•  

    Dans les Alpes méridionales, l’ennemi occupe de puissantes positions, constituées souvent par les anciennes fortifications françaises, les mêmes qui ont tenu en échec les Italiens en 1940. La clé de ce système défensif est constituée par le massif d’Authion, qui commande à la fois deux voies de pénétration vers Nice et Menton : les vallées encaissées de la Vésubie et de la Roya. Entre ces deux points, la frontière chemine sur une chaîne très escarpée, dénudée, qui culmine à la cime du Diable avec 2 687 mètres. Au nord, c’est la vallée de l’Enfer, sinistre, avec ses énormes blocs de rochers aux formes étranges. Ce morceau de choix est attribué à la 1ère D.F.L. pour permettre aux unités françaises, en ligne depuis des mois, de souffler. Dès le début, la reprise du mouvement est dure. L’ennemi dispose de forces solides.

  • Depuis le 25 mars, le lieutenant-colonel Bernard de Saint-Illiers est le nouveau chef de corps de la 13e D.B.L.E. Il a succédé au chef de bataillon Paul Arnault.

  • Le 9 avril à Nice, le Chef de la France Libre, Charles De Gaulle, remet au drapeau du premier régiment des Forces Françaises libres, la 13e D.B.L.E., la Croix de Compagnon de la Libération.

  • Outre la 13e, 17 unités seulement ont été faites ‘’Compagnon de la Libération’’.

  • La 13e va terminer la guerre avec le plus grand nombre de Compagnons : 87 sur un nombre total de 1 059 (dont 239 à titre posthume). Voir encadrés.

  • Le 10 avril, l’offensiveest lancée ;si le 3e régiment d’infanterie alpine occupe la cime du Diable, les unités de la D.F.L. se trouvent stoppées devant les gros ouvrages de l’Authion.

  • Deux jours durant, le front se stabilise dans cette région, après quelques avances temporaires. En effet, la majeure partie des itinéraires se trouve exposée aux coups de l’ennemi qui les domine du haut de cette forteresse naturelle.

  • Le 12 avril, cependant, le Bataillon d’infanterie de marine du Pacifique et le B.M. N°11 parviennent à neutraliser plusieurs ouvrages ennemis ; mais leurs pertes sont sévères. A leur tour, les bataillons de la 13e D.B.L.E. prennent la relève.La 13e, restée cantonnée en réserve dans la région de Levens et de la Turbie, relève les unités de la 4e brigade U.S. sur les lignes de crête de l’Authion où le front s’est stabilisé. En face, la 34e division de montagne allemande et les Alpini de la division italienne Littorio que les légionnaires ont déjà vaincu à Halfaya.

  • Le 1er B.L.E. du chef de bataillon Gabriel Brunet de Sairigné est envoyé au nord du massif afin de forcer la frontière en direction du Vinadio.

  • ‘’La 13e D.B.L.E. a pour mission de poursuivre l’action et, une fois la percée réalisée, de continuer jusqu’à la vallée de la Roya. Elle dispose de trois bataillons qui prennent le relais de la 4e brigade dans l’Authion : le B.M.21, les II/13e et III/13e qui ont chacun pour axe d’attaque une ligne de crêtes. Cime de Causse et cime de Pézurbe pour le B.M.21, col de la Secca, Colla Bassa, cote 1120 pour le III/13e, et dans le sud, mont Giagiabella, Ventabren, l’Arbouin pour le II/12e. Ces trois axes sont séparés par de profondes vallées aux pentes abruptes : vallée de Cairos, vallée Sainte-Anne. Les bataillons ne peuvent donc s’épauler mutuellement et doivent agir indépendamment l’un de l’autre. La progression se fait à pied, lente et pénible, avec certes des mulets, mais les muletiers ne valent rien, les animaux renâclent, se blessent, les bâts sont perdus ou cassés ; le matériel est donc porté à dos d’hommes. De plus, les pistes de montagne sont truffées de ces petites mines italiennes contenues dans des coffrets en bois qui les rendent indétectables’’.

  • Le 13 avril, au matin, les opérations se développent, gênées par une brume épaisse qui empêche les sorties de l’aviation et l’observation des tirs d’artillerie. Le III/13e du chef de bataillon André Lalande, qui relève le B.M.11, se trouve bloqué par l’important ouvrage de la Béole.Néanmoins, les légionnaires du lieutenant Geoffrey s’emparent de l’ouvrage de la Béole. Le II/13e du chef de bataillon René Morel se trouve engagé sur la ligne de crête qui, du camp de Cabanes-Vieilles, se dirige vers l’Arbouin au-dessus de Breil.

  • Le 13 au soir, le 2e bataillon est maître du Giagiabella, de la Maune et de la cime de Ventabren.

  • Dans l’après-midi du 14 avril, le II/13e pousse en direction de la Déa, et s’empare de la Gonella. Le premier effet de surprise passé, l’ennemi se raidit ; il ne se replie de chacune des positions qu’après un abordage à la grenade ; il lance de fréquentes contre-attaques, souvent même sur les arrières des positions françaises avancées.

  • Face à un adversaire résolu, qui s’accroche à des forts et des casemates, les pertes sont lourdes, surtout au 2e bataillon : 18 tués et 57 blessés dont le sous-lieutenant Boulnois.

  • Le 15 avril, enfin, l’Arbouin est occupé par le II/13e et le B.M.21 coiffe la cime de Causse, tandis que le III/13e parvient, après trois attaques successives, à prendre pied sur la Béole. Il pousse immédiatement sur la cote 1649. Le déminage sur tous ces objectifs est une difficile entreprise, l’ennemi ne se retirant qu’après avoir piégé le moindre trou individuel.

  • Le 16, tandis que le II/13e souffle sur ses positions, le III/13e s’attaque au dernier de ses objectifs : Colla Bassa et la cote 1423. Il va, par deux fois, se heurter à une terrible résistance ; l’ennemi s’accroche au terrain et lance des les contre-attaques repoussées par les légionnaires qui repartent à l’assaut.

  • Le 17 avril, le 1er bataillon, gardé en réserve à Lantoque, dirige sa 2e compagnie vers le secteur d’Isola. Le lendemain, le gros du I/13e fait mouvement vers le même point du front. Il y relève le 3e bataillon du 3e R.I.A. dans des conditions très dures et après d’innombrables heures de marche. Comme ses anciens de Norvège, c’est la vraie guerre de haute montagne qu’il va connaître. Les sommets, qu’il faut atteindre, dépassent 2 500 mètres. La neige est encore partout présente, bloquant les moindres pistes. Chacun épie l’autre, cherchant à se surprendre.

  • Le 18, le III/13e remporte enfin le succès mérité par sa détermination. En fin de soirée, le III/13e s’empare également du sommet de l’Arbain à 1 839 mètres, du fort de la Marta et de la cote 1120. Après avoir été pris et perdu à trois reprises, Colla Bassa est enfin libre d’ennemis. La vallée de la Roya est ainsi dominée.

  • Dans la nuit du 19 au 20, alors que le II/13e relève le B.M.21 et que la compagnie anti-char de la demi-brigade descend dans la vallée du Cairos, une violente contre-attaque ennemi se rue sur la cime de Pézurbe au moment même où les unités échangent leurs consignes. Une préparation d’artillerie très brutale et très rapide a précédé cette action. La 6e compagnie, dont le dispositif est orienté vers l’est, est violemment attaquée par l’ennemi qui, venant de l’ouest, surgit dans son dos. Les pertes du 2e bataillon sont lourdes et la 6e compagnie est contrainte de se regrouper au collet d’Albei. Après un dur combat, les légionnaires restent toutefois maîtres du terrain.

  • Le 20 avril, alors que le II/13e s’apprête à repartir à l’assaut pour reprendre la position, l’ordre arrive de ne rien tenter et d’attendre la relève. La 1ère D.F.L. doit être regroupée en vue d’une action ultérieure, probablement l’exploitation de la percée sur Turin.

  • Entouré de toutes parts, l’ennemi abandonne ses positions et décroche.

  • A l’aube du 24, la demi-brigade, amputée du 1er bataillon, se regroupe à Lantosque et à Trinité Victor, prête à faire mouvement dès que le moindre signe de retraite ennemie se manifestera.

  • Le 25 avril, la 13e D.B.L.E. est relevée par le 29e R.T.A. au moment où la résistance allemande s’effondre. L’Authion est franchi.

  • Dans la soirée du 25, le 22e B.M.N.A. progresse le long de la route côtière et entre dans Vintimille.

  • C’est dans le secteur difficile d’Isola reconnu par le I/13e que la 1ère D.F.L. pénètre en Italie par un mauvais chemin qui remonte la vallée du Castiglione jusqu’à Barache. De là, un sentier grimpe vers le col de Lombarde à 2 400 mètres. Au-delà, une route carrossable mais enneigée descend vers la vallée de la Stura. C’est par cet itinéraire que la division doit gagner l’Italie. Quarante-huit heures durant, les légionnaires taillent dans la neige, souvent épaisse de plusieurs mètres, un chemin pour les engins du génie qui peinent sur ce terrain difficile et en altitude. Le général Doyen, commandant le front des Alpes, qualifie leur tâche de ‘’gigantesque tour de force…’’ Mais au jour ‘’J’’ tout est prêt.

  • Le 26 avril, le mouvement en avant commence. le 1er bataillon pénètre en Italie par le mauvais chemin qui remonte de Castiglione jusqu’à Barache.

  • Le 27 avril, les légionnaires pénètrent dans le village de Vinadio, premier village en territoire italien, occupé sans combat. Mais le 1er bataillon, comme les deux autres, reçoit l’ordre de suspendre tout mouvement.

  • Jusqu’au 30 avril, ces unités se battent pour la possession de sommets qui culminent à 2 500 mètres. Comme en Norvège, c’est la guerre de haute montagne.

  • Tous les objectifs sont atteints, mais, dans les jours qui suivent, les Allemands et les Alpini lancent de violentes contre-attaques qui obligent le lieutenant-colonel Saint-Hillier à resserrer son dispositif.

  • Le 30 avril, les légionnaires vont fêter Camerone en Italie,

  • Le 2 mai, les Allemands capitulent à midi en Italie.

  • Le 4 mai, le 1er bataillon reçoit l’ordre de regagner Levens et le calme revient sur les montagnes en attendant un armistice que tout le monde sait très proche.

  • Les pertes de la 13e D.B.L.E. pendant cette bataille des Alpes sont de 53 tués et 135 blessés.

 

Jean BALAZUC P.P.P.

 

Sources principales.

La Légion Etrangère Foreign Legion – 1939-1945 de Pierre Dufour.

La 13e D.B.L.E. de Tibor Szecsko.

Histoire de la Légion de 1831 à nos jours du capitaine Pierre Montagnon.

Site du Mémorial de Puyloubier.

Site Mémoire des hommes du S.G.A.

Wikipédia

 

Légionnaires de la 13e D.B.L.E., nommés par décrets ‘’Compagnon de la Libération’’ avec leur grade connu à la date du décret.

 

Décret du 7 mars 1941 : lieutenant Roger Barberot ; René Briot.

 

Décret du 23 juin 1941 : Joseph Antonietti ; sergent Augusto Bruschi (M.p.F. le 14.03.1941) ; lieutenant-colonel Alfred Cazaud ; Dino Del-Favero ; Félicien Gargue ; adjudant Noël Giorgi, (M.p.F. le 11.09.1944) ; Pierre Langlois ; capitaine Pierre Messmer ; colonel Raoul Monclar (Raoul Magrin-Vernerey dit Monclar, alias Ralph Monclar) ; capitaine René Morel ; capitaine Jacques Paris de la Bollardière ; Ange Pois ; lieutenant Jean Simon ; Ettore Toneatti (M.p.F. le 15.03.1941) ; Aloyso Waleina.

 

Décret du 30 juin 1941 : Pierre de Maismont.

 

Décret du 14 juillet 1941 : capitaine Pierre de Hautecloque.

 

Décret du 21 août 1941 : adjudant Jacques Tartière (M.p.F. le 20.06.1941).

 

Décret du 18 avril 1942 : lieutenant John Hasey.

 

Décret du 23 mai 1942 : général de brigade Pierre Koenig.

 

Décret du 9 septembre 1942 : lieutenant-colonel Dimitri Amilakvari (M.p.F. le 24.10.1942) ; capitaine René Babonneau ; capitaine Gabriel Brunet de Sairigné (M.p.F. le 01.03.1948) ; André Dammann ; Igor Kocksis ; Louis Nicolas ; Jacques Pernet ; Jacques Renard ; Joseph Richavy ; Jean-Pierre Sartin ; Jaime Turell y Turull ; Richard Verheust.

 

Décret du 11 mai 1943 : capitaine Jacques Baudenom de Lamaze (M.p.F. le 11.06.1942 ; lieutenant Jean Devé alias Dewey (M.p.F. le 11.06.1942 ; sous-lieutenant Jean-Marie Souberbielle (M.p.F. le 24.10.1942).

 

Décret du 27 mai 1943 : chef de bataillon Bernard de Saint-Hillier.

 

Décret du 2 juin 1943 : chef de bataillon Paul Arnault ; capitaine médecin André Jean Genet (M.p.F. le 05.02.1945) ; Felipe Maetzu.

 

Décret du 3 juin 1943 : Gustavo Camerini ; capitaine Renaud de Corta.

 

Décret du 26 août 1943 : Emile Degand (M.p.F. le 12.05.1943) ; Hermann Eckstein.

 

Décret du 20 novembre 1944 : Pierre Jean Bourgoin ; Joseph Ferrières de Sauveboeuf ; Hubert Germain ; Marcel Guillot ; chef de bataillon André Lalande ; Stanislas Malec Matlacem ; sergent-chef Etelvino Pérez (M.p.F. le 25.05.1944) ; Jean Poirel ; Jean Proszec.

 

Décret du 29 décembre 1944 : André Ima ; Yves Jullian ; sous-lieutenant Jean-Pierre Mallet.

 

Décret du 7 mars 1945 : sergent Joseph Bakos (M.p.F. le 26.10.1944) ; Maurice Bonté ; Jules Hirlemann ; Claude Mantel ; Jacques Mouchel-Blaisot ; Paul Prets ; lieutenant Edouard Vazac.

 

Décret du 13 mai 1945 : adjudant-chef Gabriel Branier (M.p.F. le 24.10.1942).

 

Décret du 28 mai 1945 : lieutenant-colonel Gabriel Bablon ; Pierre Dureau ; Robert Eggs ; Jules Muracciole.

 

Décret du 7 août 1945 : capitaine François Carrey de Lusançay alias Yves de la Hautière ; Otto Wagner.

 

Décret du 16 octobre 1945 : William Gould.

 

Décret du 17 novembre 1945 : sous-lieutenant Henri Benevene (M.p.F. le 14.04.1945) ; sous-lieutenant Jean Eon (M.p.F. le 28.01.1945) ; Yvon Franoul ; Pierre Fremond ; René Mondenx ; Charles Santini ; Michel Verstraete.

 

Décret du 27 décembre 1945 : Jean-Jacques Bourdis.

 

Décret du 8 janvier 1946 : lieutenant François Bolifraud (M.p.F. le 11.06.1942).

 

Décret du 18 janvier 1946 : lieutenant Jean Jaouen (M.p.F. le 30.05.1945) ; Georges Laouenan ; Georges Ungermann

 

Décret du 20 janvier 1946 : lieutenant Alain Agenet ; Alexandre Ter Sarkissoff.

 

Décret du 21 janvier 1946 : lieutenant Lionel Beneyton.

 

Arnault Paul, né le 21.08.1911 à Cherbourg dans la Manche ; saint-cyrien de la promotion du Tafilalet 1931-1933 ; officier du 3e R.E.I. pendant l’épopée marocaine de la Légion, avant de rejoindre le 1er Etranger en Algérie ; volontaire pour servir au groupement de bataillons de montagne de Légion Etrangère dès sa création ; capitaine, commandant une compagnie de la 13e D.B.L.E. à Bir-Hakeim en mai-juin 1942 ; chef de bataillon ; Compagnon de la Libération, le 02.06.1943 ; commandant un bataillon de la 13e D.B.L.E. en 1943-1944 ; chef de corps de la 13e D.B.L.E. du 17.10.1944 au 25.03.1945. Il prend part à tous les combats de la 13e D.B.L.E. de 1940 à 1945. Depuis mars 1946, il est adjoint au chef de corps de la 13e D.B.L.E. en Indochine ; promu lieutenant-colonel, il est nommé chef de corps en mars 1948 ; En 1950, il est affecté au 1er Etranger ; commandant du D.C.R.E. en 1956. Promu colonel en 1958 ; affecté à la subdivision militaire du Vaucluse. Promu général de brigade en 1967, nommé sur sa demande en 2e section le 01.01.1968. Commandeur de la Légion d’Honneur, Croix de Guerre 1939-1945 avec six citations, Croix de Guerre des T.O.E. avec deux citations. Décédé le 09.11.1988 à Avignon dans le Vaucluse.

 

Boulnois, saint-cyrien de la promotion Maréchal Pétain ; à peine sorti d’école, il s’évade de France et rejoint l’Algérie ; il opte pour la Légion et il est affecté à la 13e D.B.L.E. au bataillon Morel ; l’accueil est explosif quand le jeune officier donne le nom de sa promotion ; mais le 21.05.1944 ; il est blessé en Italie et il s’entend dire ‘’Enfin, vous êtes dédouané’’. Blessé le 14.04.1945 sur l’Authion, lors de la Batille des Alpes.

 

Brunet de Sairigné Gabriel, né le 09.02.1913 ; saint-cyrien de la promotion Roi Albert 1er, 1933-1935 ; affecté à la 13e D.B.M.L.E. avant son départ pour la Norvège ; il rejoint la France libre ; lieutenant de la compagnie de commandement de la 14e D.B.M.L.E. en juillet 1940 en Angleterre ; Capitaine, commandant la compagnie lourde du 1er Bataillon de la 13e D.B.L.E. en 1942, en Syrie ; Compagnon de la Libération, le 09.09.1942 ; il reste ensuite à la 13e D.B.L.E., durant toute la durée de la guerre, de l'Afrique du Nord à l'Italie, puis en Provence. Chef du 1er bataillon de la 13e D.B.L.E. en 1943-1945. Il est un des acteurs majeurs de la libération d'Autun ; lieutenant-colonel, chef de corps de la 13e D.B.L.E. nommé le 21.08.1946 ; il est le plus jeune chef de corps de l’armée française. Dans un convoi tombé dans une embuscade sur la route de Dalat près de Lagnia Bien Hoa (Viêt Nam). Mort des suites de ses blessures à Saïgon en Indochine le 01.03.1948. Une promotion de Saint-Cyr l’a choisi pour parrain.

 

Geoffrey, lieutenant de la 13e D.B.L.E. Sa section de légionnaires s’empare de l’ouvrage de la Béole sur l’Authion, dans les Alpes du sud, le 13.04.1945.

 

Lalande André, né le 26.05.1913 ; sorti de Saint-Cyr en 1933 avec la promotion du Tafilalet ; sous-lieutenant en 1939 ; il se bat avec ses chasseurs alpins du 6e R.C.A. à Narvik en Norvège en 1940 ; grièvement blessé le 22 mai, il est nommé chevalier de la Légion d’Honneur en juin 1940 ; il rejoint les F.F.L. ; il se bat avec la 13e D.B.L.E. à Bir-Hakeim puis à El-Alamein ; il commande une compagnie pendant les campagnes d’Italie et de France ; Compagnon de la Libération le 20.11.1944 ; il commande le 3e bataillon de la 13e D.B.L.E. fin 1944 ; il se bat en Indochine avec le 3e R.E.I. et le G.M.6 ; il est à Diên-Biên-Phu sur le dernier centre de résistance d’Isabelle ; colonel au feu, commandant le 3e R.E.I. du 1er décembre 1953 au 6 septembre 1954 ; il est fait prisonnier par le Vietminh ; commandant un secteur de la zone de Tiaret de mai 1958 à octobre 1960 ; colonel commandant les forces terrestres à Bizerte en juillet 1961 ; nommé général en A.F.N., commandant la 1ère brigade d’intervention ; il commande la 11e D.P. en 1965-1966 ; C.E.M. particulier du Président Charles De Gaulle ; général de Corps d’Armée commandant la 5e R.M. de Lyon ; il se retire en 1973 ; Grand Officier de la Légion d’Honneur avec trois croix de guerre et 11 citations ; Grand Croix de l’O.N.M. ; décédé le 19.10.1995 à Brive-la-Gaillarde ; parrain de la promotion de l’E.S.M. Saint-Cyr 1996-1999.

 

Morel René, né le 06.12.1908 à Granges-sur-Valogne dans les Vosges ; E.O.R. à Saint-Cyr en mai 1930 ; sous-lieutenant de réserve en octobre 1930 et d’active en août 1933 ; affecté au 1er Etranger en février 1939 ; lieutenant affecté à la 13e D.B.L.E., il participe à l’opération sur Narvik ; capitaine, commandant la 2e compagnie de la 13e D.B.L.E. en Erythrée en 1941; Compagnon de la Libération, le 23.06.1941 ; commandant la 5e compagnie à Bir-Hakeim en 1942 : commandant le 2e bataillon de la 13e D.B.L.E. en 1943-1944 ;lieutenant-colonel, chef de corps de la 13e D.B.L.E. en Indochine d’avril 1949 à avril 1951 ; colonel en janvier 1951 ; adjoint au général commandant la 9e D.I. à Orléansville en 1957-1960 ; général, inspecteur de la Légion Etrangère en 1960-1962 ; il vient à Zéralda le 04.02.1960 pour tâter le pouls du 1er R.E.P. et pour délivrer un double message ; la discipline est la force principale de la Légion Etrangère et le Président Charles De Gaulle fait pour le mieux. Il soutient la candidature du très féal gaulliste Darmuzai à la tête du 2e R.E.P. le 01.04.1960. il termine sa carrière militaire comme général de division, commandant la 64e division militaire à Dijon en 1966-1968 ; Grand-officier de la Légion d’Honneur, Grand-Croix de l’O.N.M. ; Croix de Guerre 1939-1945 avec 6 blessures et 6 citations ; Croix de Guerre des T.O.E. avec 2 citations ; Croix de la Valeur militaire avec 2 citations. Décédé le 08.05.1974 à Granges-sur-Valogne dans les Vosges.

 

de Saint-Hillier Bernard, né le 29.12.1911 ; saint-cyrien ; gaulliste de la première heure ; capitaine, commandant la 2e compagnie de la 13e D.B.L.E. en Erythrée en 1941 puis au Levant en juin 1941 ; héros de Bir-Hakeim ; Compagnon de la Libération, le 27.05.1943 ; lieutenant-colonel, chef d’état-major de la 1ère D.F.L. de septembre 1943 à mars 1945 ; chef de corps de la 13e D.B.L.E. du 25 mars au 31 décembre 1945 ; il dirige son unité dans les combats sur l’Authion ; ancien d’Indochine ; colonel parachutiste, chef de corps du 18e R.I.P.C. en 1953-1954 ; chef d’état-major du Corps d’Armée de Constantine en 1958 ; nommé le 12.05.1960, il est commandant de la 10e D.P. du 26.05.1960 au 30.04.1961, date de sa dissolution ; gaulliste, il ne participe pas au putsch mais il perd sa division ; il est en résidence surveillée à In-Salah en avril 1961 ; Grand Croix de la Légion d’Honneur ; décédé début août 2004.