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L’opération Taureau III se déroule dans la région de l’oued Bou-Amhdad depuis le 28 mai 1958.
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Le 29 mai, l’O.R. du 1er R.E.P. avance à son chef de corps, le lieutenant-colonel Pierre Jeanpierre, que du Fell loge au Mermera. A 20 kilomètres de Guelma, ce djebel de quelques centaines de mètres de hauteur, a de la broussaille à revendre et des amas rocheux pour couronner l’ouvrage. Le 1er R.E.P. affronte les falaises du djebel Mermera de nuit et pour la première fois. La 2e compagnie du capitaine Ysquierdo ouvre la marche et conduit tout le monde à bon port. Un premier groupe de rebelles est détruit dans la matinée par la section de Bonelli de la C.A. ; le lieutenant Bonelli est blessé d’une balle à l’épaule. Un deuxième groupe de fellagha, très sûrs d’eux, est accroché dans l’après-midi par la compagnie Ysquierdo dès sa mise en place sur la ligne de crêtes : le légionnaire Lucien Fauze est tué. Rejoint par la compagnie d’appui du capitaine Glasser, le capitaine Ysquierdo demande un appui d’artillerie ; les salves de 105 s’abattent au ras des moustaches des légionnaires. Le chef de bataillon Morin commande sur le terrain l’E.M.T. du 1er R.E.P. L’hélicoptère P.C., qui survole le lieu de l’accrochage, vient à plusieurs reprises et, selon son habitude au plus près des unités pour essayer de repérer l’ennemi dans le fouillis qu’il survole ; à 100 mètres de la 2e compagnie de combat, le lieutenant-colonel Jeanpierre voit enfin quelques fumées, il transmet sa position et se dirige droit sur elle ; au même moment, une rafale d’armes automatiques retentit ; l’Alouette est abattue à 15 heures ; sans prendre de précautions, les légionnaires des lieutenants Simonot et Gillet, chefs des sections les plus proches de l’appareil, chargent, immédiatement, à toute vitesse ; le légionnaire Roger Gaggio, radio du chef de bataillon Jacques Morin, est un des premiers à atteindre l’hélicoptère ; le lieutenant-colonel Pierre Jeanpierre, patron du 1er R.E.P., est tué ; il entend de la bouche du chef de bataillon Jacques Morin le triste message ‘’Soleil est mort’’. Mais, sur le djebel maudit, les combats continuent, violents, acharnés, impitoyables ; ils n’ont plus le même caractère ; il s’agit de vengeance. Blême de colère, à la pointe de la 2e compagnie, le lieutenant Simonot fonce avec ses hommes, il s’écroule, grièvement blessé ; le lieutenant Gillet le remplace avec sa section ; le capitaine Glasser arrive avec sa compagnie ; les fellagha, grisés par leur succès, attaquent ; l’artillerie et la chasse se mettent de la partie ; les légionnaires vont à la curée jusqu’à la nuit tombante ; il n’y aura pas un seul prisonnier ce soir-là : 58 tués, une mitrailleuse, un F.M. et 43 armes individuelles.
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Dans cet accrochage sévère sur le djebel Mermera, à 20 km au sud de Guelma, le lieutenant-colonel Pierre-Paul Jeanpierre, patron du 1er R.E.P., figure de légende de la Légion, l’un des plus prestigieux léopards, est tué ; le 1er R.E.P. est frappé de stupeur.
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Le mécanicien de l’Alouette, le maréchal-des-logis chef Guy Kolsch, est mortellement blessé ; le pilote de l’Alouette, le maréchal-des-logis chef Jack Descamps, grièvement blessé, ne survivra pas à ses blessures. Il décédera le 16 juillet.
Alger est en deuil. La population algéroise pleure le décès du lieutenant-colonel Pierre Jeanpierre, chef de corps d’un des cinq régiments parachutistes, vainqueurs de la Bataille d’Alger, sous le commandement du général Jacques Massu, patron de la 10e D.P. : le 1er R.E.P. avec le 1er R.C.P. du lieutenant-colonel Georges Mayer, le 2e R.P.C. du lieutenant-colonel Albert Fossey-François, le 3e R.P.C. du lieutenant-colonel Marcel Bigeard, et le 6e R.P.C. du lieutenant-colonel Jacques Romain-Desfossés.
Guelma est en deuil. La population de Guelma pleure le décès du lieutenant-colonel Pierre Jeanpierre, chef de corps d’un des cinq régiments parachutistes, vainqueurs de la Bataille des Frontières, sous le commandement du général Paul Vanuxem, patron de la Zone Est Constantinois et du Groupement de Bône, le 1er R.E.P. avec le 3e R.P.C. du lieutenant-colonel Marcel Bigeard puis du lieutenant-colonel Roger Trinquier, le 8e R.P.C. du lieutenant-colonel Louis Fourcade, le 9e R.C.P. du lieutenant-colonel Pierre Buchoud, et le 14e R.C.P. du lieutenant-colonel Paul Ollion.
Deux autres régiments parachutistes ont appuyé les cinq régiments dans certains combats, notamment pendant la Bataille de Souk-Ahras en avril 1958 : le 2e R.E.P. du chef de bataillon Georges Masselot, chef de corps p.i., puis du lieutenant-colonel Jacques Lefort et le 18e R.C.P. du lieutenant-colonel Emmanuel Merlin d’Estreux de Beaugrenier puis du lieutenant-colonel Jean-Marie de Sarrazin.
31 mai 1958 : à Guelma, toute la population assiste aux obsèques du lieutenant-colonel Pierre Jeanpierre, ‘’héros au cœur pur, honneur de l’armée, exemple garant de son avenir, entré de plain-pied dans la légende glorieuse de la Légion Etrangère et des troupes aéroportées’’ : les femmes portent des fleurs ; des hommes pleurent ; personne ne prête attention aux généraux et aux autorités civiles. Un suprême hommage est rendu au lieutenant-colonel Pierre-Paul Jeanpierre, en présence du général Raoul Salan, devant tous les chefs de corps de la Légion et des chefs des unités parachutistes ; devant le cercueil du chef de corps du 1er R.E.P., qui reçoit à titre posthume la plaque de Grand-Officier de la Légion d’Honneur et la Croix de la Valeur Militaire avec palme, le général Jacques Massu, patron de la 10e D.P., promet : ‘’mon colonel, nous vous le jurons, nous mourrons plutôt que d’abandonner l’Algérie française’’. Les légionnaires du 1er R.E.P. écoutent ce serment : parmi eux le lieutenant Roger Degueldre et le sergent Albert Dovecar. La foule admire le 1er R.E.P. qui avance, au son de la Marche consulaire, drapeau en tête ; dans leurs tenues camouflées, déteintes par le soleil, la sueur et la pluie, les légionnaires défilent, raidis et graves ; ils portent tête haute ; leurs visages sont tendus ; des rangées de médailles brillent sur leurs poitrines ; chacun se surpasse en l’honneur de son colonel. Jamais le Régiment n’a été aussi beau, aussi puissant, aussi majestueux.
Pendant les quatre mois de combats sur la frontière tunisienne, le 1er R.E.P. a engagé 900 hommes pendant 132 jours ; les pertes s’élèvent à 110 légionnaires parachutistes tués et 289 blessés ; mais l’A.L.N. laisse devant le 1er R.E.P. 1 275 H.L.L. mis hors de combat (1 193 rebelles tués, 82 prisonniers) et un amoncellement d’armes ( 92 mitrailleuses et F.M., 209 P.M. et 657 fusils) ; le général Paul Vanuxem décerne au 1er R.E.P. le titre de ‘’premier régiment d’assaut de l’armée française’’.
6 juin 1958 : en se rendant à Maison-Blanche pour s’envoler vers Oran, le président du conseil, Charles De Gaulle, fait arrêter sa voiture devant le cimetière municipal d’El-Alia, et, accompagné du général Raoul Salan, va se recueillir longuement devant la tombe provisoire du colonel Pierre Jeanpierre, à laquelle un détachement des légionnaires du 1er R.E.P. rend les honneurs.
Sources principales :
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‘’Je ne regrette rien’’ du capitaine Pierre Sergent chez Fayard – 1972.
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‘’La Guerre d’Algérie’’ du capitaine Pierre Montagnon. Editions Flammarion – Département Pygmalion – 1984.
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‘’Les parachutistes de la Légion Etrangère 1948-1962’’ du capitaine Pierre Montagnon – Editions Flammarion – Département Pygmalion – Mars 2005.
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‘’La Guerre d’Algérie’’ de Georges Fleury. Plon 1993 – Perrin 1999.
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‘’Soldats du djebel’’ de François Porteu de la Morandière’’. S.P.L. 1979.
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‘’Pieds-Noirs d’hier et d’aujourd’hui’’
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‘’Histoire des Parachutistes Français’’ de Paul Gaujac. S.P.L. 1975.
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‘’ Lieutenant-colonel Jeanpierre soldat de légende’’, du commandant Raymond Muelle, aux Editions Esprit du Livre, mars 2007.
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‘’Lieutenant-colonel Jeanpierre vies et mort d'un grand légionnaire 1912-1958’’ contre-enquête, du Lieutenant-colonel Daniel Sornat, Indo Editions, 2012
Jean Balazuc P.P.P.P. Mai 2017
Bigeard Marcel, né le 14.02.1916 à Toul en Meurthe-et-Moselle ; il effectue son service militaire au 23e R.I. de forteresse ; il est libéré le 01.09.1938 avec le grade de sergent ; combattant de 1939-1940 et de la Résistance ; blessé, fait prisonnier le 28.06.1940, il s’évade en novembre 1941 ; sous-lieutenant en septembre 1943 ; il est parachuté dans les maquis de l’Ariège le 08.08.1944 ; capitaine le 01.06.1945 ; médaillé de la Résistance, sa croix de guerre 1939-1945 s’orne de 7 citations dont 3 palmes ; sorti du rang, sans éducation ni culture mais avec un courage extraordinaire et une baraka en or massif ; ‘’animal de combat’’, ‘’bête de guerre cruelle’’, chef-né, baroudeur dans l’âme, anticonformiste ; de 1945 à 1947, il effectue son premier séjour en Indochine au 23e R.I.C. puis à la tête d’unités au sein du bataillon autonome thaï. En 1948, volontaire pour un deuxième séjour, il prend le commandement du bataillon de marche indochinois jusqu’en 1950. De retour en France, il est nommé chef de bataillon en janvier 1952 et prend le commandement du 6e B.P.C. à Saint-Brieuc ; il part pour son troisième séjour en Indochine le 29.07.1952 à la tête du 6e B.P.C. Grand, maigre, la poitrine large avec sa tenue camouflée, son étrange casquette, il fait penser à un animal de proie ; brillant officier parachutiste dans la guerre d’Indochine ; il se fait connaître avec Tû-Lé, au nord-ouest de Nghia-Lo, en octobre 1952 puis lors du coup de main de Langson ; sa légende commence à Nghia Lo où le 6e B.P.C. assure l’arrière-garde du dispositif français ; le bataillon, considéré comme perdu, rejoint Na-San le 24.10.1952 ; il saute deux fois avec le 6e B.P.C. à Diên-Biên-Phu ; la première fois le 20.11.1953 lors de l’opération Castor ; il quitte le camp début décembre ; parachuté en pleine bataille le 16 mars 1954, il devient un des héros de la Cuvette ; il est promu lieutenant-colonel au feu le 16 avril ; après quatre mois de captivité consécutifs à la chute de Diên-Biên-Phu en mai 1954, il est rapatrié : sa croix de guerre des T.O.E. s’orne de 17 citations dont 12 à l’ordre de l’armée ; après un stage à l’Ecole supérieure de guerre en 1955, il part pour l’Algérie ; promu lieutenant-colonel, il commande le 3e B.P.C. puis le 3e R.P.C. de la fin de l’été 1955 au 12 mars 1958 avec sa devise ‘’Croire et Oser’’ et son indicatif Bruno ; élevé à la dignité de Grand-Officier de la Légion d’Honneur en 1956, il est décoré par le Président René Coty sur l’esplanade des Invalides le 14.07.1956 ; il a plus de vingt citations ; il a été blessé cinq fois ; promu colonel à Noël 1957, à 41 ans, il dirige l’Ecole des cadres au camp Jeanne d’Arc de mars à août 1958 ; en mai 1958, il attend en vain un appel d’Alger ; muté en Métropole à Toul le 5 août, il est rappelé le 3 décembre en Algérie où il est de retour le 12.01.1959 ; il est ensuite nommé commandant du secteur opérationnel pourri de Saïda du 25.01.1959 à décembre 1959 : il rétablit l’ordre et la confiance en quelques semaines ; il crée le commando Georges et le commando Cobra à base de harkis ; le 01.12.1959, il est nommé à la tête de la zone opérationnelle d’Aïn-Sefra ; après la semaine des Barricades de janvier 1960, il écope de 60 jours d’arrêt de rigueur puis il est limogé pour un simple message de soutien aux insurgés ; il obtient la Croix de la V.M. avec un certain nombre de citations ; il se retrouve en Afrique noire, au 6e R.I.A.O.M. à Bouar en Centre Afrique de juillet 1960 à janvier 1963 ; il ne participe pas au putsch ; mais il garde le silence lors du massacre des harkis en 1962 ; après un passage à l’école supérieure de guerre de juin 1963 à juin 1964, il commande la 25e B.P. à Pau le 31.08.1964, puis, en juillet 1966, la 20e B.P. à Toulouse ; il accède au grade de général de brigade en août 1967 ; il est nommé commandant les forces terrestres au Sénégal, à Dakar le 07.02.1968 ; en juillet 1970, il se retrouve à Paris à l’E.M.A.T. ; le 07.08.1971, il prend le commandement des forces françaises à Madagascar ; il obtient sa troisième étoile le 01.12.1971 ; il quitte Madagascar le 31.07.1973 avec l’ensemble des forces françaises ; promu général de Corps d’armée le 01.03.1974, il finit sa carrière militaire à la 4e R.M. de Bordeaux ; secrétaire d’Etat aux Armées de janvier 1975 à août 1976 ; député de Meurthe et Moselle de 1978 à 1988 ; membre du Comité d’honneur de l’U.N.P. Grand-Croix de la Légion d’Honneur, il est titulaire de nombreuses décorations françaises et étrangères, notamment la Distinguish Service Order de la Grande Bretagne et la Légion of Merit des U.S.A. comme Commandeur. Décédé à Toul le 18.06.2010. Le 30.10.2010, le rond-point Général Bigeard à Aix-en-Provence, déjà inauguré le 16.10.2010, a retrouvé sa dignité, après deux profanations, avec une manifestation impressionnante de l’U.N.P. Ses cendres sont déposées au Mémorial de Fréjus après une cérémonie militaire au camp Lecocq le 20.11.2012. Le général Marcel Bigeard entre dans la légende nationale.
Bonelli Dominique, Corse, né en Algérie d’un père militaire le 12.04.1929 ; il passe sa jeunesse à Orléansville, Oran et Tlemcen avec un père militaire ; engagé à 22 ans pour aller combattre en Indochine ; lieutenant au 8e Choc puis au 8e B.C.C.P. et enfin au 8e B.C.P. ; il saute sur Diên-Biên-Phu avec l’opération Castor ; prisonnier à la chute de Diên-Biên-Phu ; lieutenant légionnaire parachutiste, porte-drapeau du 1er B.E.P. le 01.09.1955 ; lieutenant, chef de la 2e section de la 3e compagnie du 1er R .E.P. au 01.09.1955 ; il a l’épaule fracassée sur le djebel Mermera le 28.05.1958 ; capitaine parachutiste, commandant la 4e compagnie du 1er R.E.P. de janvier à avril 1961 ; acteur du putsch, il se rend le 25.04.1961 ; devant le tribunal militaire le 08.07.1961 ; condamné à 2 ans de prison avec sursis ; il doit quitter l’armée ; membre du Club des C.S.P.F. Elevé à la dignité de Grand-Officier de la Légion d’Honneur le 30.04.2004 à Calvi. Décédé le 11.06.2016.
Descamps Jack Albert Jean, né le 10.07.1923 ; Marechal des Logis Chef du 2e Groupe d’hélicoptères ; pilote de l’hélicoptère Alouette abattu sur le djebel Mermera le 29.05.1958 ; grièvement blessé ; mort le 16.07.1958.
Fauze Lucien Louis, né le 23.10.1930 ; légionnaire parachutiste du 1er R.E.P. ; tué au combat sur le djebel Mermera le 29.05.1958.
Fossey-François Albert, né dans le bocage normand en 1909 ; ancien séminariste devenu instituteur ; un des piliers de la Résistance dans la Creuse en 1941-1945 ; lieutenant-colonel des F.F.I. ; Compagnon de la Libération par décret de décembre 1945 ; activé comme commandant, chef de corps du III/Ier R.C.P. au sein de la demi-brigade de marche parachutiste en Indochine en 1947 : chef du bureau psychologique de mai à novembre 1955 ; adjoint au chef de corps du 2e R.P.C. lors de l’expédition de Suez en 1956 ; lieutenant-colonel parachutiste, commandant le 2e R.P.C. de février 1957 à avril 1958 ; fidèle au général Jacques Massu, il est favorable au coup d’état gaulliste en mai 1958 ; décédé accidentellement au cours d’un meeting parachutiste à Bordeaux le 16.09.1958. Ses campagnes en Indochine et en Algérie ont fait de cet ancien officier des F.F.I. un des chefs de corps parachutiste parmi les plus prestigieux.
Gaggio Robert, né le 08.04.1933, enfant d’immigrés italiens à Paris. Engagé en octobre 1956, il suit le parcours rituel vers Sidi-Bel-Abbès puis le cycle de l’instruction à Saïda et une formation de radio graphiste. Sa solide constitution physique et son volontariat pour les parachutistes le font désigner au mois d’août 1957 pour le prestigieux 1er R.E.P. Affecté à la 3e compagnie, bon francophone il est rapidement détaché pour exercer les fonctions de radio du chef de bataillon Jacques Morin, qui commande un des deux états-majors tactiques du 1er R.E.P. A ses côtés, il participe aux très durs combats de la bataille des frontières autour de Guelma, au premier semestre 1958. Le succès est total, mais les victoires face à des combattants aguerris, sur un terrain favorable à la guérilla, sont acquises au prix de lourdes pertes. Le 29.05.1958, sur le djebel Mermera, il est parmi les premiers à atteindre l’hélicoptère abattu par les tirs ennemis, où gisent le chef de corps, le lieutenant-colonel Jeanpierre et l’équipage. C’est au cours de ces rudes combats qu’il est cité. Une citation pour un jeune légionnaire en dit long sur sa vaillance et son ardeur au combat dans un régiment où la concurrence est sévère. Cet engagement constant, lui vaut d’être rapidement promu caporal au mois d’avril 1959, puis sergent le 1er septembre 1960. Sergent au 1er R.E.P. c’était un rêve qui devenait réalité. Hélas le fabuleux destin du 1er R.E.P. est brisé au mois d’avril 1961 dans la tourmente politico-militaire de la fin de l’Algérie française. A la dissolution du 1er R.E.P., il est muté au 1e Régiment étranger, à la compagnie portée, où des chefs compréhensifs vous permettent de retrouver les légionnaires parachutistes à la 4e compagnie du 2e R.E.P., dès le mois de janvier 1962. En 1963, il est désigné pour le stage de moniteur parachutiste, le fin du fin du métier pour un jeune sous-officier para. Le 01.04.1965, il est promu sergent-chef. Le 01.01.1968, il est nommé adjudant, et affecté à la 1ère compagnie, en qualité d’adjudant de compagnie, fonction capitale dans le système de commandement de la Légion étrangère. C’est à ce poste-clef qu’il repart au combat, lors de la première intervention de la France au Tchad, en 1969 et 1970. Les missions opérationnelles durent alors un an. Il obtient une citation élogieuse à Fada. C’est un des Maréchaux de la Légion, sous-officiers aguerris au combat, maîtrisant l’art du commandement par leur autorité naturelle, issue d’une alchimie subtile alliant rigueur et bienveillance. Sa nomination au grade de sous-lieutenant le 01.01.1971, à moins de 38 ans, est dignement fêtée. Ayant opté pour la nationalité française, il décide de continuer à servir sous le statut d’officier à titre étranger pour rester fidèle à son engagement initial. Revers de la médaille, l’accès à l’épaulette d’officier le prive de la Médaille Militaire couronnement d’une brillante carrière de sous-officier. C’est au sein de la 2e compagnie du 2e R.E.P., qu’il débute sa carrière d’officier. Chef de section hors pair, il termine l’année 1971 au G.I. du 1er R.E., à Corte, en qualité de chef de peloton. De janvier 1972 à février 1974, il sert au 5e Régiment mixte du Pacifique, en Polynésie Française, à la compagnie de travaux sur l’atoll de Mururoa, où sont effectués les essais nucléaires de la France. Après ce premier séjour outre-mer, il retrouve le 2e R.E.P. à Calvi. Promu capitaine le 01.01.1977, il y exerce notamment les fonctions de commandant de la C.C.S.et d’officier de sécurité. C’est à cette époque qu’il est chargé d’assurer la liaison avec l’Amicale des Anciens Légionnaires Parachutistes. Inscrit à l’amicale dès sa création, il ne la quittera plus. Au mois de septembre 1980, il quitte le 2e R.E.P. pour rejoindre le 3e R.E.I. en Guyane, affecté dans la fonction d’officier de sécurité, chargé des relations publiques. En fin de séjour, en 1982, il est affecté au 1er R.E. en tant que chef du recrutement de la Légion étrangère en région sud de la France. Promu chef de bataillon en 1983, il donne à la fonction recrutement un éclat renouvelé. Il est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur en 1984. Au mois d’avril 1987, atteignant 31 années de services ininterrompus à la Légion étrangère, dont 22 années chez les légionnaires parachutistes, toujours placés au premier rang de ses choix de vie de soldat, lieutenant-colonel, il quitte le service actif ; mais il reste au contact avec l’A.A.L.P. dont il est le vice-président pendant 9 ans. Décédé le 11.04.2015.
Gillet Ghislain, saint-cyrien de la promotion Union Française 1952-1954 ; à la sortie de l’Ecole, brillamment classé, il choisit l’infanterie et les troupes aéroportées ; lieutenant légionnaire parachutiste, chef de la 4e section de la 2e compagnie du 1er R.E.P. en 1957-1958 ; dans la Casbah, le 08.10.1957 ; il s’illustre le 02.02.1958 dans l’oued Tassamelilet. Blessé le 14.02.1958 sur le Fedj Zezoua, il devient O.R. pendant quelque temps. Chef de section sur le Mermera le 29.05.1958. Croix de la Valeur militaire avec sept citations dont deux palmes ; Chevalier de la Légion d’honneur, le plus jeune officier à porter la rouge. Promu capitaine, instructeur, pendant deux années durant, des officiers élèves de l’Ecole d’application de l’infanterie à Saint-Maixent. Son prestige, son dynamisme et son rayonnement font autorité auprès de stagiaires qui sont à l’aube d’une carrière d’officier. Pour eux, il est une référence. La référence. Cette mission passionnante accomplie, c’est, en 1962, le retour à la Légion Etrangère, aux confins sahariens cette fois-ci, comme capitaine commandant d’une compagnie portée du 4° Etranger. Puis ce sont les temps de service et de responsabilités dans les états- majors et les unités, en Allemagne notamment, entrecoupés de ce fameux stage de deux années à l’Ecole Supérieure de Guerre. Désormais, breveté de l’enseignement militaire supérieur, il sert à nouveau en état-major, à Fribourg notamment. Colonel, chef de corps de la 13e D.B.L.E., la phalange magnifique, une des rares unités Compagnon de la Libération, du 17.07.1978 au 17.08.1980 à Djibouti ; général de division, commandant la 13e Division militaire territoriale. Les adieux aux armes ont lieu à Tours en 1988. Commandeur de la Légion d’Honneur. Grand-Officier de l’O.N.M. Décédé fin décembre 2016 à Vidauban dans le Var. Les obsèques ont eu lieu en l’Eglise de Taradeau le 21.12.2016. Un grand soldat, un chef qui avait fait sienne au quotidien la devise de la Légion Etrangère « Honneur et Fidélité » et celle de la 13° D.B.L.E. « More Majorum ».
Glasser Michel, engagé à dix-huit ans après avoir participé à la Résistance ; campagne d’Allemagne ; deux séjours en Indochine ; ancien de Diên-Biên-Phu ; officier de la Légion d’Honneur ; lieutenant légionnaire parachutiste, chef de section de mortiers de 81 de la C.A. du 1er R.E.P. au 01.09.1955 ; commandant de la C.A. du 1er R.E.P. de novembre 1955 à mars 1956 ; gendre du général Paul Gardy ; capitaine, commandant de la C.A. du 1er R.E.P. de mars 1957 à avril 1959 ; il s’illustre à la bataille de Souk-Ahras en avril-mai 1958 ; sa compagnie donne l’assaut pour récupérer le corps du colonel Pierre Jeanpierre le 29.05.1958 ; fin 1958, il quitte le 1er R.E.P. ; commandeur de la Légion d’honneur à 33 ans ; au 1er R.E.I. à Sidi-Bel-Abbès en avril 1961 ; acteur du putsch, il pense entrer dans la clandestinité le 25.04.1961 ; puni d’arrêts de rigueur, il est reçu le 10.05.1961 par le général Léon Perrotat, puis le 17.05.1961 par une Commission de trois colonels à l’état-major du C.A. d’Oran ; il rejoint l’O.A.S. – Métropole le 10.02.1962 ; nouveau chef d’état-major de la Z.A.P. de l’O.A.S., à Paris en mars 1962 ; il passe cinq ans dans les prisons gaullistes. Membre du Club des C.S.P.F. Décédé.
Jeanpierre Pierre-Paul, né le 14.03.1912 à Belfort ; pupille de la Nation ; engagé en 1930 ; chef de peloton de la compagnie montée du 3e R.E.I. lors de l’attaque du Sagho en février 1933 ; promotion Verdun de Saint-Maixent en 1935-1937 ; le 15 mai 1937, il entre dans la Légion Etrangère, affecté au 1er R.E. à Sidi-Bel-Abbès puis au 2e R.E.I. au Maroc ; affecté le 16.04.1939 au Levant avec le 6e R.E.I. ; en juin 1941, il ne se rallie pas à la France libre ; combattant de la Résistance ; déporté au camp de Mauthausen ; capitaine à la Libération ; officier parachutiste du 1er B.E.P., adjoint au chef de corps, à sa création le 01.07.1948 ; héros dans les calcaires de Cox-Xa, lors de la 1ère mort du 1er B.E.P. dans le désastre de Cao-Bang en Indochine en octobre 1950 ; chef de bataillon, commandant le 1er B.E.P. du 01.11.1954 au 01.01.1956 ; en Algérie dès février 1955 ; promu lieutenant-colonel le 02.10.1956 ; opération Mousquetaire sur le canal de Suez, en novembre-décembre 1956 ; il commande le 1er R.E.P. le 25.03.1957 ; pendant la Bataille d’Alger, il laisse ses officiers libres de pratiquer ou non la question par la force ; sous son impulsion, le 1er R.E.P. devient le premier régiment d’assaut de l’armée française ; blessé le 24.09.1957 dans la Casbah d’Alger ; il participe à la bataille de Souk-Ahras ; tué au combat le 29.05.1958 sur le barrage tunisien lors de la Bataille des Frontières ; à son départ, il laisse son empreinte au camp de Zéralda : le foyer des légionnaires ; Grand-Officier de la Légion d’Honneur, titulaire des 3 croix de guerre avec 9 citations ; parrain de la promotion de l’E.S.M. de Saint-Cyr en 1959-1961. Une stèle est édifiée à Nevers dans la Nièvre.
Kolsch Guy Armand, né le 27.09.1937 ; Marechal des Logis Chef du 2e Groupe d’hélicoptères ; mécanicien de l’hélicoptère Alouette abattu sur le djebel Mermera le 29.05.1958 ; mortellement blessé.
Lefort Jacques, né le 26.12.1913 à Arras ; reçu à Saint-Cyr, il en sort sous-lieutenant en 1935 ; il choisit la Légion Etrangère ; pendant 2 ans au 1er Etranger ; lieutenant en 1937 au 3e Etranger ; le 5 mai 1940, à la tête de son peloton motocycliste de la 13ème D.B.L.E., il débarque à Narvik. Blessé le 6 juin, il reçoit sa 1ère citation. Il quitte Narvik le dernier après avoir fait sauter le pont et les dépôts de munitions. En juillet 1940, en Angleterre, il choisit l’obéissance et il rentre au Maroc. Nommé Capitaine, il rejoint le Bataillon de Choc à Staouéli en octobre 1943. Campagne de Corse ; commandant la 2e compagnie ; puis c’est l’île d’Elbe où il est à nouveau blessé ; commandant le bataillon de Choc du 25 octobre jusqu’à la victoire ; nommé commandant le 25.06.1945 ; à Dalat, il commande le Saint-Cyr vietnamien ; lieutenant-colonel parachutiste, commandant la B.E.T.A.P. à Pau en 1954 ; membre du cabinet de Jacques Chaban-Delmas en 1957, il obtient le commandement du 2e R.E.P. du 7 avril 1958 au 30 mars 1960 ; il participe à la Bataille de Souk-Ahras ; colonel le 31.08.1958., commandant le secteur de Guelma ; Général, inspecteur de la Légion Etrangère en 1962-1964. Général de corps d’armée, il commande le 1er C.A. à Nancy de mars 1972 au 26.12.1973 ; décédé à Hyères dans le Var le 07.06.1974 ; légionnaire, Choc, parachutiste. Un officier, un homme.
Masselot Georges, né le 23.04.1911 à Maktar en Tunisie ; Pied-Noir d’une famille de Bougie en Kabylie ; après une formation à La Flèche, il entre à l’E.S.M. de Saint-Cyr en 1930, promotion Maréchal Joffre ; affecté dans un R.T.A., il rejoint la Légion Etrangère au 1er R.E.I. en 1936 ; avec le 12e R.E.I. sur l’Aisne en mai 1940 ; grièvement blessé le 13.06.1940 ; 4e R.E.I. ; 4e D.B.L.E. ; capitaine le 01.10.1942 : F.F.L. avec le I/R.E.I.M. ; un roc ; blessé le 13.05.1943 ; campagne de France avec le R.M.L.E. de la 5e D.B. ; commandant la 9e compagnie du III/R.M.L.E. qui s’illustre à Jebsheim en janvier 1945 ; le 01.01.1946, il part pour l’Indochine avec le 3e R.E.I., l’ancien R.M.L.E. ; deux années d’accrochages avec le Vietminh ; B.P. en 1948, il attend un commandement dans un B.E.P. ; lors de son second séjour, capitaine, il commande le I/5e R.E.I., le régiment du Tonkin ; agressif dans l’attaque, opiniâtre dans la défensive, il a fait de son bataillon l’un des plus beaux du corps expéditionnaire ; ancien d’Hoa-Binh, il est le héros de la première phase de repli d’Hoa Binh le 22.02.1952 ; chef de bataillon en 1953, il est affecté en second au 3e B.E.P. à Sétif ; commandant le 2e B.E.P. reconstitué en intégrant le 3e B.E.P. et la base arrière du 2e B.E.P. le 1er juin 1954 ; arrivé d’Indochine en Algérie le 18.11.1955 ; second au 2e R.E.P. ; blessé le 04.11.1956 sur le djebel El Mezeraa ; commandant le 2e R.E.P. par intérim de février à avril 1958 ; une 3e blessure dans l’oued Hallaïl ; en juin 1958, n’acceptant pas la nomination du colonel Lefort à la tête du 2e R.E.P., il doit quitter une unité où il servait depuis un peu plus de quatre ans : la Légion est sa vie mais les vingt années de Légion se terminent pour lui ; il a tout sacrifié pour demeurer en ses rangs et se battre ; son fils Philippe est tué au champ d’honneur en Algérie ; après un commandement brillant comme adjoint opérationnel dans le secteur de Djelfa, lieutenant-colonel parachutiste, commandant le 18e R.C.P., régiment d’appelés, de février 1960 à avril 1961 ; il hésite à Alger en décembre 1960 à franchir le pas ; son régiment intervient avec fermeté face aux émeutiers du F.L.N. en décembre 1960 à Alger ; il engage son régiment dans le putsch d’avril 1961 ; il a servi durant 25 ans dont 22 en période de guerre ; condamné à huit ans de détention criminelle le 28.06.1961 par le Haut Tribunal Militaire le 28.06.1961, il est détenu à Tulle ; libéré le 14.07.1965 amnistié en 1966 ; 15 fois cité dont 10 fois à l’ordre de l’armée, 3 fois blessé, commandeur de la Légion d’Honneur ; un des pionniers de l’U.N.P. ; président-adjoint du colonel Jacques Romain-Desfossés ; par la suite membre du Comité d’Honneur de l’U.N.P. ; décédé le 01.06.2002 dans le Sud-Ouest ; un seigneur s’en est allé.
Massu Jacques surnommé Feux de Dieu, né le 05.05.1908 à Châlons-sur-Marne ; enfant de troupe de La Flèche ; saint-cyrien de la promotion Maréchal Foch 1928-1930 ; affecté au 5e R.T.S. au Maroc où il gagne ses premières citations comme lieutenant promu en 1932 ; capitaine en juin 1939, il rejoint les Forces Françaises libres ; de 1938 à 1941, chef de subdivision du Tibesti à Zouar, où il accueille le Chef de la France libre, Charles De Gaulle, le 01.05.1941 ; il participe à la campagne du Fezzan en janvier 1941 ; Compagnon de la Libération le 14.07.1942 ; héros de la 2e D.B. de la Normandie à l’Allemagne à la tête du 2e bataillon du Régiment du Tchad comme commandant puis à la tête du 12e Régiment de Chasseurs d’Afrique comme lieutenant-colonel ; un des proches du général Philippe Leclerc ; en Indochine de mars à octobre 1946 où il est commandant d’armes à Hanoï ; colonel, il dirige à Vannes-Meucon la 1ère ½ B.C.C.P. ; de 1951 à 1954, il commande la 4e brigade d’A.O.F. ; colonel à la 11e D.I. en Tunisie, en 1954-1955 ; chargé de l’opération de reddition d’armes des fellagha tunisiens dans le Nord, en décembre 1954 ; promu général de brigade le 01.06.1955, il arrive en Algérie en juillet 1955 venant de Tunisie ; général parachutiste, commandant du groupement parachutiste d’intervention du 01.07.1955 au 01.07.1956, inspecteur des T.A.P. en A.F.N. dès le 21.07.1955 et commandant la 10e D.P. et la Z.N.A. à Hydra du 01.07.1956 au 03.02.1959, il dirige les opérations aéroportées et le débarquement à Port-Saïd en novembre 1956 ; aimé par ses officiers aussi bien que ses hommes ; tout sauf un politique ; à 48 ans, Grand-Officier de la Légion d’Honneur, il est nommé commandant militaire du département d’Alger le 07.01.1957, il gagne la bataille d’Alger ; un des principaux acteurs du coup d’état militaire gaulliste du 13 mai 1958 et de l’opération Résurrection ; président du C.S.P. d’Alger le 13.05.1958 ; coprésident du C.S.P. Algérie-Sahara, de mai à octobre 1958 ; préfet d’Alger en juin 1958 ; général de division en juillet 1958 ; commandant le Corps d’Armée d’Alger du 03.02.1959 au 19.01.1960 ; I.G.A.M.E. provisoire de février 1959 à janvier 1960 ; piégé par le journaliste allemand Kemski, il est limogé ; idole d’Alger, son départ déclenche à Alger, la semaine des Barricades ; officier parachutiste gaulliste, sa fidélité à Charles De Gaulle l’emporte sur ses serments pour l’Algérie Française ; il est en exil dans le Loiret pendant 21 mois ; pressenti pour le putsch, il se récuse ; en automne 1961, il est nommé Gouverneur militaire de Metz, commandant la 6e R.M. ; nommé général de Corps d’Armée en 1963 ; il est nommé par la suite commandant en chef des Forces Françaises en Allemagne, général d’Armée en février 1966 ; il reçoit le Président de la République, Charles De Gaulle, en mai 1968 à Baden-Baden pour une entrevue secrète ; président de l’A.C.U.F. ; élevé à la dignité de Grand-Croix de la Légion d’Honneur le 14.07.1969 ; mort à Paris le 26.10.2002.
Mayer Georges surnommé Prosper, né le 14.01.1912 à Autun dans la Saône-et-Loire ; saint-cyrien de la promotion 1930-1932 ; officier parachutiste ; ancien d’une C.I.A. ; brevet parachutiste N° 8 ; promu chef de bataillon au 1er R.C.P. le 29.12.1944, il participe à la Bataille des Vosges ; lieutenant-colonel, commandant la 41e D.B.P.C., commandant civil et militaire de Philippeville nommé le 21.08.1955 ; commandant le 1er R.C.P. du 10.1955 au 02.1958, lors de la Bataille d’Alger ; commandant le secteur du Djurdjura en Kabylie en octobre 1958 ; élevé à la dignité de Grand-Officier de la Légion d’Honneur le 30.08.1959, au P.C. Artois ; au P.C. de la 10e D.P. en janvier 1960 ; il est promu général de brigade le 01.07.1966 et admis en 2e section ; décédé le 18.11.1976 à Doumazan-sur-Arize dans l’Ariège.
Merlin d’Estreux de Beaugrenier Emmanuel, né le 13.02.1906 à Chouzy-sur-Cisse dans la Loir-et-Cher ; saint-cyrien de la promotion du Rif 1924-1926 ; lieutenant-colonel parachutiste, commandant le 18e R.C.P. de juin 1956 à avril 1958. Officier de la Légion d’Honneur. Décédé le 08.10.1965.
Morin Jacques, né en 1925 ; à 18 ans, saint-cyrien de la promotion Croix de Provence, repliée à Aix-en-Provence ; il entre dès 1942 dans le maquis lors de l’invasion de la zone libre ; membre d’un réseau O.R.A. ; arrêté le 07.06.1944 ; déporté à Buchenwald le 15.08.1944 ; libéré, le jeune saint-cyrien est promu sous-lieutenant pour faits de Résistance à compter de fin 1943 ; breveté parachutiste en avril 1947 ; il arrive à Sidi-Bel-Abbès le 20.05.1947 ; affecté au 3e R.E.I., il rejoint l’Extrême-Orient à la fin de l’année et le 3e R.E.I. qui tient la R.C.4. Lieutenant, il reçoit le commandement de la 1ère compagnie de légionnaires parachutistes, formée dans les rangs du 3e R.E.I., en Indochine en avril 1948 ; blessé d’une balle dans la jambe le 04.05.1948 près de Tong dans le secteur de Son-Tay, en limite nord du delta ; il reprend son commandement fin 1948 ; la compagnie para du 3e R.E.I. est rattachée au 1er B.E.P. en novembre 1948 puis elle est dissoute le 31.05.1949 ; affecté au nouveau 1er B.E.P. après le désastre de Cao-Bang, il arrive à Haiphong avec le renfort le 13.03.1951 ; présent à Na-San, à Que-Son ; chef de corps du 1er B.E.P. a/c du 05.04.1953 à titre provisoire ; après deux séjours en Indochine avec le 1er B.E.P., titulaire de huit citations, il est le plus jeune Commandeur de la Légion d’honneur de l’armée française. Membre du groupe Armée – Nation. Après trois ans comme instructeur à l’Ecole d’Infanterie, il est affecté au 1er R.E.P. en Algérie en 1956 ; il participe à l’opération Mousquetaire sur le canal de Suez, en novembre-décembre 1956 ; commandant, affecté comme adjoint au 1er R.E.P. en Algérie en 1957-1958, il participe à la Bataille d’Alger ; il participe aux combats sur le djebel Mermera ; il commande le régiment par intérim en mai 1958, après la mort du lieutenant-colonel Jeanpierre, le chef de corps. Désigné en 1959 pour commander le 2e Bataillon de Saint-Cyr à Coëtquidan ; voir Alain Jacques ; Il sert ensuite comme chef d’état-major de la 10e D.P. puis à l’inspection des troupes aéroportées. Il demande sa mise en disponibilité en 1963. Croix de Guerre T.O.E. et Croix de la Valeur Militaire avec 14 citations ; deux blessures ; Grand-Officier de la Légion d’Honneur ; il quitte l’armée en 1968 ; membre du C.S.P.F. Il a l’insigne honneur de porter la main du capitaine Danjou, pour Camerone le 30 avril 1983, à Aubagne. Décédé en 1995 ; parrain de la promotion de l’E.S.M. Saint-Cyr 1994-1997.
Ollion Paul Marie Eugène, né le 01.07.1911 à Chambéry dans la Savoie ; saint-cyrien de la promotion 1929-1931 Général Mangin ; capitaine en août 1944 au cabinet militaire du Chef de l’Etat français ; lieutenant-colonel commandant le 14e R.C.P. de juin 1957 à juillet 1958 ; général, commandant la 19e D.I. et la Z.O.C. de septembre 1962 au 31.12.1962. Officier de la Légion d’honneur. Décédé le 05.07.1975.
de Sarrazin Jean-Marie, résistant gaulliste, arrêté et torturé par la Gestapo ; lieutenant-colonel parachutiste, commandant le 18e R.C.P. d’avril 1958 à février 1960, notamment pendant la bataille de Souk-Ahras. Mis au secret après l'arrestation du réseau O.A.S du SHAPE à Fontainebleau, sans jugement durant 17 mois, sorti de prison et expulsé vers la Suisse, en raison de son état de santé.
Simonot Olivier, né en 1926 ; saint-cyrien de la promotion Extrême-Orient 1952-1954 : ancien du 2e B.E.P. puis du 1er B.E.P. ; lieutenant parachutiste, chef de la 2e section de la 2e compagnie du 1er R.E.P. en 1957-1958 ; dans la Casbah, le 08.10.1957 ; grièvement blessé le 28.05.1958 sur le djebel Mermera ; capitaine, commandant de la 2e compagnie du 1er R.E.P. d’avril 1960 à janvier 1961 ; il est mis aux arrêts de rigueur avec mutation immédiate en Métropole hors T.A.P. pour avoir refusé de risquer la vie de ses légionnaires en janvier 1961. Commandeur de la Légion d’honneur. Croix de Guerre des T.O.E. et Croix de la Valeur militaire avec treize citations. 2 fois blessé. Il termine sa carrière militaire comme chef de bataillon. Décédé le 20.04.2007. Il est élevé à la dignité de Grand-Officier de la Légion d’honneur, à titre posthume.
Trinquier Roger surnommé Ras-le-Bol, né le 20.03.1908 à La Baume-des-Arnauds dans les Hautes-Alpes, fils de paysans des Hautes Alpes ; école d’instituteurs à Aix-en-Provence ; reste dans l’armée après le service militaire ; ancien de Saint-Maixent ; nommé sous-lieutenant le même jour que Jacques Massu ; ancien des services spéciaux ; brillant officier parachutiste en Indochine, patron des G.C.M.A. en liaison avec le S.D.E.C.E. ; créateur, dans la Haute-Région, des maquis maos constitués avec les tribus primitives ; théoricien de la guerre subversive ; patron de la B.A.P.-A.F.N. nommé le 01.08.1956 ; lieutenant-colonel, il dirige le 5e Bureau du secteur d’Alger-Sahel pendant la Bataille d’Alger en 1957 ; il crée le D.P.U. à Alger ; il commande le 3e R.P.C. d’avril 1958 à mars 1959, notamment pendant la Bataille des Frontières ; il participe activement au coup d’état militaire gaulliste de mai 1958 ; membre du C.S.P. d’Alger, il se rend à Oran pour trouver un président militaire au nouveau C.S.P. ; membre du C.S.P.A.S. le 22.05.1958, il assure la direction des liaisons ; il est avec le 3e R.P.C. un élément de base de l’opération Résurrection ; il entre dans le Comité de Salut Public d’Alger ; avec le 3e R.P.C. il élimine vers Djelfa l’A.N.P.A. du général Mohamed Bellounis, en juillet 1958 ; colonel, éloigné d’Alger, il commande le secteur pourri d’El-Milia début avril 1959 ; il accueille Charles De Gaulle à El-Milia le 04.03.1960 ; limogé d’Algérie, il est nommé adjoint au général commandant la subdivision de Nice en 1960 ; il obtient sa mise à la retraite anticipée en 1961 ; chef des mercenaires au Katanga en 1961 ; il passe en procès à Rennes pour la disparition de Maurice Audin ; Commandeur de la Légion d’Honneur, titulaire des trois croix de guerre avec 14 citations dont dix à l’ordre de l’armée ; il troque l’épée contre la plume ; théoricien de la guerre subversive, auteur de la Guerre moderne – Editions de la Table Ronde – 1961 ; co-président de l’A.C.U.F. en 1962-1963 ; pressenti par le gouvernement katangais pour prendre le commandement des forces de Tschombé, il décline cette offre après un court séjour à Elisabethville ; fondateur de l’U.N.P. en 1961 ; président de l’U.N.P. en 1963-1965 ; décédé accidentellement le 11.01.1986 à Nice.
Vanuxem Paul, né le 22.07.1904 à Bully-Grenay dans le Pas-de-Calais ; héros de la guerre d’Indochine ; commandant des Troupes de l’Aurès, 21e D.I.A. puis 21e D.I. en 1956-1957 ; puis de la 2e D.I.M. et de la Zone Est-Constantinois à Bône en 1957-1958 ; aimé par ses officiers aussi bien que ses hommes ; promu général de division le 01.01.1958, vrai baroudeur, il commande le groupement de Bône pendant la Bataille des Frontières qu’il gagne brillamment, notamment lors de la bataille de Souk-Ahras fin avril 1958 ; il est limogé par le Président Charles De Gaulle le 28.11.1958 ; il est nommé adjoint au commandant en chef des forces françaises en Allemagne ; arrêté le 22.04.1961 ; il est mis aux arrêts dans sa villa ; il est mis en disponibilité en juin 1961 ; soupçonné par la police d’avoir été nommé par le général Raoul Salan pour diriger l’O.A.S. Métropole en septembre 1961, sous le pseudonyme de Verdun, il est arrêté sans preuves le même mois par lettre de cachet ; le général Raoul Salan souligne qu’il n’a jamais appartenu à l’Organisation dans le Monde du 20.09.1961 ; ses filles sont renvoyées de l’Institut de la Légion d’Honneur ; il est acquitté le 10.09.1962 par la Cour de Sûreté de l’Etat après un an de détention ; décédé le 07.01.1979 à Paris.
de Vismes Alfred, né le 19.08.1911 à Gray en Haute-Saône ; saint-cyrien de la promotion du Tafilalet 1931-1933 ; sous-lieutenant au 4e Spahis Tunisiens ; lieutenant au 1er R.E.C. au Maroc en novembre 1937 puis au 2e R.E.C. en juillet 1939 ; capitaine en 1940 ; campagnes de Sicile, Italie et France ; commandant en décembre 1944 ; chef de bataillon parachutiste, chef de corps du I/1er R.C.P. de la demi brigade de marche parachutiste, en Indochine, en 1947-1948 : lieutenant-colonel, chef de corps du 18e R I.P.C. le 27.07.1955 ; chef de corps du 2e R.E.P. du 1er décembre 1955 au 6 avril 1958 ; commandant le secteur opérationnel des Aurès à Khenchela ; sur le djebel Zitouna le 30.11.1956. Patron des parachutistes de la B.E.T.A.P. de Pau, il commande un des principaux régiments de l’opération Résurrection du coup d’état militaire gaulliste de mai 1958 ; commandant la B.E.T.A.P. à Pau lors du putsch d’avril 1961, il reste alité pendant les quatre jours. Colonel adjoint à la Zone Est Saharien à Ouargla le 17.07.1961 ; commandant la 2e brigade à Ouargla en juillet 1962 ; général en 1967 ; il prend sa retraite en 1967. Commandeur de la Légion d’Honneur avec Croix de Guerre des T.O.E. avec cinq palmes et Croix de la V.M. avec deux palmes. Décédé le 14.01.1975.
Ysquierdo Antoine, né en 1925 ; engagé en 1942 à 18 ans dans la Légion Etrangère ; Campagnes de Tunisie, de France et d’Allemagne avec le R.M.L.E. – caporal au I/R.M.L.E. en Alsace en novembre 1944- Le sergent Ysquierdo est admis à Saint-Cyr et gagne l’épaulette ; sous-lieutenant à la 7e compagnie du II/3e R.E.I. à Dong-Khé en octobre 1950 ; ancien de la R.C.4 ; lieutenant légionnaire parachutiste, volontaire pour sauter sur Diên-Biên-Phu et rejoindre le 2e B.E.P. en avril 1954 ; blessé le 23.04.1954 sur le P.A. Huguette 1 ; lieutenant, officier sécurité du 1er R.E.P. au 01.09.1955 ; commandant de la 4e compagnie du 1er R.E.P. de juin 1956 à mars 1957 ; opération Mousquetaire sur le canal de Suez, en novembre-décembre 1956 ; capitaine, O.R. du 1er R.E.P. ; commandant de la 2e compagnie de septembre 1957 à avril 1960 ; dans la Casbah, le 08.10.1957 ; mi-1960, il œuvre à l’état-major de la 10e D.P. ; membre de l’état-major du 1er R.E.P., acteur du putsch, il se rend le 25.04.1961 ; blessé au combat en Indochine, 14 citations, officier de la Légion d’Honneur ; condamné le 09.07.1961 par le Tribunal Militaire de Paris à un an de prison avec sursis ; membre du Club des C.S.P.F. Décédé le 07.06.2001 à Paris.