a cessé d’exister en tant qu’unité constituée.
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Le groupement Bayard file vers la vallée, qui par la piste, qui par les falaises, à l’aide de lianes.
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L’objectif de la colonne Le Page est maintenant la cote 477 où la colonne de Cao-Bang est arrivée, plus éprouvée que prévu.
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Mais, à l’aube le TD 88, renforcé par des unités locales, monte à l’assaut de la cote 477 ; le 36e Goum décroche sur ordre ; le 51e Goum repousse sur un faux plat les lignes d’assaut à la grenade ; mais le 3e Tabor est submergé et perd son piton ; arrivant sur les lieux, les légionnaires du III/3e R.E.I. contre-attaquent avec succès. Poursuivant leur action, ils se heurtent à une résistance acharnée sur ce piton escarpé. L’ennemi est nombreux et tenace ; l’assaut doit être renouvelé plusieurs fois ; alors qu’il enlève la position dans une lutte au corps à corps, le commandant Michel Forget du III/3e R.E.I. est tué. Le médecin-capitaine Roger Asquasciati, qui le soignait, est tué à ses côtés.
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Au matin, la 138e C.L.S.M. du capitaine Morichère rejoint Charton sur la cote 477 ; elle est envoyée en protection sur les crêtes qui dominent Ban Ca.
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Le groupement Bayard est sorti de sa cuvette de Coc-Xa, mais qu’en reste-t-il ? Ils ne sont que 560 à rejoindre la colonne Charton sur la cote 477 et la croupe de Qui-Chan. Le 1er B.E.P. est réduit à 9 officiers et 121 légionnaires. Les blessés sont demeurés dans la cuvette, veillés par le médecin capitaine Pédoussant et un collègue.
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Les rescapés de la colonne Le Page refluent vers la crête est et s’amassent au milieu du dispositif du 3e Tabor. Les débris des deux colonnes se mêlent ; rares sont les unités encore à peu près constituées ; seul le miracle légionnaire permet à une centaine du B.E.P. à se présenter en sections, avec armes. Malgré ses lourdes pertes, le III/3e R.E.I. est encore le plus cohérent. Il est désigné pour fixer l’ennemi en queue de colonne. Il reçoit le choc du régiment 209, venu de Dong Khé. Isolé, affaibli par les combats précédents, le bataillon remplit sa mission d’arrière-garde et disparaît en entier dans la tourmente.
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Mais l’irruption des rescapés de Bayard jette la confusion dans la colonne Charton, étirée sur les hauteurs de Qui-Chan. Les arrivants ont faim, soif, sommeil, manquent de munitions. Du coup, les tabors paniquent. Ils abandonnent sans ordres leurs positions. Heureusement que le III/3e R.E.I. fait bloc. Le reliquat du 1er B.E.P. de même. Deux compagnies de partisans du capitaine Tissier se montrent également fermes.
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Les Viêts ne sont pas décidés à laisser échapper leur proie. Ils sont peut-être 40 000 contre 3 000, peut-être moins, à la curée. Sans relâche, ils attaquent en force partisans, goumiers, tirailleurs, disséminés sur Qui-Chan.
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Tout autour de 477, l’étau se referme et se durcit ; le salut est à That Khé vers les cotes 680 et 703 où le capitaine Labeaume et ses légionnaires se sont portés en recueil.
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La souricière s’est refermée. L’ennemi presse de partout. De l’extérieur, rien à attendre. A Langson, le colonel Constans répond évasivement aux demandes urgentes de Charton. Par contre ses messages radio insistent sur la nécessité de rejoindre That Khé par groupes isolés.
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Pour sauver ce qui peut encore l’être, il faut tenter de fendre la ceinture des Viêts.
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Charton en force et Le Page en souplesse tentent le passage et se font intercepter.
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Accompagné de la poignée de légionnaires de son groupe de commandement, Charton passe en tête pour entraîner les goumiers et les tirailleurs massés près de lui. Peu le suivent. Charton tombe sur le TD 174 au niveau de Ban Ca. Des éclats d’obus le projettent au sol. Ses légionnaires tombent. Les autres se disloquent. Les Viêts qui jaillissent retournent les gisants et les achèvent. Le lieutenant-colonel va être transpercé par une baïonnette lorsque le tueur retient son arme. Un officier viêt a aperçu les galons et stoppe le geste du Bo-Doï. Charton survivra. Quatre ans de captivité l’attendent.
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Les rescapés de Bayard sont regroupés autour de Le Page et Segrétain. Il n’est plus qu’une issue : liberté d’action par petits détachements afin d’essayer de rejoindre That-Khé. Le Page donne son accord.
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Les rescapés du 1er R.E.P. ; 150 hommes environ, vont tenter quant à eux de passer par l’est.
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Jeanpierre, qui a pris de fait le commandement du B.E.P., donne les ordres : les légionnaires constituent des groupes de 15 ; ils partent ensemble en colonne par un, sans matériel. En cas d’accrochage, les groupes prennent leur autonomie et s’efforceront de s’infiltrer entre les positions adverses. Objectif That Khé à 20 kilomètres d’ici.
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Le groupement du capitaine Labeaume, indicatif Rose, constitué à partir de la garnison de That Khé (C.C.B., 7e et 8e compagnies du II/3e R.E.I.), de partisans Thô et d’éléments du 11e Tabor, a rejoint la cote 608 afin d’établir un recueil.
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Au profit de la R.C.4, le commandement désigne le 3e B.C.C.P. du capitaine Paul Cazaux qui n’aligne qu’un effectif squelettique de 270 parachutistes, avec le G.C.1 du capitaine de Braquilanges et le G.C.3 du capitaine Mourier, renforcé par la compagnie du lieutenant Daniel Loth avec ses 130 légionnaires. Le bataillon saute sur That Khé vers 16 heures alors que le capitaine Labeaume du II/3e R.E.I. et la garnison se sont postés en recueil des rescapés des colonnes Le Page et Charton.
8 octobre 1950 : au matin, le bataillon Cazaux reçoit mission de se porter à hauteur du groupement Labeaume qui occupe la cote 608. Une fois sur la crête, Cazaux s’installe en position défensive, la compagnie Loth étant placée en réserve. Au soir du 8, Labeaume décroche et c’est à Cazaux de couvrir son repli et de contenir les Viêts. Ce qu’il exécute le 9 et dans la matinée du 10.
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A quatre heures du matin, le commandant Segrétain sur le dos d’un costaud, le capitaine Jeanpierre avec son groupe en tête, le lieutenant de La Croix-Vaubois avec son groupe en queue, progressent avec le lieutenant Stien et ses partisans quand des voix vietnamiennes se font entendre : ce sont des Viêts ! La colonne tombe dans une embuscade montée par le TD 174 près de la rivière ; elle éclate non sans pertes La fusillade s’engage, des hommes tombent : parmi eux, le commandant Segrétain, blessé à la .jambe puis très grièvement touché au ventre. Il donne l’ordre aux valides de continuer comme prévu puis, en milieu de matinée, il est rejoint par deux sous-officiers blessés qui restent avec lui. Les Viêts le retrouvent dans la matinée. Il ne cesse de répéter : ‘’le B.E.P., le B.E.P.’’ Le jour même le commandant Pierre Segrétain est emmené, brancardés par des prisonniers français puis des Viêts eux-mêmes, à l’hôpital viêt de Dong-Khé où il décède de ses blessures. Les hommes du général Giap, en l’ensevelissant, lui rendent les honneurs militaires. Ce chef et ses soldats indomptables les ont frappés.
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La colonne Le Page essaie de rejoindre la cote 608 mais elle est disloquée au fil des combats avec le TD 88 puis le TD 174. Le lieutenant-colonel Le Page est intercepté à son tour et fait prisonnier.
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En unités constituées, le 3e Tabor et le III/3e R.E.I ; se scindent en deux colonnes et suivent les thalwegs orientés vers le sud. Des embuscades les contraignent à dévier vers l’est.
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Le lieutenant Robert Philippe du III/3e R.E.I. est tué au combat sur le massif du Quang Luet.
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Le sergent-chef René Schoenenberger du 3e R.E.I. est tué à Dong Khé.
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Le 1er bataillon du 3e R.E.I. perd le légionnaire de 2e classe Henri Garnier tué au combat au Poste de Ban-Mi dans le sous-secteur de Dong Dang au Tonkin.
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La colonne des rescapés se disloque. Epuisés, abattus et déprimés, les survivants se frayent un chemin à travers les Viêts, marchant vers le nord. Embuscades devant et derrière. Des cris et des rafales d’armés déchirent la nuit. Beaucoup d’hommes, valides ou blessés sont fait prisonniers, quand ils ne sont pas achevés sur place. S’ils sont épargnés, comme les lieutenants-colonels Charton et Le Page, ils connaîtront les souffrances de la captivité. En effet, le général Giap a donné des ordres pour capturer vivants les officiers français.
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Au soir, la presque totalité des forces françaises est hors de combat, tuées, disparues ou prisonnières. Parmi eux, le commandant Michel Forget, l’une des plus grandes figures du 3e Etranger, et le commandant Pierre Segrétain, l’héroïque commandant du 1er B.E.P.
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Sur les cotes 608 et 703, les légionnaires du capitaine Labeaume voient déboucher des fantômes. Des colonnes Le Page et Charton, environ 500 hommes parviennent à rejoindre les positions françaises (12 officiers, 475 gradés et hommes de troupe).
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Du 1er B.E.P., à rejoindre That-Khé, ils seront trois officiers, le capitaine Jeanpierre, les lieutenants Marcé et Roy, trois sous-officiers et dix-sept légionnaires.
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Du III/3e R.E.I., il ne rentre pratiquement personne.
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800 goumiers, 43 sous-officiers et 22 officiers disparaissent en dix jours de combat.
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Au total, les pertes françaises sont estimées à 5 000 hommes (tués, blessés, prisonniers).
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Quant aux 3 000 prisonniers, ils ne seront qu’un millier à survivre.
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Le 1er B.E.P. et le III/3e R.E.I. ont disparu. Tous les deux renaîtront avec de nouveaux chefs et de nouveaux légionnaires.
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A 19 heures 30, Cazaux reçoit l’ordre de se porter sur le pont Bascou, où il est sévèrement accroché par les Viets.
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A 21 heures, sur ordre, le groupement Rose se replie sur la cote 703.
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Au départ, dans la nuit du 7 au 8 octobre, ils étaient une petite centaine ; au terme d’une odyssée infernale, ils ne seront qu’à peine un quart à rallier un poste de la Légion au nord de That Khé. Le capitaine Pierre Jeanpierre en tête, le lieutenant Georges Marce en serre-file, le groupe formé après l’embuscade de la rivière rallie le poste. Les armes à la main, ces survivants du 1er B.E.P. ont réussi à rompre l’encerclement pour rejoindre les positions amies au pont Bascou.
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Au total, ils sont 23 rescapés du 1er B.E.P. : trois officiers, le capitaine Jeanpierre et les lieutenants Marce et Roy, les sous-officiers Hartkopf, Antonoff et Becker, 17 légionnaires.
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Le 3e Tabor atteint That Khé avec plus de la moitié de son effectif.
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Dès leur arrivée à That Khé, ils sont évacués par avion sur Langson et Hanoï. Sinon ils auraient partagé le sort des derniers défenseurs de That-Khé.
9 octobre 1950 : au petit jour, des groupes dispersés et amalgamés rejoignent les lisières nord de la plaine ; les rescapés arrivent par la R.C.4 à un kilomètre au nord de That Khé, où des camions viennent les chercher. Mais le repli tragique ne s’arrête pas là. Les commandants d’unités apprennent que l’évacuation se poursuit vers Lang Son. Après quelques accrochages, le groupement des parachutistes et le groupement Labeaume, renforcé des 3e et 8e Goums ; font leur jonction.
10 octobre 1950 : le 3e B.C.C.P. fait mouvement sur Na-Cham.
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L’adjudant Pierre Rostaing-Tayard de la 138e compagnie du III/3e R.E.I. est tué en opération dans la région de Lung Phai dans le Tonkin.
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Le légionnaire Harry Schroder du III/3e R.E.I., disparaît au combat.
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Le légionnaire de 2e classe Werner Muller du 3e R.E.I. décède d’une maladie contractée en captivité à Dong Khé.
Dans la nuit du 10 au 11 octobre 1950, sur ordre du colonel Constans, toujours à Langson, That Khé et tous les postes de la R.C.4 sont évacués à partir de 23 heures. Des centaines d’hommes se pressent devant le Song Ky Cong car les Viêts ont fait sauter la veille le seul pont et la traversée du fleuve s’effectue par des bateaux M2 du Génie car le fleuve commence sa crue. Commence la longue route en direction de Na Cham, à 30 kilomètres de là, encore défendue par la 4e compagnie du capitaine Mattéi du I/3e R.E.I. Les paras assurent l’arrière garde du repli de That Khé tandis que les Viêts serrent de près et ne cessant d’harceler la R.C.4.
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Les éléments du 1er Chasseurs et du Génie franchissent au petit matin, en dernier. Le repli s’effectue sans trop de pertes grâce au sacrifice de la 4e compagnie du I/3e R.E.I. et des parachutistes du 3e B.C.C.P. et du 1er B.E.P.
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Le groupent des parachutistes, resté en arrière-garde, franchit tardivement ; il est aussitôt assailli par des troupes Viêts au sud de la coupure. En effet, des fuyards, rebroussant chemin, signalent que les Viêts viennent d’occuper le défilé de Déo Cat. Les postes qui gardaient ce passage délicat ont été abandonnés prématurément par leurs garnisons. La R.C.4 est barrée vers le Sud. Poursuivre implique livrer bataille et de déloger les Viêts.
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La compagnie Loth à plusieurs reprises avec l’appui de trois King Cobra tente de faire sauter le verrou. Loth, blessé, transmet le commandement au lieutenant de Labrouhe.
11 octobre 1950 : le caporal légionnaire Nicolas Mongelli du I/3e R.E.I. décède d’une maladie contractée en captivité à Cao Bang au Tonkin.
12 octobre 1950 : toute la journée, le 3e B.C.C.P. est durement harcelé par l’ennemi. Cazaux scinde alors son unité en deux : les groupements commandos 1 et 2 foncent au sud-est, tandis que lui-même et la compagnie Loth filent à l’est. Au cours de cette journée, en un seul combat, la compagnie de marche perd 50% de ses effectifs.
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A 18 heures, elle s’engage dans la forêt vers Na-Cham que tient toujours le capitaine Mattéi, sourd aux ordres de Langson.
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En fin d’après-midi et sur ordre formel, le capitaine Cazaux du 3e B.C.C.P. abandonne sur la R.C.4 tués et blessés dont le lieutenant Loth du 1er B.E.P.
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Le sergent-major Jean Triay-Caules de la 8e compagnie du II/3e R.E.I. est tué au combat entre That-Khé et Na Cham au Tonkin.
13 octobre 1950 : à l’aube, les rescapés de la compagnie Loth et des autres unités du 3e B.C.C.P. sont submergés par les Viêts et subissent le sort de leurs camarades de la R.C.4. ; le désastre est consommé. Hormis quelques isolés, les paras n’atteindront jamais Na Chan. Le 3e B.C.C.P. et la compagnie Loth disparaissent dans une nature hostile face à un adversaire omniprésent. Traqué pendant trois jours par le TD 246, le TD 174 et un régiment Chu Luc, le groupement parachutiste est finalement anéanti à 10 kilomètres à l’ouest de la R.C.4. Le capitaine Cazaux donne son dernier ordre de dispersion par équipes de cinq.
Du 10 au 16 octobre 1950, conformément à un ordre transmis par le général Alessandri, le colonel Constans organise des convois d’évacuation du matériel entreposé à Langson, notamment son artillerie lourde.
17 octobre 1950 : la garnison de Langson évacue la ville et rejoint le delta du Tonkin sans pertes. Les dépôts de munitions laissés sur place sont détruits à 80% ( ?) par l’aviation les jours suivants.
Octobre 1950 : le 3e R.E.I. perd le légionnaire de 2e classe André Adam de la 6e compagnie du 2e bataillon, décédé d’une maladie contractée en captivité dans l’hôpital de Cao Bang.
22 décembre 1950 : le caporal-chef Miquel Mor-Ventura, de la 10e compagnie du III/3e R.E.I., décède de maladie contractée en captivité dans un camp au Tonkin.
Décembre 1950 : le caporal-chef Robert Subra et le légionnaire de 2e classe Gilbert Maurice Lorenzi du 3e bataillon du 3e R.E.I. décèdent de maladie contractée en captivité dans le camp N°3 de Cao Bang au Tonkin ; le légionnaire de 2e classe Jiri Muller décède en captivité en décembre 1950 au Vietnam.
19 mars 1951 : le 3e R.E.I. perd le sergent Maurice Rignault, de la 12e compagnie du III/3e R.E.I., décédé de maladie contractée en captivité dans l’hôpital N°3 à Cao Bang au Tonkin.
En avril 1951, le 3e R.E.I. perd le caporal-chef Alfred Barrandon et le légionnaire de 2e classe Jean Camilotto, décédés d’une maladie contractée en captivité dans le camp N°5 à Dong Khé dans la province de Cao Bang.
Juin 1951 : le caporal Maurice Thiébaut du 3e R.E.I. décède de maladie contractée en captivité dans le camp N°3 à Cao Bang au Tonkin.
4 juillet 1951 : le 3e R.E.I perd le légionnaire de 2e classe Henri Lemonnier de la 140e compagnie du III/3e R.E.I. décédé d’une maladie contractée en captivité à Cao Bang.
En juillet 1951, le 3e R.E.I. perd le caporal-chef Maurice Rémy et le légionnaire de 1ère classe André Chopard du 1er bataillon, décédés d’une maladie contractée en captivité dans le camp N°2 à Cao Bang.
Le 16 août 1951, le 3e R.E.I. perd le caporal Albert Lequette alias Le Doux, décédé de maladie contractée en captivité dans un camp à la frontière au Tonkin.
En août 1951, le 3e R.E.I. perd les légionnaires de 2e classe Maurice Joly et Henri Laurent de la 6e compagnie du 2e bataillon, le maréchal-des-logis-chef Guy Texier, le caporal Gaston Pottier et le légionnaire de 2e classe Marcel Gautier du 3e bataillon, décédés de maladie contractée en captivité au camp hôpital de Cao Bang.
Le 6 septembre 1951, le 3e R.E.I. perd le légionnaire de 2e classe Gaston Croissant, décédé d’une maladie contractée en captivité dans le camp N°2 à Cao Bang.
Le 7 septembre 1951 : le 1er B.E.P. perd le légionnaire parachutiste de 1ère Classe Louis Ferraris du 1er B.E.P. ; décédé d’une maladie contractée en captivité le 07.09.1951 au camp N°5 à Dong-Khé dans la province de Cao Bang au Tonkin.
Septembre 1951 : les légionnaires Georges Schroder et Casimir Trzcialkowski du 3e R.E.I. décèdent de maladie contractée en captivité dans un camp de Cao Bang au Tonkin.
Octobre 1951 : les légionnaires de 2e classe du 3e R.E.I. André Adam et Jean Vin décèdent de maladie contractée en captivité dans un hôpital de la province de Cao Bang. Le légionnaire de 2e classe du II/3e R.E.I. René Toumani Sancare décède de maladie contractée en captivité dans le camp N°8 à Cao Bang au Tonkin.
Décembre 1951 : le 3e R.E.I perd le sergent Amédée Lecam de la 13e compagnie du 3e bataillon, décédé de maladie contractée en captivité dans le camp N°8 à Cao Bang et le caporal Jean François, décédé par maladie contractée en captivité dans le camp 115.
Jean Balazuc P.P.P.P.
Sources principales.
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La Légion Etrangère + Voyage à l’intérieur d’un corps d’élite de John Robert Young et du chef de bataillon Erwan Bergot chez les Editions Robert Laffont – 1984.
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Le 3e Etranger de Philippe Cart-Tanneur & Tibor Szecsko chez les Editions du Fer à Marquer– 1988.
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Légionnaires parachutistes de Pierre Dufour chez les Editions du Fer à Marquer– 1989.
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Histoire de la Légion de 1831 à nos jours du capitaine Pierre Montagnon chez Pygmalion -1999.
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Les parachutistes de la Légion 1948-1962 du capitaine Pierre Montagnon chez Pygmalion – 2005.
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Site Mémoire des Hommes du S.G.A.
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Site MemorialGenWeb du 3e R.E.I. et du 1er B.E.P.
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Site du Mémorial de Puyloubier.
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Site More majorum.
Alessandri Marcel, né le 23.07.1895 à Boulogne-sur-Mer ; saint-cyrien de la promotion La Grande Revanche en 1914 ; il est affecté au 39e R.I. ; sous-lieutenant le 05.12.1914 ; lieutenant le 19.03.1916 ; Croix de Guerre 1914-1918 avec 6 citations ; chevalier de la Légion d’honneur ; au 14e B.T.S. au Maroc de 1919 à 1922 ; Croix de Guerre des T.O.E. ; capitaine le 25.03.1920 ; au Tonkin avec le 21e R.I.C. en 1922, en A.O.F. avec le 3e B.T.S. en 1923 ; au 34e B.M.I.C. puis au 29e R.I.C. en 1925, ; chef de bataillon le 25.03.1930 ; au Maroc ; chef de corps du 6e R.T.S. le 03.11.1932 ; lieutenant-colonel le 17.03.1936 ; appelé au Tonkin le 12.04.1939 ; colonel le 25.03.1941 ; chef de corps du 5e R.E.I. de fin 1940 à fin 1943 ; à la tête de la 2e brigade au Tonkin ; général de brigade le 20.05.1943 ; il échappe aux Japonais le 11.06.1945 avec une colonne qu’il emmène en Chine ; commandant supérieur des troupes françaises en Chine ; d’août à octobre 1945 ; il est délégué du haut-commissaire pour la zone nord indochinoise ; en 1946 ; il est désigné comme commissaire de la R2publique et commandant militaire au Cambodge ; rapatrié le 23.07.1946 ; le 17.08.1948, général de division, commandant les forces terrestres en Extrême-Orient puis au Tonkin. Après le désastre de la R.C.4, il est rapatrié le 10.11.1950. Il est mis hors de cause par le rapport du Maréchal Juin. Il quitte l’armée en 1955. Grand-officier de la Légion d’honneur en 1950, avec 12 citations dont six palmes sur ses trois Croix de Guerre. Décédé le 26.12.1968 à Paris.
Antonoff, sergent légionnaire parachutiste à la section du lieutenant Otar Tchiabrichvilli de la 1ère compagnie du 1er B.E.P. ; le 05.10.1950, lors du désastre de Cao-Bang, rescapé avec deux camarades lors de l’anéantissement de sa section ; un des 23 rescapés du 1er B.E.P.
Arnaud, commandant, chef du Bataillon de Marche du 8e R.T.M. lors de la bataille de la R.C.4 en septembre-octobre 1950.
Auboin, lieutenant légionnaire parachutiste du 1er B.E.P. ; fait prisonnier le 07.10.1950 lors du désastre de la R.C.4.
Bart, lieutenant légionnaire, commandant la 8e compagnie du II/3e R.E.I., en garnison à That Khé, lors de la bataille de la R.C.4 en septembre-octobre 1950 ; commandant la C.M.L.E. à Na-San dans le Tonkin, en novembre 1952.
Becker, sergent légionnaire parachutiste, au 1er B.E.P. lors du désastre de Cao-Bang au Tonkin en octobre 1950 ; un des 23 rescapés du 1er B.E.P.
Berthaud, lieutenant légionnaire parachutiste, chef de section à la 3e compagnie du 1er B.E.P. lors du désastre de Cao-Bang en septembre-octobre 1950.
Beucler Jean-Jacques, officier et homme politique français, né le 03.07.1923 à Trêves en Allemagne ; fils de général, il fait l'école militaire d'officiers de Cherchell et en sort aspirant, major de la promotion 1941-42. Il fait la campagne d'Italie comme aspirant au 5e régiment de tirailleurs marocains puis celles de France et d'Allemagne. Il embarque en 1949 pour l'Indochine comme lieutenant au 5e goum du 3e tabor marocain Ayant été aérotransportée à Cao Bằng le 30.09.1950, son unité est engloutie en octobre dans le désastre de la bataille de la R.C. 4. Il est grièvement blessé et fait prisonnier. Détenu durant quatre ans au sinistre camp no 1, il soutient ses camarades par un moral à toute épreuve et est reconnu par eux comme leur chef ; il est un des 4 officiers faisant partie du comité de paix et de rapatriement. Capitaine, il quitte ensuite l'armée. Il est industriel pendant 23 ans, milite au Centre des jeunes dirigeants d'entreprises, puis fait une carrière politique : maire de Corbenay en 1966-1983 ; conseiller général de Faucogney-et-la-Mer et conseiller régional de Franche-Comté ; député de Haute-Saône de 1968 à 1981 sous les étiquettes non inscrit, centriste, réformateur puis U.D.F. ; Secrétaire d'État à la Défense puis aux Anciens Combattants en 1977-1978. Il est à l'origine de l'affaire Boudarel en 1991. Il a été trois fois blessé, cinq fois cité dont deux citations à l'ordre de l'armée et pensionné militaire à 100 %. Commandeur de la Légion d'honneur, Croix de guerre 1939-1945, Croix de guerre des T.O.E. Mort le 16 juillet 1999 à Nice.
Boileau, capitaine, commandant le 60e goum du Ier Tabor marocain en Indochine ; pris dans le désastre de la R.C.4 avec la colonne Le Page en septembre-octobre 1950.
Bonfils, lieutenant légionnaire, commandant la 10e compagnie du III/3e R.E.I. lors de la bataille de la R.C.4 en septembre-octobre 1950.
de Braquilanges, capitaine parachutiste colonial, commandant le G.C.1 du 3e B.C.C.P. qui saute le 07.10.1950 sur That Khé lors de la bataille de la R.C.4.
Carpentier Marcel-Maurice, né le 02.03.1895 à Preuilly-sur-Claise ; fils d’un couple d’instituteurs ; saint-cyrien de la promotion la Croix du Drapeau, 1913-1914 ; à la mobilisation, il est nommé au 90e régiment d'infanterie de ligne comme sous-lieutenant. Le 22.05.1915, à tout juste 20 ans, il devient capitaine. Il est très gravement atteint le 16.06.1915 à Neuville-Saint-Vaast ; en 1933, il devient chef de bataillon. De 1935 à 1937, il est Commandant du 4e Bataillon du 1er R.T.M. à Damas (Syrie). En 1937, il est promu chef d'état-major du commandement supérieur des troupes du Levant. Présent sur le théâtre des opérations de la Méditerranée Orientale en 1939-1940 (Beyrouth), il rejoint la France en novembre 1940. En 1940-1941, il sert comme chef d’état-major des forces françaises stationnées en Afrique du Nord ; en 1942, il rejoint le camp de l'Armée française de la Libération et devient chef d’état-major du C.E.F. en Italie puis de la 1ère armée de 1943 jusqu’à mi-septembre 1944, où il prend alors le commandement de la 2e division d'infanterie marocaine (2e D.I.M.), où il sert jusqu’en 1945. Promu grand officier de la Légion d’honneur en 1947, il est nommé en 1949 commandant en chef des forces du Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient. Il est remplacé en décembre 1950 par le général de Lattre de Tassigny, à la suite du désastre survenu lors de l'opération d'évacuation de Cao Bang, le long de la R.C. 4 en septembre et octobre 1950, puis l'abandon précipité et injustifié de la ville de Lang Son, qu'il ordonne sur l'insistance de son subordonné sur place, le colonel Constans. Limogé de son poste en Indochine, le général Carpentier retourne en Europe et est affecté auprès de l’O.T.A.N. en 1951. Il est promu Général d'Armée en 1952. Atteint par la limite d'âge, il quitte l'Armée en 1956 ; il décède en septembre 1977.
de Cazanove, lieutenant, adjoint au chef du 5e goum, du 11e Tabor à Cao-Bang en octobre 1950.
Cazaux Paul, né le 03.09.1910 à Comps sur Artuby dans le Var ; commandant le 3e B.C.C.P. qui est parachuté en catastrophe le 07.10.1950 à That-Khé lors du désastre de Cao-Bang au Tonkin ; blessé, fait prisonnier le 08.10.1950 ; mort de la suite de ses blessures, en captivité, dans le camp N°1, le 15.10.1950.
Charton Pierre, né en 1903 ; sorti de Saint-Cyr en 1925 ; officier de la Légion depuis 1928 ; il participe à la conquête du Maroc ; commandant, premier chef du 2e bataillon du R.M.L.E. affecté au C.C.4 de la 5e D.B. ; grièvement blessé à Hachimette lors des combats du 13.12.1944 ; campagne d’Indochine de 1946 à 1950 ; lieutenant-colonel, adjoint au colonel Constans, chef de corps du 3e R.E.I. en 1949-1950 ; commandant de Cao-Bang en octobre 1950 ; pour la retraite de Cao-Bang, il dispose de trois bataillons : le III/3e R.E.I. du commandant Forget, un bataillon de partisans et un Tabor en renfort. Vieux légionnaire, il admet mal l’évacuation de la ville sans combat. Blessé, sauvé par ses galons, fait prisonnier par les Viets. Quatre ans de captivité. Libéré le 05.09.1954. Il revient vieilli avant l’âge, sa carrière de glorieux soldat terminée. Décédé en 1987.
Chauvet, lieutenant parachutiste, chef de section de la 2e compagnie du 1er B.E.P. en octobre 1950, lors des combats de la R.C. 4 ; fait prisonnier.
de Chergé, chef d’escadron, commandant du 3e Tabor marocain du G.T.M., aérotransporté sur Cao Bang pour renforcer la garnison le 30.09.1950, lors de la bataille de la R.C.4 en septembre-octobre 1950.
Clamou, capitaine légionnaire, commandant la 12e compagnie du III/3e R.E.I. lors de la bataille de la R.C.4 en septembre-octobre 1950.
Clarget, capitaine du Génie ; le 03.10.1950, avec son chef, le lieutenant-colonel Charton, il fait sauter les installations militaires et les munitions restantes de Cao-Bang.
Constans, colonel, plus officier d’état-major que chef de guerre : chef de corps du 3e R.E.I. en 1949-1950, commandant de la zone frontière, lors du désastre de Dong Khé, Cao Bang et de la R.C. 4 en septembre-octobre 1950. Directeur du cabinet militaire du Gouverneur Général, Jacques Soustelle, en 1955. Il crée un état-major mixte et un centre de renseignements et d’opérations du Gouvernement Général, le C.R.O.G.G. Après deux ans de service au G.G., il est nommé général de brigade.
Constant, caporal du 1er B.E.P. ; chef d’un groupe de partisans en octobre 1950.
Cornuault, lieutenant légionnaire parachutiste, chef de section au 1er B.E.P. ; blessé deux fois et fait prisonnier le 07.10.1950 lors du désastre de Cao-Bang au Tonkin.
du Crest de Villeneuve Xavier, lieutenant, adjoint du capitaine, commandant le 58e goum du Ier Tabor marocain en Indochine ; pris dans le désastre de la R.C.4 avec la colonne Le Page en septembre-octobre 1950. Dans la nuit du 07 au 08.10.1950 il entraîne ses goumiers en chantant la Chahada, reprise par tous ses goumiers.
Daniès, lieutenant, commandant la 140e C.L.S.M. du bataillon de partisans lors de la bataille de la R.C.4 en septembre-octobre 1950.
Delcros, chef de bataillon, commandant du 11e Tabor marocain du G.T.M. lors des combats de la R.C.4 en septembre-octobre 1950 ; patron du tandem Tabor-B.E.P. lors du retrait de Cao Bang ; porté disparu le 04.10.1950 ; colonel, chef de corps du 153e R.I.M., sur le barrage tunisien, dans le groupement de Souk-Ahras, en 1958 ; commandant le secteur d’Arris en 1960.
Deminière Fernand, né le 14.11.1914 à Villeneuve le Comte en Seine & Marne ; capitaine, commandant le G.C.A. du 1er Tabor marocain lors de la bataille de la R.C.4 en septembre-octobre 1950 ; prisonnier ; tué le 07.10.1950 à Dong-Khé près de That-Khé au Tonkin.
Enjalbert Max, médecin-capitaine du 1er Tabor, lors des combats de la R.C.4 en octobre 1954. Volontaire pour rester avec les blessés dans la cuvette de Coc-Xa le 06.10.1950 : fait prisonnier.
Farret, capitaine, adjoint au commandant du 3e Tabor marocain, dans la colonne Charton, lors de la bataille de la R.C.4 en septembre-octobre 1950.
Faulques Roger, né en 1924 ; maquis F.F.I. des Basses Pyrénées en 1944 puis Corps Franc Pommiès ; caporal ; Croix de Guerre 1939-1945 avec la 1ère citation : saint-cyrien de la promotion Victoire 1945, il choisit la Légion Etrangère ; sous-lieutenant au 3e R.E.I. ; basé à Na-Fac en juillet 1948 ; officier parachutiste rescapé des combats en Indochine ; chef de guerre audacieux et manœuvrier, à la tête du peloton des élèves gradés du 1er B.E.P. à That-Khé le 18.09.1950 ; grièvement blessé à Dong-Khé, il est libéré par le général Giap car c’est un héros qui mérite de mourir en terre française ; c’est un dur, un très dur, pour lui et pour les autres ; ancien de la R.C.4 ; ancien de Diên-Biên-Phu ; Chevalier de la Légion Etrangère à 23 ans ; Officier de la Légion d’Honneur à 26 ans ; capitaine en 1953 ; Croix de Guerre des T.O.E. avec huit citations dont trois palmes et quatre blessures ; capitaine commandant la C.C.S. du 1er R.E.P. de septembre 1955 à septembre 1957 ; puis commandant en 1960 ; sec, mince, noueux, ses yeux bleus sont comme délavés, froids : il est beau et cruel ; opération Mousquetaire sur le canal de Suez, en novembre-décembre 1956 ; O.R. au 1er R.E.P. pendant la Bataille d’Alger au 1er semestre 1957 ; O.R. à l’état-major de la 10e D.P. en septembre 1957 ; commandant affecté au 3e Bureau à l’état-major de la 10e D.P. dans l’opération Jumelles en 1959 ; il se relaie avec Denoix de Saint-Marc pour coordonner le grand ballet des troupes et des appuis ; nommé chef de bataillon en avril 1960, il devient commandant en second du 2e R.E.P. durant l’été 1960 ; Commandeur de la Légion d’Honneur en juillet 1960 ; Croix de la Valeur militaire avec trois citations ; il quitte l’armée fin 1960, par dégoût. Mis en disponibilité, il est envoyé au Katanga comme adjoint au colonel Roger Trinquier ; Membre du Club des C.S.P.F. Elevé à la dignité de Grand Officier de la Légion d’Honneur avec dix-huit titres de guerre, par décret du 04.05.2004. Décédé le 06.11.2011 à Nice.
Feaugas Michel Marie Louis, capitaine au 3e G.T.M. ; blessé en Italie en février 1944 ; commandant du Ier Tabor marocain avec 4 goums en Indochine à son arrivée en mars 1950 ; pris dans le désastre de la R.C.4 avec la colonne Le Page en septembre-octobre 1950 ; cinq ans de captivité dans les camps vietminh ; lieutenant-colonel du 5e Bureau de la Xe R.M. à Alger ; chef du service d’action psychologique ; il se rend à Paris le 14 mai 1958 pour rendre compte de la situation à Alger au Président du Conseil, Pierre Pflimlin ; limogé et muté le 19.12.1958 à Adrar ; chef de corps du 16e R.T.M. à Neustadt en 1961.
Feuillet Léopold, né le 11.12.1914 à Bressay Choigny dans l’Aisne ; capitaine, commandant la 1ère compagnie du bataillon de marche du 8e R.T.M. lors de la bataille de la R.C.4 en septembre-octobre 1950 ; prisonnier ; mort en captivité le 20.10.1951 au camp N°1 au Tonkin.
Guidon Joseph, lieutenant, O.R. du IIe Tabor du 1er G.T.M. pendant la campagne d’Italie ; O.R. du XIIe Tabor du 1er G.T.M. pendant la campagne de France et d’Allemagne. Capitaine, commandant la 3e compagnie du bataillon de marche du 8e R.T.M. lors de la bataille de la R.C.4 en septembre-octobre 1950.
Hartkopf, sergent, légionnaire parachutiste, à la 1ère compagnie du 1er B.E.P. lors du désastre de Cao-Bang au Tonkin ; récupéré par la section du lieutenant Marcé ; un des 23 rescapés du 1er B.E.P.
Hochart, lieutenant légionnaire parachutiste, officier adjoint de la 2e compagnie du 1er B.E.P. en Indochine en 1948 ; muté au 2e R.E.P. en 1961.
Hoï, sergent du 1er B.E.P., ancien Viêt rallié, chef d’un groupe de partisans du lieutenant Louis Stien, rattachés au 1er B.E.P.
Jeantet, capitaine, commandant le 4e goum du 3e Tabor marocain, dans la colonne Charton, lors de la bataille de la R.C.4 en septembre-octobre 1950.
Labeaume, capitaine légionnaire, commandant le II/3e R.E.I. avec deux compagnies à That-Khé, lors de l’évacuation de Cao-Bang en octobre 1950. Avec ses hommes, il se porte en recueil des rescapés de la colonne de Cao-Bang.
de Lacroix-Vaubois, sous-lieutenant légionnaire Transmissions au 1er B.E.P. ; un des chefs des cinq groupes de rescapés du 1er B.E.P. qui tentent d’échapper aux Viêts à Cao-Bang en octobre 1950. Fait prisonnier.
Lacube, capitaine commandant la 2e compagnie du Bataillon de Marche du 8e R.T.M. lors de la bataille de la R.C.4 en septembre-octobre 1950.
Lefebure, lieutenant ; à la tête d’un convoi muletier parti de Langson, avec le sergent Rabut et des tringlots, il apporte des vivres au 1er B.E.P. le 05.10.1950 à That-Khé, lors du désastre de Cao-Bang puis il repart avec les blessés et le renfort d’une section de légionnaires comme escorte.
Lepage, saint-cyrien ; artilleur, mal préparé pour un combat d’infanterie ; lieutenant-colonel, commandant la colonne de recueil constituée à Langson lors de l’évacuation de Cao-Bang, en octobre 1950, avec deux Tabors (1er et 11e ), le 1er B.E.P. et un bataillon de marche du 8e R.T.M. ; blessé, sauvé par ses galons, fait prisonnier le 08.10.1950 par les Viêts.
Lepage, lieutenant légionnaire parachutiste, chef de section au 1er B.E.P. en 1948 : lieutenant adjoint au capitaine commandant la 1ère compagnie à Cao-Bang en octobre 1950.
Lévy Paul, médecin-capitaine du 11e Tabor, lors des combats de la R.C.4 en octobre 1954. Volontaire pour rester avec les blessés dans la cuvette de Coc-Xa le 06.10.1950 : fait prisonnier.
Loth Daniel, officier légionnaire, ancien de la R.C.4, commandant la compagnie de renfort du 1er B.E.P. arrivée de Sétif le 21.09.1950, affectée au 3e B.C.C.P. pour sauter sur That Khé le 07.10.1950 ; fait prisonnier en octobre 1950 ; capitaine parachutiste au 1er R.E.P. en 1958. Membre du Club des C.S.P.F. Décédé.
Marcé Georges, enfant de la Drôme ; à 20 ans, patriote, il monte au maquis et se retrouve parmi les F.T.P. ; lieutenant légionnaire parachutiste, chef de section à la 3e compagnie du 1er B.E.P. lors du désastre de Cao-Bang en septembre-octobre 1950 ; un des trois officiers et des 23 rescapés du 1er B.E.P. ; affecté au 3e B.E.P. à Sétif puis en Indochine au 30.05.1954 ; affecté au 2e B.E.P. au 01.06.1954 ; le 01.11.1955, en quittant Saïgon, il affirme : ‘’Le coup de l’Indo, on ne nous le fera plus’’ ; lieutenant comandant de la 7e compagnie du 2e B.E.P. ; adjoint au commandant de la 2e compagnie du 2e R.E.P. le 01.12.1955 ; puis capitaine, commandant de la 2e compagnie du 2e R.E.P. de mars 1956 à août 1958 ; sur les Beni-Sbihi en avril 1958 ; sur appel de son ancien chef, le lieutenant-colonel Masselot, il rejoint le 18e R.C.P. ; commandant de la C.C.S. du 18e R.C.P. de mars à avril 1961. Le 18e R.C.P. est dissous après le putsch. Membre du C.S.P.F. Décédé.
Mathieu Marius, né le 25.03.1906 à Reims dans la Marne ; sous-lieutenant, officier au 2e G.T.M. pendant la campagne de France et d’Allemagne. Lieutenant puis capitaine, commandant le 58e Goum du 1er Tabor marocain lors de la bataille de la R.C.4 en septembre-octobre 1950 ; prisonnier ; mort en captivité le 15.10.1951 au camp N°1 dans la région de Trang Khanh Phu au Tonkin.
Mattenet, lieutenant légionnaire, commandant la 9e compagnie du III/3e R.E.I. lors de la bataille de la R.C.4 en septembre-octobre 1950.
Maury, capitaine légionnaire, commandant la 11e compagnie du III/3e R.E.I. lors de la bataille de la R.C.4 en septembre-octobre 1950.
Morichère, capitaine, commandant la 138e C.L.S.M. du bataillon de partisans lors de la bataille de la R.C.4 en septembre-octobre 1950.
Mourier, capitaine parachutiste colonial, commandant le G.C.3 du 3e B.C.C.P. qui saute le 07.10.1950 sur That Khé lors de la bataille de la R.C.4.
Mozat, lieutenant légionnaire, commandant la 7e compagnie du II/3e R.E.I., en garnison à That Khé, lors de la bataille de la R.C.4 en septembre-octobre 1950.
Pages, capitaine légionnaire, commandant la C.C.B. du III/3e R.E.I. à Cao-Bang en octobre 1950.
Pairis, lieutenant, commandant le 36e goum du 3e Tabor marocain, dans la colonne Charton, lors de la bataille de la R.C.4 en septembre-octobre 1950.
Pédoussaut Pierre, médecin capitaine légionnaire parachutiste du 1er B.E.P. lors du désastre de Cao-Bang, en septembre-octobre 1950 ; avec d’autres médecins et quelques infirmiers, ils se sont portés volontaires pour veiller sur les blessés dans la cuvette de Coc-Xa, le 6 octobre 1950, en attendant l’arrivée des Viets. Blessé. Fait prisonnier. Il termine sa carrière comme médecin-colonel. Membre des C.S.P.F. Décédé le 03.01.2016.
Pignon Léon, né le 18.04.1908 à Angoulême ; entré à l’Ecole coloniale en 1928, il en sort major de sa promotion en 1931 ; Haut-Commissaire de la France en Indochine du 20.10.1948 à décembre 1950 ; sa belle carrière coloniale est interrompue par le désastre de Cao Bang ; haut fonctionnaire, il accomplit plusieurs missions, pour la France et pour l’O.N.U. Décédé en 1976.
de Pirey Charles-Henry, lieutenant, adjoint du capitaine commandant le 60e goum du Ier Tabor marocain en Indochine ; pris dans le désastre de la R.C.4 avec la colonne Le Page en septembre-octobre 1950.
Rabut, sergent du Train ; il accompagne le lieutenant Lefebure avec un convoi muletier parti de Langson, qui apporte des vivres au 1er B.E.P. le 05.10.1950 à That-Khé, lors du désastre de Cao-Bang puis le convoi repart avec les blessés et le renfort d’une section de légionnaires comme escorte.
Raval, capitaine, commandant le 58e goum du Ier Tabor marocain en Indochine ; pris dans le désastre de la R.C.4 avec la colonne Le Page en septembre-octobre 1950.
Rebours Antoine, né le 06.06.1912 à Paris dans la Seine ; lieutenant, commandant le 5e Goum du 11e Tabor marocain lors de la bataille de la R.C.4 en septembre-octobre 1950 ; tué le 03.10.1950 à Ma Kéo dans la région de Dong Khé au Tonkin.
Rouvière Paul Etienne Maurice, né le 01.07.1921 à Nice dans les Alpes Maritimes ; médecin-capitaine du 8e R.T.M. ; volontaire pour rester avec les blessés dans la cuvette de Coc-Xa, lors du désastre de Cao-Bang, le 06.10.1950. Blessé à la jambe, fait prisonnier, disparu ; il est déclaré mort le 04.05.1956.
Roux, capitaine, commandant le 3e goum du 11e Tabor marocain, installé au poste de Lung-Phai, lors de la bataille de la R.C.4 en septembre-octobre 1950.
Roy, lieutenant légionnaire parachutiste, chef de section à la 3e compagnie du 1er B.E.P. ; lieutenant adjoint au capitaine commandant la 3e compagnie lors du désastre de Cao-Bang au Tonkin en octobre 1950 ; un des 23 rescapés du 1er B.E.P. Fait prisonnier à Diên-Biên-Phu, en mai 1954.
Siegler, lieutenant, commandant le G.C.A. du 11e Tabor marocain lors de la bataille de la R.C.4 en septembre-octobre 1950.
Stien Louis, membre de la Résistance en 1943 à 20 ans ; en 1944, il participe dans les rangs du 43e R.I. aux combats de la libération de Lille et de Roubaix ; devenu sous-officier, il participe à la campagne d’Allemagne en 1945 ; Croix de Guerre 1939-1945 ; saint-cyrien de la promotion Victoire 1945 ; jeune sous-lieutenant, affecté en 1946 à la Légion Etrangère ; lieutenant parachutiste, chef de section au 1er B.E.P. de novembre 1948 à février 1950, en Indochine ; officier de renseignements lors du désastre de Cao-Bang, il possède un petit groupe de partisans qui servent de guides au 1er B.E.P. ; 3 blessures ; fait prisonnier lors du désastre de la RC4 ; prisonnier pendant 4 ans dans les camps Viets, notamment au camp N°1 ; deux tentatives d’évasion ; libéré en septembre 1954 ; Croix de Guerre des T.O.E. avec plusieurs citations ; capitaine parachutiste, commandant la 1ère compagnie du 18e R.C.P. d’avril 1958 à mai 1959 ; Croix de la Valeur militaire avec deux citations ; BETAP ; en 1960, il décide de quitter l’Armée ; homme rude, au grand cœur, marqué par ses épreuves exceptionnelles ; auteur du livre ‘’Les soldats oubliés’’ ; chef de bataillon (H) ; membre du Club des C.S.P.F. Elevé à la dignité de Grand Officier de la Légion d’Honneur du 16.05.2004. Décédé à Versailles le 26.05.2011.
Tissier, capitaine, commandant le bataillon de partisans avec quatre C.L.S.M. dans la colonne Charton lors de la bataille de la R.C.4 en septembre-octobre 1950.
Valache, capitaine, commandant le 51e goum du 3e Tabor marocain, dans la colonne Charton, lors de la bataille de la R.C.4 en septembre-octobre 1950.
Viltard, lieutenant, commandant la 136e C.L.S.M. du bataillon de partisans lors de la bataille de la R.C.4 en septembre-octobre 1950.
Weymeringer, lieutenant, commandant le G.C.A. du 3e Tabor marocain, dans la colonne Charton, lors de la bataille de la R.C.4 en septembre-octobre 1950.
Officiers légionnaires morts pour la France lors du désastre de Cao Bang.
Asquasciati Roger, né le 09.10.1921 à Marseille dans les Bouches-du-Rhône ; médecin-capitaine légionnaire au 3e R.E.I. ; tué au combat le 07.10.1950 dans la région de That-Khé.
Béchard Yves, né le 28.05.1915 à Dijon en Côte-d’Or ; lieutenant légionnaire parachutiste major du 1er B.E.P. en 1948 ; chef de section à la 1ère compagnie du 1er B.E.P. en 1950 ; adjoint du capitaine commandant la C.C.B. en octobre ; blessé, porté disparu ; décédé le 14.10.1950 à Dong Khé / That Khé au Tonkin.
Bouyssou Gilbert, né le 04.06.2013 à Carlux en Dordogne ; capitaine légionnaire parachutiste, commandant la 2e compagnie du 1er B.E.P. en Indochine, en 1948-1950. Tué au combat le 05.10.1950 à Dong-Khé That-Khé au Tonkin, lors du désastre de Cao-Bang.
Cinquin Emile Louis, né le 17.10.1913 à Saint-Louis dans le Haut-Rhin ; lieutenant légionnaire au 3e R.E.I. ; tué au combat le 07.10.1950 à That-Khé au Tonkin.
Forget Michel, né le 08.02.1911 à Paris 6e ; prisonnier avec le 11e R.E.I. en juin 1940, il s’évade ; grièvement blessé en décembre 1944 ; après un premier séjour en Annam avec le 2e R.E.I., il commande la compagnie portée de Foum-el-Hassan ; commandant, patron du III/3e R.E.I. au Tonkin, nommé en juillet 1950 ; tué au combat le 07.10.1950 sur le massif du Quang Luet, sur la R.C.4, à 10 kilomètres de Dong-Khé, lors du désastre de Cao-Bang au Tonkin.
Garrigues Pierre, né le 30.12.1914 à Gagnac les Mines dans le Tarn ; capitaine légionnaire parachutiste, commandant la 1ère compagnie du 1er B.E.P. lors du saut du 17.09.1950 à That-Khé ; tué au combat le 07.10.1950 à Dong-Khé au Tonkin.
Hippert Pierre, né le 18.12.1923 à Thierville dans la Meuse ; lieutenant, chef de section au 1er B.E.P. en 1948 ; fait prisonnier lors des combats sur la R.C. 4 le 07.10.1950 ; décédé en captivité, dans le camp de prisonnier N°1 à Ban Ca, dans la région de Trunk Chanh Pluc du Tonkin, le 25.10.1951.
de Labrouhe de Laborderie Claude Marie Robert, né le 24.04.1925 à Tournay en Charente Inférieure ; lieutenant légionnaire parachutiste, adjoint du lieutenant Loth, commandant la compagnie de renfort du 1er B.E.P., larguée le 07.10.1950 à That-Khé ; il succède à son chef, le 08.10.1950, lorsque celui-ci est blessé. Fait prisonnier ; décédé d’une maladie contractée en captivité le 17.09.1951 au camp N° 1 à Trunh Khank Phu au Tonkin.
Laurent Henri, né le 21.12.1925 à Nancy dans la Meurthe-et-Moselle ; légionnaire de 2e classe à la 6e compagnie du II/3e R.E.I. Décédé de maladie contractée en captivité en août 1951 dans le camp hôpital de Cao-Bang au Tonkin.
Lavault Robert Maurice Paul, né le 24.07.1926 à Saint-Laurent dans le Jura ; lieutenant légionnaire au 3e R.E.I. ; tué au combat le 07.10.1950 sur le massif de Guang Liet, cote 477, région de That Khé, secteur de Cao-Bang au Tonkin.
Mentec Jean, né le 29.12.1922 à Gâvres dans le Morbihan ; lieutenant lors de la bataille de la R.C.4 en octobre 1950, commandant la 142e C.L.S.M. du bataillon de partisans détaché auprès du 3e R.E.I. ; prisonnier ; mort pour la France de maladie le 24.11.1950 à Ban Phan au Tonkin.
Meyer Rémy Charles, né le 01.04.1924 à Behren en Moselle ; lieutenant légionnaire parachutiste à la 2e compagnie du 1er B.E.P. ; tué au combat dans la nuit du 03. au 04.10.1950 à Dong-Khé au Tonkin lors du désastre de Cao-Bang.
Pelleterat de Bordes Michel Marie Emile Louis, né le 13.11.1920 à Rougemont le Château dans le Territoire de Belfort ; capitaine légionnaire parachutiste, commandant la C.C.B. du 1er B.E.P. lors du désastre de Cao-Bang en septembre-octobre 1950. Tué le 07.10.1950 dans les gorges de Coc Xa.
Philippe Robert, né le 17.06.1914 à Aube dans l’Orne ; lieutenant légionnaire au 3e R.E.I. ; tué au combat le 08.10.1950 sur le massif du Quang Luet au Tonkin.
Resner-Pattenberg, lieutenant légionnaire parachutiste, chef de section à la 2e compagnie du 1er B.E.P. ; tué le 07.10.1950 dans la cuvette de Coc Xa.
Rondot Roger Jacques, né le 23.01.1926 à Strasbourg dans le Bas-Rhin ; lieutenant légionnaire au III/3e R.E.I. ; tué à l’ennemi le 07.10.1950 dans la région de That Khé au Tonkin.
de Saint-Etienne Robert Georges Yves, capitaine légionnaire parachutiste, commandant la 3e compagnie du 1er B.E.P. en Indochine, en 1948-1950. Tué au combat le 05.10.1950 à Coc-Xa lors du désastre de Cao-Bang au Tonkin.
Segrétain Pierre, né le 07.11.1909 ; reçu à Saint-Cyr en 1930 ; officier de la Légion Etrangère à Colomb-Béchar en 1936 ; officier dans la section hors-rang du 3e bataillon du 6e R.E.I. en Syrie en 1939-1941 ; en juin 1941, il ne se rallie pas à la France libre ; il prend part avec le 1er R.E.I.M. aux combats de la Dorsale tunisienne ; à la formation du R.M.L.E., il est officier des transmissions ; Chevalier de la Légion d’Honneur, Croix de Guerre 1939-1945 avec 2 citations ; Instructeur à Coëtquidan ; breveté parachutiste avec le 1er R.C.P. ; capitaine légionnaire parachutiste, il possède chaleur humaine et rayonnement ; nommé à la tête du 1er B.E.P. à sa création le 01.07.1948 ; il arrive en Indochine, en novembre 1948 ; commandant, chef de corps du 1er B.E.P. ; il saute avec son bataillon à That Khé les 17 & 18.09.1950 : disparu dans les combats de la R.C.4 en octobre 1950. Grièvement blessé au combat dans la nuit du 07. au 08.10.1950 à Dong Khé -That Khé au Tonkin, il décède dans l’hôpital Viêt de Dong-Khé.
Tchiabrichvilli Otar, né le 17.09.1917 à Vladiseave Case en U.R.S.S. ; lieutenant légionnaire parachutiste, d’origine géorgienne, chef de section à la 1ère compagnie du 1er B.E.P. lors du désastre de Cao-Bang en septembre-octobre 1950. Sa section est balayée sur la cote 533 dans la région de Dong-Khé, dans la cuvette de Coc Xa par une vague de Bo-Doï, le 05.10.1950.
Des sous-officiers légionnaires morts pour la France lors du désastre de Cao Bang.
Benoît-Lizon Marc Prosper Jacques Arthur, né le 01.11.1921 à Rausses dans le Jura ; sergent-chef au 3e R.E.I., commandant la section de partisans à Dong-Khé au Tonkin ; ses hommes se volatilisent dès le premier jour et il se mêle aux tireurs légionnaires ; grièvement blessé dans la nuit du 17 au 18.09.1950 lors de l’attaque des Viêts. Achevé par un Bo-Doï.
Danty Roger Pierre, né le 14.05.1915 à Paris dans la Seine ; sergent légionnaire au 3e R.E.I. ; tué le 05.10.1950 au Poste 41 Est sur la R.C.4 au Tonkin.
Kerzel, sous-officier parachutiste au 1er B.E.P. ; il s’étrangle avec sa S.O.A. lors du saut de son bataillon le 17.09.1950 à That Khé, lors de l’évacuation de Cao-Bang.
Lecam Amédée Joseph, né le 08.03.1924 à Plouhinec dans le Morbihan ; sergent à la 13e compagnie du III/3e R.E.I. ; décédé d’une maladie contractée en captivité dans le camp N°8 à Cao Bang au Tonkin.
Lefebvre Jacques Alexandre Didier, né le 06.12.1924 à Paris dans la Seine ; sergent légionnaire à la 5e compagnie du II/3e R.E.I. ; tué au combat le 18.09.1950 à Dong Khé au Tonkin.
Rignault Maurice Henri Louis, né le 29.10.1921 à Paris dans la Seine ; sergent de la 12e compagnie du III/3e R.E.I., décédé le 19.03.1951 de maladie contractée en captivité dans l’hôpital N°3 à Cao Bang au Tonkin.
Rostaing-Tayard Pierre Emmanuel, né le 24.09.1917 à Bessins dans l’Isère ; adjudant légionnaire au III/3e R.E.I., à la 138e compagnie ; tué en opération le 10.10.1950 dans la région de Lung Phai au Tonkin.
Schoenenberger René Pierre Albert, né le 01.01.1914 à Berne en Suisse ; sergent-chef légionnaire au 3e R.E.I. ; tué le 08.10.1950 à Dong Khé au Tonkin.
Texier Guy Eloi Julien, né le 06.01.1928 à Craon dans la Mayenne ; maréchal-des-logis-Chef du III/3e R.E.I. ; décédé le 09.08.1951 de maladie contractée en captivité dans le camp N°2 à Cao Bang au Tonkin.
Triay-Caules Jean François, né le 20.04.1918 à Barcelone en Espagne ; sergent-major de la 8e compagnie du II/3e R.E.I. tué au combat le 12.10.1950 entre That-Khé et Na Cham au Tonkin.
Des caporaux-chefs et caporaux légionnaires, morts pour la France lors du désastre de Cao Bang.
Barradon Alfred Joseph, né le 10.08.1923 à Sussargues dans l’Hérault ; caporal-chef du 3e R.E.I. décédé en avril 1951 d’une maladie contractée en captivité dans le camp N°5 à Dong-Khé de la province de Cao Bang au Tonkin.
François Jean, né le 22.06.1929 à Saint-Gian en Ardèche ; caporal au 3e R.E.I. ; décédé par maladie contractée en captivité en décembre 1951 dans le camp 115 au Vietnam.
Lequette Albert Antoine alias Le Doux, caporal au 3e R.E.I. décédé le 16.08.1951 dans un camp à la frontière, au Tonkin.
Mongelli Nicolas, né le 21.12.1923 dans les Bouches du Rhône ; caporal légionnaire au I/3e R.E.I. ; décédé d’une maladie contractée en captivité le 11.10.1950 à Cao Bang au Tonkin.
Mor-Ventura Miquel, né le 08.05.1916 à Barcelone en Espagne ; caporal-chef de la 10e compagnie du III/3e R.E.I., décédé le 22 .12.1950 de maladie contractée en captivité dans un camp au Tonkin.
Pottier Gaston René Auguste, né le 23.01.1925 à Saint-Denis de Mere dans le Calvados ; caporal de la 138e compagnie du III/3e R.E.I. ; décédé en août 1951 de maladie contractée en captivité dans le camp N°3 au Tonkin.
Rémy Maurice Julien, né le 03.11.1921 à Paris dans la Seine ; caporal-chef du 3e R.E.I. ; décédé en juillet 1915 de maladie contractée en captivité dans le camp N°2 à Cao Bang au Tonkin.
Subra Robert Maurice, né le 31.07.1922 à Paris dans la Seine; caporal-chef au 3e R.E.I., décédé en décembre 1950 de maladie contractée en captivité dans un camp à Cao Bang au Tonkin.
Thiébaut Maurice André Eugène, né le 02.01.1910 à Clerjus dans les Vosges; caporal au 3e R.E.I.; décédé en juin 1951 dans le camp N°3 à Cao Bang au Tonkin.
Des légionnaires morts pour la France lors du désastre de Cao Bang.
Adam André Eugène Jules, né le 06.11.1929 à Saint-Dizier dans la Haute-Marne ; légionnaire de 2e classe du 3e R.E.I. André Adam décédé en octobre 1951 de maladie contractée en captivité dans un hôpital de la province de Cao Bang au Tonkin.
Boissard Maurice, né le 22.11.1927 à Dijon dans la Côte-d’Or ; venu d’Afrique du Sud ; légionnaire de 1ère classe à la 5e compagnie du II/3e R.E.I. ; premier tireur de la mitrailleuse de la section du lieutenant Grué ; mortellement blessé au combat le 16.09.1950 à Dong Khé au Tonkin. Décédé le 17.09.1950.
Bougault André Jean Eugène Célestin, né 16.12.1928 à Dinan dans les Côtes-d’Armor ; légionnaire de 2e classe de la compagnie régimentaire tué dans une embuscade à Teng Che près du Poste 608 dans le secteur de Dong-Dang.
Camilotto Jean Pierre, né le 11.10.1929 à Villers-Bretonneux dans la Somme ; légionnaire de 2e classe du 3e R.E.I., décédé le 14.04.1951 d’une maladie contractée en captivité au camp N°5 à Dong-Khé dans la province de Cao Bang au Tonkin.
Chopard André Roger, né le 26.11.1914 à Valdahon dans le Doubs ; légionnaire de 1ère classe du 1er bataillon du 3e R.E.I., décédé d’une maladie contractée en captivité au camp N°2 dans la province de Cao Bang au Tonkin.
Croissant Gaston Gilbert, né le 30.05.1929 à Rennes dans l’Ille-et-Vilaine ; légionnaire de 2e classe de la 10e compagnie du 3e R.E.I. décédé le 06.09.1951 d’une maladie contractée en captivité au camp N°2 à Cao Bang au Tonkin.
Ferraris Louis Angel, né le 06.02.1925 à Beaucourt dans le Territoire de Belfort ; légionnaire parachutiste de 1ère Classe du 1er B.E.P. ; décédé d’une maladie contractée en captivité le 07.09.1951 au camp N°5 à Dong-Khé dans la province de Cao Bang au Tonkin.
Garnier Henri Albert, né le 09.04.1931 à Nably dans la Loire ; légionnaire de 2e classe du I/3e R.E.I., tué au combat au Poste de Ban-Mi dans le sous-secteur de Dong-Dang au Tonkin.
Gautier Marcel Joseph, né le 07.07.1914 au Mans dans la Sarthe ; légionnaire du 3e bataillon du 3e R.E.I., décédé de maladie contractée en captivité en août 1951 à Dong-Khé dans la province de Cao Bang au Tonkin.
Hernandez Sanchez Némésis, né le 17.06.1924 à Villarba Del Diallina en Espagne ; légionnaire de 2e classe à la 5e compagnie du II/3e R.E.I. ; tué au combat le 17.09.1950 à Dong Khé au Tonkin.
Hille Siegfried, né le 19.02.1927 à Dresde en Allemagne ; légionnaire de 2e classe au 2e bataillon du 3e R.E.I. ; disparu en captivité le 17.09.1950 au camp N°3 à Cao Bang.
Joly Maurice, né le 25.10.1924 à Dijon dans la Côte d’Or ; légionnaire de 2e classe au II/3e R.E.I. ; décédé en août 1951 de maladie contractée en captivité dans un camp à Cao Bang.
Laurent Henri, né le 21.12.1925 à Nancy dans la Meurthe-et-Moselle ; légionnaire de 2e classe à la 6e compagnie du II/3e R.E.I. Décédé de maladie contractée en captivité en août 1951 dans le camp hôpital de Cao-Bang au Tonkin.
Lemonnier Henri Jean Alfred, né le 18.08.1930 à Saint-Jean de Corail dans la Manche ; 4 juillet 1951 : légionnaire de 2e classe de la 140e compagnie du III/3e R.E.I., décédé le 04.07.1951 de maladie contractée en captivité à Cao Bang au Tonkin.
Lorenzi Gilbert Maurice, né le 19.10.1928 à Monaco, Principauté de Monaco ; légionnaire de 2e classe au III/3e R.E.I. ; décédé en décembre 1950 de maladie contractée en captivité dans le camp N°3 à Cao Bang au Tonkin.
Michelas Etienne Marius André, né le 11.04.1923 à Lempdes-sur-Alagnon dans la Haute Loire ; légionnaire de 2e classe de la 11e compagnie du III/3e R.E.I., décédé le 06.10.1950 dans le camp N°5 à Na Fes au Tonkin.
Muller Jiri, né le 18.06.1931 à Zabrich en Tchécoslovaquie ; légionnaire de 2e classe au 3e R.E.I. ; décédé en captivité en décembre 1950 au Vietnam.
Muller Werner, né le 30.04.1931 à Mannheim en Allemagne ; légionnaire de 2e classe au 3e R.E.I. ; décédé d’une maladie contractée en captivité le 10.10.1950 à Dong Khé au Tonkin.
Schroder Georges Franz, né le 20.01.1927 à Klausberg en Pologne ; légionnaire de 1ère classe à la 10e compagnie du 3e R.E.I. ; décédé de maladie contractée en captivité en septembre 1951 dans un camp de la province de Cao Bang au Tonkin.
Schroder Harry Prudens Georg Ludwig, né le 03.10.1923 à Breslau en Allemagne ; légionnaire de 2e classe au III/3e R.E.I. ; disparu au combat le 10.10.1950 dans la région de Lung Phom de la province de Cao Bang au Tonkin.
Toumani Sancare René Rex, né le 27.03.1931 à Nice dans les Alpes Maritimes ; légionnaire de 2e classe du II/3e R.E.I. décédé en octobre 1951 de maladie contractée en captivité dans le camp N°8 à Cao Bang au Tonkin.
Trzcialkowski Casimir Etienne, né le 01.01.1928 à Swieszewka en Pologne ; légionnaire du 3e R.E.I. décédé en septembre 1951 de maladie contractée en captivité dans un camp de Cao Bang au Tonkin.
Vin Jean Emile, né le 20.01.1930 à Blainville dans la Haute-Marne ; légionnaire de 2e classe du I/3e R.E.I. décédé en octobre 1951 de maladie contractée en captivité dans un camp de Cao Bang au Tonkin.