Zygmut Jatczak est un ancien soldat polonais qui a combattu pendant la seconde guerre mondiale aux moments de l'insurrection allemande à Varsovie et légionnaire au sein de la 13ème DBLE en Indochine.
Il était titulaire de la croix de chevalier de la Légion d’honneur, de la médaille militaire, de la croix du combattant, de la croix de guerre avec étoile de bronze, de la médaille coloniale « Extrême Orient », de la médaille des blessés, de la médaille commémorative de la campagne d’Indochine, de la croix du combattant volontaire « Indochine », de la médaille de la reconnaissance de la Nation-Indochine.
Il était le co-auteur d’un livre sur la vie et les combats de la 13ème DBLE en Indochine.
Il était membre d’honneur de l’Amicale des Anciens de la Légion étrangère de Pologne.
Zygmunt Jatczak est une légende vivante de la Résistance polonaise, de l’insurection de Varsovie en aôut 1944 , soldat du bataillon « Miotła » et de la Légion en Indochine au sein de la 13ème D.B.L.E. .
Décoré de La croix du Mérite de guerre obtenue pour sa participation à l’insurrection de Varsovie, il était titulaire de la Légion d’honneur et de la Médaille Militaire, reconnaissances qui sanctionnent les combats déroulés en Indochine au sein de la Légion étrangère.
Né en 1924 à Varsovie, son éducation a été interrompue par la Seconde Guerre mondiale. Il a grandi entouré de sa mère et de ses sœurs, son père était mort avant la guerre. Zygmunt a été témoin de la tragédie de Septembre 1939 où des bombardements aériens et une occupation nazi, provoqua l’élimination physique de plus de 40 000 civils dans une capitale Varsovie assiégée.
En Janvier 1943, il a été arrêté dans une rafle, puis envoyé au camp de concentration de Majdanek près de Lublin. Pendant plusieurs semaines dans ce camp, il a été témoin de l'extermination des détenus Juifs. Grâce aux efforts de sa mère presque miraculeusement libérée du camp il est retourné à Varsovie, sa ville natale. En mars 1943, il rejoint la Résistance polonaise et prend le pseudonyme de « Ryszard » et se retrouve affecté au groupe du lieutenant Tadeusz Janicki surnommé « Czarny », groupe de diversion de Cadres qui était une partie du Commandement Principal de la Résistance polonaise « Anatol » dans laquelle il a servi jusqu’en 1944, jusqu’au moment où ce groupe s’est intégré au Bataillon « Miotła ».
Le 1 août 1944 , comme des milliers d'autres soldats de la Résistance polonaise, Zygmunt Jatczak a pris part à l'Insurrection. Il avait 20 ans. Dans ses mémoires, il décrit de façon frappante le drame de ces jours insurgés, les moments nobles, héroïques et aussi ceux beaucoup plus tristes et tragiques.
Pendant l’Insurection de Varsovie il luttait dans le Bataillon « Miotła » et rejoint le Bataillon « Czata49 » servant au peloton Kazimierz Jackowski « Torpeda ». Combattant dans le centre de la Vieille Ville, Czerniaków, il utilise judicieusement l’évacuation par les égouts et participé à de nombreuses luttes dramatiques pendant lesquels il a été blessé. Frolant la mort et subissant celles de plusieurs de ses camarades de combat, pendant un certain temps il était affecté à la garde personnelle du colonel Jan Mazurkiewicz « Radosław », commandant le groupement. Après la capitulation des troupes insurgées, comme beaucoup de ses collègues, il a été envoyé dans un camp de prisonniers de guerre.
Il fait alors connaissance de la captivité en Allemagne dans les camps de Sandbostel et Westertimke jusqu'à la libération par les troupes britanniques fin de Avril 1945.
Après sa libération, il a rejoint les troupes auxiliaires polonaises jusqu’en 1947 et décide de rejoindre la Légion étrangère.
Zygmunt Jatczak a rejoint la Légion le 17 juin 1947 à Strasbourg.
Affecté dans un premier temps à Sidi Bel Abbes, il est rapidement affecté dans une formation saharienne à Saida pour une durée de deux mois. Il expliquait dans son livre : « Ce Sahara ! des marches sans fin, encore des marches et encore des marches ! Le Légionnaire doit être résistant, c’est une ancienne vérité à la Légion : « Marche, ou crève ! ». Les souvenirs de ses cinq années de service dans la Légion étrangère sont pleins d'informations incroyables. Zygmunt Jatczak parle chaleureusement de la vie des légionnaires, des opérations, des batailles, et de nombreux détails très intéressants.
Après une courte formation dans un camp d’entraînement situé dans une région forestière inexploitée imitant le paysage indochinois, le légionnaire Jatczak est parti pour l’Indochine où il a rejoint la 3ème Compagnie de 1er Bataillon de colonel Rossi à la 13ème DBLE. La compagnie a stationné dans le village de CaMau en Cochinchine. Pendant son séjour en Indochine il a connu six commandants de compagnie : le lieutenant Laffont, soldat calme et flegmatique qui a ensuite été blessé et paralysé à la suite de ses blessures à An Non Thai. le lieutenant René Imbot, qui a fait une brillante carrière de général plus tard. Le lieutenant Adam, et enfin le capitaine Gilnaves, grand officier à ses yeux qui est décédé à Hoa Binh.
Dans son livre, les récits des opérations contre le Viet Minh, les combats, les prisonniers, sont des souvenirs très précis au point de transporter le lecteur au cœur même de ces rizières indochinoises. En particuliers les actions dans la zone de Ca Mau et plus tard à Cu Chi sont des histoires vraies, vécues, qui expliquent l’atmosphère d’une guerre cruelle. A la fin de son service en Indochine, Zygmunt Jatczak a été blessé et se trouva incapable de participer à de nouvelles opérations. En 1952 il arrive au terme de son contrat de cinq ans, revenu en France, il y travaille jusqu'aux années 60.
Parlant de ses moments passés au sein de la Légion étrangère, il disait :
« j'ai eu beaucoup de chance, recueilli beaucoup d’expérience, j’ai échappé plusieurs fois à la mort et comme on dit à la Légion : « Non, rien de rien, non, je ne regrette rien ! ».
M. Zygmunt est revenu de là où il était parti, en Pologne, il vivait dans le Nord du pays et gardait le contact avec ses camarades de l’Amicale des Anciens de la Légion Etrangère de Pologne dont il est membre d’honneur.
Qu’il repose dans la paix des braves !