Il nous faut bien reconnaître, surtout sans entrer dans une polémique stupide que l’information concernant le décès du général (2s) Antonin Gilbert était mal interprétée dès le départ et qu'il nous était difficile d'afficher un texte et des photos.

De ce fait, nous avons lancé un appel à nos Amicales de la région parisienne pour qu'elles assistent aux obsèques du général qui avaient lieu et permettre ainsi, d’assurer une présence légionnaire pour son derniers « A Dieu ».

L’AALOCF était présente avec une délégation et nous remercions nos camarades pour leur disponibilité..

Aujourd’hui nous recevons l’éloge funèbre prononcée par le général (2s) Jacques Jacquinet, en l’église de Chatenay-Malabry (92290), que nous diffusons bien volontiers:

 

"J’étais un camarade et un ami d’Antonin,

Fils de gendarme, comme l’était le maréchal Juin.

Né sur les bords de la Loire, il fit l’essentiel de ses études comme interne dans un collège catholique de Vendée avant d’intégrer le « Prytanée militaire de la flèche et de là « l’Ecole Militaire de « Saint-Cyr » nouvellement installé à Coëtquidan, (comme beaucoup d’entre nous, je pense qu’il était animé d’un patriotisme déçu de ne pas avoir participé à la libération de la France. ».

Ayant choisi l’Infanterie, Gilbert fut envoyé comme nous tous en Indochine et précisément au Tonkin, le nord-Vietnam d’aujourd’hui. Le Tonkin, c’était l’enfer insurrections et répressions se succédaient sans trêve, très meurtrières de part et d’autre : l’Indochine avalait en un an, une promotion de « Saint-Cyr » quelque cent officiers. Notre promotion perdit cinquante de nos camarades.

Quelques années après, c’était l’Algérie. Antonin, capitaine, fut nommé à la tête d’une compagnie saharienne portée de la Légion qui surveillait, au Sahara, les passages vers l’Algérie. Il y fut très heureux.

Quelques années après, il fut nommé commandant du Régiment Etranger qui cantonnait de Corte à Bonifacio, dans une Corse sous tension.

Avec tact et habilité, il sut maintenir la Légion à l’écart des conflits militaires et s’attira l’estime des autorités et de leurs adversaires.

La suite de sa carrière fut consacrée à l’armement de l’Infanterie, du pistolet mitrailleur au mortier. Breveté technique, Antonin Gilbert s’y employa avec zèle et compétence, poursuivant ses études, quand il eut quitté l’Armée, au sein des grandes entreprises de l’Armement.

Retraité, Antonin s’installe à Sceaux dans une jolie maison avec jardin qu’il avait la joie d’entretenir.

Très chaleureux, il recevait amis et voisins tout en maintenant ses amitiés au sein de sa promotion.

Titulaire de la croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieures et de la croix de la valeur militaire, Antonin Gilbert était commandeur de la Légion d’honneur.

Antonin, mon Frère, mon Ami, tu as servi ton pays avec honneur et fidélité.

Tu as fait honneur à ta Famille, à ta promotion, à l’Armée.

Repose maintenant en paix, la paix des braves.

A Dieu, Antonin."