Avril 1918 : le R.M.L.E. gagne sa 7e citation au bois du Hangard en Picardie.
21 mars 1918 : trois armées allemandes attaquent les deux armées britanniques des généraux Byng et Gough, sur un front de plus de 60 kilomètres et brisent ce front en de nombreux endroits. C’est la grande offensive du général Ludendorff. Les soldats britanniques, de vrais et durs soldats qui ont fait leurs preuves, reculent vers les unités en repos qui voient arriver des cavaliers démontés, des artilleurs sans canon, des fantassins blessés sans arme, morts de fatigue, visage creusé.
23 mars 1918 : dès 7 heures du matin, un canon à longue portée tire sur Paris. Tout le monde croyait que la portée maximale d’un canon était de trente kilomètres. En réalité, la Grosse Bertha tirait sur Paris depuis le massif de Saint-Gobain à cent dix kilomètres.
2 avril 1918 : la division marocaine avec ses quatre régiments dont le R.M.L.E., rappelée dans le secteur d’Amiens suite à l’offensive allemande dans le secteur britannique de Saint-Quentin, et à la rupture du front le 21 mars, va s’opposer à l’avance allemande dans le Bois du Hangard et à Villers-Bretonneux. Lorsque la division marocaine arrive dans la région de Boves, la première poussée ennemie semble momentanément arrêtée ; pendant près de trois semaines, elle reste en réserve de commandement, prête à intervenir dans un moment de crise.
23 avril 1918 : c’est la crise. Des troupes alliées sont rappelées pour arrêter la poussée allemande, pour briser l’élan ennemi, pour colmater les brèches et pour soutenir les troupes australiennes et britanniques. La Légion Etrangère, affectée à la 1ère Brigade marocaine, est engagée à l’aile droite de la division marocaine sous les ordres du général Daugan.
24 avril 1918 : la crise se produit : la droite britannique fléchit sous une attaque puissante, et, si, dès le soir, les Australiens parviennent à reprendre brillamment Villers-Bretonneux, le danger néanmoins est loin d'être écarté. Les Anglais sont à bout de forces, ils ne disposent plus d'aucune réserve. Il est nécessaire de les relever et de refouler par un coup de boutoir vigoureux, l'ennemi qui menace directement Amiens. C'est à la Division Marocaine que le Général Debeney commandant la première Armée fait appel pour cette capitale mission.
24 avril 1918 : les quatre régiments de la Division passent rapidement sur la rive droite de l'Avre et se forment à l'Ouest et au Sud du bois de Gentelles. L'artillerie divisionnaire, encore engagée dans la région de Cottenchy, où elle travaille sans répit depuis le 11 avril, quitte ses positions de batteries en plein jour pour venir, en toute diligence, rejoindre la division.
25 avril 1918 : la situation de la droite anglaise est extrêmement confuse ; les premières lignes, tenues par des troupes épuisées, subissent de nombreuses fluctuations : le front est indécis. L'artillerie ennemie fait rage.
Dans la nuit du 25 au 26, les quatre régiments de la Division Marocaine, au milieu de mille difficultés, gagnent leurs emplacements de départ. Les guides que devaient fournir les Anglais, ne sont pas venus ou se sont perdus ; on marche à la boussole dans l'obscurité complète ; le front anglais même n'est plus continu : le 4° Tirailleurs, sans avoir traversé de troupes anglaises, se heurte à l'ennemi dès la sortie de Cachy et est obligé de livrer de durs combats pour atteindre sa ligne de départ. Malgré tout, les régiments sont en place à l'heure H ; la Légion à droite, le 4e R.T. et le 7e R.T.A. au centre, le 8e Zouaves, à gauche. Les fatigues et les pertes de ces pénibles mouvements de nuit n'ont en rien diminué leur ardeur.
26 avril 1918 : à 5 heures 15,l'attaque se déclenche. La brume est épaisse. Les bataillons s'ébranlent dans un ordre impressionnant. En un instant, les premiers éléments ennemis sont culbutés. Mais l'alerte est vite donnée, et, sur ce plateau sans une ride, un feu violent de mitrailleuses se déchaîne, feu infernal qui rappelle Belloy, et qui sème la mort. Les troupes anglaises à la droite de la division attaquent le bois de Hangard ; elles échouent, arrêtées par une grêle de balles. La Légion prend leur place, et entraînée par le lieutenant-colonel Rollet, pénètre dans le bois, dont elle arrache morceau par morceau toute la partie ouest.
L’assaut du 4e Régiment de Marche de Tirailleurs Tunisiens. Les compagnies de tête du 4e Régiment du lieutenant-colonel Aubertin sont fauchées dès les premiers 5oo mètres ; à leur tête, le capitaine Gaston Faraud tombe glorieusement. Les deuxièmes vagues cependant dépassent les premières. La section de mitrailleuses du lieutenant Georges Lebout constitue 1e détachement de liaison entre le 4e Tirailleurs et la Légion. On lui a fixé son itinéraire et sa vitesse de marche ; elle part, des hommes tombent, la marche continue ; le lieutenant tombe à son tour, le mouvement se poursuit, pas un blessé n'est revenu, pas un tirailleur n'a reparu, pas un n'a regardé en arrière. La section Lebout est couchée sur le plateau de Hangard.
Assaut du 7e Régiment de Tirailleurs Algériens. A gauche du 4e Tirailleurs, le 7e R.T.A. du colonel Schultz s'élance ; le bataillon de Saint Léger, d'un seul bond, atteint la route Villers-Bretonneux, bois de Hangard ; c'est son objectif normal. Mais n'est-il pas coutume que le 7e Tirailleurs dépasse toujours son objectif normal ? Le sous-lieutenant Montfollet dont la bravoure fait l'admiration de tous, se lève pour enlever sa section ; à peine debout, il tombe, frappé d'une balle au front. Le capitaine Britsch, calme sous la mitraille, donne des ordres à ses agents de liaison ; une balle le couche à terre. Non loin de lui, tombent le capitaine Faye et le lieutenant de Boisrenard, héros légendaire de tant d'exploits passés.
Assaut du 8e Zouaves. A gauche de la ligne d’attaque, les Zouaves du lieutenant-colonel Lagarde se sont élancés, le bataillon Durand en tête ; en deuxième ligne, le 3e bataillon dont le chef, le commandant Cadiot tombe bientôt, blessé par balle. Ils gravissent les pentes de crêtes du monument de Villers-Bretonneux, mais ne peuvent atteindre le but fixé à leur vaillance. En vain, le lieutenant Jolivald veut-il forcer le succès, il succombe de n'avoir pu accomplir sa mission. Toute la ligne semble clouée au sol.
Assaut du détachement russe. Soudain un soubresaut agite la ligne. Une petite troupe s'est dressée dans la plaine : cette troupe s'élance, elle passe comme une trombe entre zouaves et tirailleurs ; magnifique, la baïonnette haute, méprisant les balles qui la déciment, officiers en tête, elle bondit sur l'ennemi d'un tel élan qu'elle le refoule jusqu'à la route du monument. Quels sont donc ces hommes prodigieux, qui, hurlant des paroles incompréhensibles, sont parvenus chose à peine croyable, à franchir cette zone de mort que zouaves et tirailleurs n'avaient pu dépasser ? Ce sont les Russes de la Division Marocaine. Gloire à eux ! Gloire à ceux qui sont tombés, et gloire aussi à ceux qui ont survécu, et qui, n'ayant pu, trop peu nombreux, se maintenir sur la position conquise, ont tenu d'aller la nuit tombée, arracher aux mains de l'ennemi les cadavres de ceux de leurs frères qu'ils y avaient laissés !
Assaut du Régiment de Marche de la Légion Etrangère.
A la naissance de l’aube, les légionnaires boivent leur café fumant ; ils distinguent très suffisamment le fameux bois, petite masse sombre sur le plateau crayeux, arbres manchots, tout noirs, très pitoyables arbres troncs avec ici et là quelques feuilles vertes.
A 5 heures 15 du matin, la Légion attaque une nouvelle fois, mais sans préparation d’artillerie car le temps presse ; le 1er Bataillon, sous les ordres du commandant Husson de Sampigny, forme le détachement d’assaut, le 3e Bataillon, sous les ordres du commandant Colin, s’installe en soutien à 300 mètres en arrière tandis que le 2e Bataillon est en réserve. Malgré le tir d’artillerie, les mitrailleuses allemandes battent le glacis absolument découvert. Néanmoins, le 1er Bataillon quitte ses positions et s’élance droit devant lui. Le chef de bataillon Husson de Sampigny est grièvement blessé. Privé d’officiers, tous fauchés à la première attaque, le 1er Bataillon est commandé par un simple légionnaire, Kemmler, volontaire luxembourgeois. A gauche du 1er Bataillon, une compagnie de tirailleurs est pratiquement anéantie. Le 3e Bataillon suit rapidement les premières vagues d’assaut. Le commandant Jean Colin et les capitaines Sandre, Bouffé, Tartrais, Meyer sont tués lors de l’assaut. Le 3e bataillon, très éprouvé lui aussi par les rafales nourries, se jette dans le bois du Hangard et fait sa jonction avec les Anglais. Le 2e Bataillon qui prend part à la lutte à son tour permet de tenir vaille que vaille le terrain conquis.
Mais les légionnaires ne sont plus seuls face aux mitrailleuses ; en même temps qu’eux, sur le plateau crayeux entre leurs groupes, devant eux, s’avancent des machines étranges, cliquetantes, lentes, lourdes, maladroites : les tanks.
- Les tanks mis en ligne ce jour-là pour attaquer le bois du Hangard appartiennent à une unité britannique rameutée dans le désordre du repli. Une partie des hommes de la vague d’assaut peut marcher derrière les tanks, abritée par eux ; de plus, les nids de mitrailleuses voient arriver sur eux une tortue d’acier crachant du feu.
- Les tanks ne sont pas assez nombreux ; il n’y a pas de liaison entre eux ni avec la troupe assaillante. Cette attaque avec les chars est du bricolage mais les tanks britanniques aident beaucoup les légionnaires à la conquête du Bois du Hangard puis à s’y maintenir. Finalement l’ennemi doit abandonner ses postions.
- La prise du Hangard voit l’anéantissement des deux bataillons du R.M.L.E. qui ont lancé l’assaut, le 1er bataillon et le 3e bataillon.
- Le R.M.L.E. a perdu dans cette prise 18 officiers, dont le chef de bataillon Jean Colin, et 833 légionnaires tués ou blessés, presque tous par les mitrailleuses.
La nuit est venue : aller plus loin est folie ; on s'organise sur le terrain conquis, tâche difficile sur ce glacis où n'existe aucun abri, que rase sans arrêt une nappe de balles et qu'ébranlent à intervalles irréguliers les plus terribles bombardements jamais subis par la division marocaine.
L’artillerie divisionnaire riposte aux bombardements par d'énergiques tirs que combine avec son habituelle maîtrise, le colonel Maloigne, commandant l'A. D. M. A la moindre demande de la première ligne, elle répond par de formidables barrages, et, sous sa vigilante protection, l'infanterie peut mener à bien l'organisation du terrain conquis que dirigent le colonel Schuhler, pour le secteur de la 2e brigade, et pour celui de la 1ère brigade, le colonel Bouchez qui, en pleine bataille, a remplacé au P. C. de Gentelles, le colonel Mittelhausser, nommé au commandement d’une division et promu général.
Dès le 28 avril, un communiqué fait connaître au monde la vaillance de la Division : ‘’ La célèbre Division Marocaine, troupe d'élite, qui fut engagée au bois de Hangard, au lieu et place des Anglais fortement ébranlés, subit des sacrifices sanglants, notamment pour le 1er Régiment Etranger, les régiments de turcos et de zouaves de cette division. Les vagues d'assaut furent dispersées par le feu violent des mitrailleuses allemandes ; seuls quelques éléments des braves assaillants ennemis, atteignirent notre ligne au sud de Villers-Bretonneux.’’ Mais les sacrifices ont été sanglants, 74 officiers et 3.5oo hommes hors de combat étaient la rançon du succès obtenu.
28 avril 2018 : la 19e D.I. allemande, montée en ligne pour attaquer le 26 au matin, doit, à la suite des pertes sanglantes que la division marocaine lui fit subir, est relevée par la 109e D.I. allemande alors que la Division Marocaine va rester en ligne jusqu’au 7 mai. Les nuits et les jours qui se succèdent jusqu’au 6 mai, sont occupés à aménager les positions tenues et à repousser toutes les contre-attaques. Les tanks sont autant de petits fortins très redoutables aux fantassins allemands qui contre-attaquent.
- Le R.M.L.E., dont le drapeau a été décoré de la Légion d’Honneur le 04.12.1917, qui a consenti de très lourds sacrifices, recueille sa 7e citation à l’ordre de l’armée.
- Enfin il faut ajouter avec fierté, parce que c'est le résultat de l’œuvre du R.M.L.E. et de ses sacrifices, c'est qu'à partir de ce jour-là, l'ennemi n'osa plus renouveler ses attaques. La route d'Amiens lui était à jamais fermée.
- « Le Boche apprécie notre valeur » disait le général Daugan à ses troupes en quittant la région, « il nous retrouvera. »
Jean Balazuc P.P.P.P.
Sources principales.
La Légion : Grandeur et Servitude – Historama N° spécial XI-1967.
La Légion Etrangère : Voyage à l’intérieur d’un corps d’élite de John Robert Young & Erwan Bergot – Editions Robert Laffont – 1984.
Le 3e Etranger de Philippe Cart-Tanneur & Tibor Szecsko – Branding Iron Production – 1988.
Histoire de la Légion Etrangère de Georges Blond – Plon – 1981.
Site Mémoire des hommes du S.G.A.
Site du Mémorial de Puyloubier.
Wikipédia.
Décret du 27 septembre 1917 portant attribution de la Croix de Chevalier de la Légion d'honneur au drapeau Régiment de marche de la Légion étrangère
« Merveilleux régiment, qu'animent la haine de l'ennemi et l'esprit de sacrifice le plus élevé. En Artois, le 9 mai 1915, sous les ordres du lieutenant-colonel Cot, s'est élancé à l'assaut des Ouvrages Blancs, enfonçant, d'un seul bond, toutes les organisations ennemies, enlevant la cote 140, poussant jusqu'à Carency et Souchez. En Champagne, le 25 septembre 1915, sous les ordres du colonel Lecomte-Denis, puis du commandant Rozet, a conquis l'ouvrage de Wagram, au Nord de Souain, Le 28 septembre, sous les ordres du lieutenant-colonel Cot, a triomphé d'une organisation puissante et, poussant jusqu'aux tranchées et au bois de la Ferme de Navarin, les a enlevés. Dans la Somme, le 4 juillet 1916, sous les ordres du lieutenant-colonel Cot, après avoir franchi un glacis de 800 mètres, fauché par les mitrailleuses, a conquis à la baïonnette Belloy-en-Santerre et l'a gardé, malgré un bombardement intense, contre les efforts violents et répétés de l'ennemi. En Champagne, devant les monts de Moronvilliers, le 17 avril 1917 sous les ordres du lieutenant-colonel Duriez, puis du commandant Deville, s'est élancé à l'attaque contre un ennemi résolu, trois fois supérieur en nombre. Par un combat corps à corps, ininterrompu pendant cinq jours et cinq nuits, s'est emparé des tranchées du Golfe et du village d'Auberive. À Verdun, le 20 août 1917, sous les ordres du lieutenant-colonel Rollet, a enlevé le village de Cumières et son bois, avec une telle fougue, qu'il a dépassé l'objectif final qui lui était assigné. S'est ensuite rendu maître de la côte de l'Oie et de Régneville. »
Ordre Général N° 69 du 14 Juillet 1918, de la 1ère Armée :
Le 26 Avril 1918, sous le commandement du lieutenant-colonel ROLLET, animé d'une indomptable énergie et du plus bel esprit de sacrifice, s'est magnifiquement élancé à l'attaque du Bois de Hangard et du plateau au sud de Villers-Bretonneux, remplissant sa mission malgré une résistance opiniâtre de l'ennemi. S'est cramponné ensuite au terrain conquis, résistant successivement à cinq contre-attaques, maintenant intégralement les gains de la journée et contribuant, par son héroïsme, à briser la ruée de l'ennemi.
Division marocaine : général Albert Dungan.
1ère brigade : colonel Bouchez.
4e R.M.T.T. : lieutenant-colonel Aubertin.
R.M.L.E. : lieutenant-colonel Rollet, C.Ba. Colin et de Sampigny.
2e brigade : colonel Schuhler, C.Ba. Saint-Léger.
7e R.T.A. : colonel Schulz.
8e Zouaves : lieutenant-colonel Lagarde, C.Ba. Cadiot et Durand.
Artillerie divisionnaire : colonel Maloigne.
Aubertin Charles Joseph, lieutenant-colonel, chef de corps du 4e Régiment de Marche des Tirailleurs Tunisiens du 29.07.1916 à 1919. Au 01.01.1919, le 4e R.T. est titulaire de la fourragère de la Légion d’Honneur et de six citations à l’ordre de l’Armée.
Belthoise Fernand Eugène, né le 15.06.1885 à Meaux dans la Seine-et-Marne ; adjudant au R.M.L.E. ; disparu le 26.04.1818 dans les combats du Bois de Hangard dans la Somme ; mort pour la France par jugement du 04.03.1921.
Bouffé Charles Henry George, né le 23.08.1875 à Rochefort dans la Charente Inférieure ; capitaine, commandant la 3e compagnie du Bataillon B du 2e Régiment de Marche du 1er Etranger ; il participe aux combats du 9 mai 1915 dans le Pas de Calais ; capitaine adjudant major du I/R.M.L.E. ; tué au combat le 26.04.1918 dans le Bois du Hangard dans la Somme.
Bouyoux Louis, né le 10.02.1877 à Tulle en Corrèze ; sergent-major au R.M.L.E. ; tué à l’ennemi le 28.04.1918 à Cachy dans la Somme.
Burckhalter Théophile, né le 04.01.1880 à Reconvilier en Suisse ; lieutenant au R.M.L.E. ; tué au combat le 26.04.1918 dans le Bois du Hangard dans la Somme.
Colin Jean Eugène Maurice, né le 11.12.1872 à Romans dans la Drôme ; chef de bataillon, commandant le 3e bataillon du R.M.L.E. ; tué au combat le 26.04.1918 à Cauchy dans la Somme ; l’avis de décès est transmis à sa famille le 24.05.1918.
1085 Colin sont inscrits sur le Site Mémoire des Hommes ; Guerre 1914-1948.
Collins, capitaine au R.M.L.E. ; mort pour la France le 25.04.1918, dans la Somme.
Dumas, capitaine, au I/R.M.L.E. ; tué au combat le 26.04.1918 à Cachy dans la Somme.
Dungan Albert Joseph Marie, général commandant la division marocaine du 1er septembre 1917 au 23 janvier 1922.
Effremoff Paul, né le 01.01.1873 à Astrakhan en Russie ; lieutenant au R.M.L.E. ; tué au combat le 26.04.1918 à Cathy dans la Somme.
Faraud Gaston Joseph, né le 30.08.1886 à Grenoble dans l’Isère ; capitaine au 4e Régiment de marche de Tirailleurs Tunisiens ; disparu le 26.04.1918 à l’est du Bois de Gentelles dans la Somme, mort pour la France par jugement du 06.09.1920.
Guadaguini Jacques, né le 09.05.1879 à Darfes-Brescia en Italie ; lieutenant au R.M.L.E. ; mortellement blessé au combat le 26.04.1918, décédé le 27.04.2018 à Cathy dans la Somme.
Hageli Paul Eugène, né le 27.01.1882 à Noirefontaine dans l’Eure ; capitaine au R.M.L.E. ; mortellement blessé au combat le 26.04.1918, décédé le 28.04.2018 à Cathy dans la Somme.
Husson de Sampigny Marie, Joseph, Pierre, né le 27.04.1876 à Château-Gontier en Mayenne ; capitaine, commandant la 4e compagnie du Bataillon D du 2e Régiment de marche du 1er Etranger ; il participe aux combats du 09.05.1915 dans le Pas de Calais ; ; en plein combat dans la Somme, le 11.07.1916, il succède au commandant Ruelland, chef du 1er Bataillon du R.M.L.E. Chef de bataillon, commandant le 1er bataillon du R.M.L.E., pendant les combats d’Auberive en avril 1917 ; il participe aux combats à Verdun en août 1917 ; grièvement blessé le 26.04.1918 lors de l’attaque du Bois de Hangard ; tué à l’ennemi le 20.07.1918 dans le secteur de Dommiers, à Chaudun, dans l’Aisne.
Jolivald Charles Edouard, né le 04.01.1887 à Nancy dans la Meurthe-et-Moselle ; sous-lieutenant au 8e Zouaves ; tué à l’ennemi le 26.04.1918 au Sud-Est de Villers-Bretonneux.
Kemmler, légionnaire, volontaire luxembourgeois du 1er bataillon du R.M.L.E. ; le 25 avril 1918, au bois de Hangard, son bataillon étant privé d’officiers, tous fauchés à la première attaque, il le commande pendant un long moment.
Lebout Georges François, né le 22.06.1890 à Paris dans la Seine ; lieutenant au 4e Régiment de marche de Tirailleurs Tunisiens ; tué à l’ennemi le 26.04.1918 à Cachy dans la Somme.
Meyer Eugène Auguste, né le 11.08.1881 à Paris dans la Seine ; capitaine, commandant la 3e compagnie du I/R.M.L.E. ; tué au combat le 26.04.1918 à Cachy dans la Somme.
Rollet Paul Frédéric, né le 20.12.1875 à Auxerre ; saint-cyrien de la promotion 1894 Alexandre III ; affecté à la Légion le 04.12.1899 ; en 1901, lieutenant, il sert au 1er R.E. dans le Sud-Algérien ; de 1902 à 1905, il est alors à Igli à Madagascar ; ‘’lieutenant espadrilles’’ surnommé ainsi en raison de ses habitudes vestimentaires ; lieutenant, il commande la 3e compagnie du 1er Etranger en 1904 ; de 1905 à 1911, il sillonne les confins algéro-marocains à la tête de son unité ; puis il combat les irrédentistes marocains de la région d’Oujda ; en 1911, il est affecté avec la 3e compagnie montée du 2e Etranger au corps de débarquement de Casablanca : cette période façonne un chef militaire hors normes avec 17 participations à des combats contre les dissidents, attaques, coups de main, deux citations ; dès le début de la guerre, en congé de fin de campagne, le chef de bataillon demande à partir sur le front français et il quitte la Légion et se retrouve piégé dans la régulière ; chef de corps du 331e R.I. de 1914 à 1917 ; il retrouve la Légion le 30.05.1917 ; lieutenant-colonel, chef de corps du R.M.L.E. en 1917-1918 ; il en fait le Régiment le plus décoré de l’armée française ; il repart au Maroc en 1919 avec son régiment qui devient le 3e R.E.I. ; il devient un des maréchaux du général Louis Lyautey, à travers le Moyen-Atlas ; en 1925, il est nommé chef de corps du 1er Etranger ; il conduit les destinées d’Une Légion modernisée et dotée de structures sociales qui perdurent ; il organise les fêtes du Centenaire le 30 avril 1931 à Sidi-Bel-Abbès ; en 1931, il est nommé général de brigade, inspecteur de la Légion Etrangère, poste nouveau créé pour lui ; il crée une revue ‘’Légion Etrangère’’ ainsi que la Maison de retraite du légionnaire d’Auriol en 1934. Il est le ‘’Père de la Légion’’. Grand-Officier de la Légion d’Honneur, Croix de guerre 1914-1918 avec sept palmes, une vingtaine de décorations. Rendu à la vie civile, il accepte la présidence de l’Union nationale des blessés de la tête et de la face, ‘’Les Gueules Cassées’’. Décédé le 16.04.1941 ; enterré à Sidi-Bel-Abbès, son cercueil est transféré à Aubagne le 29.09.1962, dans le carré Légion du cimetière de Puyloubier. La promotion de Saint-Cyr 1978-1980 porte son nom.
Sandre Charles Gustave, né le 07.07.1882 à Saint-Josse-ten-Noode en Belgique ; capitaine au 1er Bataillon du R.M.L.E. ; tué au combat le 26.04.1918 à Cachy dans la Somme.
Tartrais Louis Eugène, né à Rennes dans l’Ille-et-Vilaine ; capitaine, commandant la 2e compagnie du I/R.M.L.E. ; tué au combat le 26.04.1918 à Cachy dans la Somme.
Officiers du 7e R.T.A. tués à l’ennemi, le 26.04.1918 au Sud-Est de Villers-Bretonneux.
Lieutenant de Boisrenard ; capitaine Marie Pierre Jean Albert, né le 14.05.1886 au Havre dans la Seine inférieure ; capitaine Faye ; sous-lieutenant Montfollet.
Le cimetière militaire britannique du bois de Hangard a été édifié par le Corps Burial Officer en août 1918 sur un site qui se trouvait sur les lignes allemandes avant l'offensive du 8 août. Il contient 155 corps.
Située près d'un bois, accessible par un chemin chaotique (bien indiquée dans le village), cette nécropole contient 155 corps (61 Canadiens, 58 Britanniques, 17 Australiens, 5 Sud-Africains et 14 Français) dont 39 inconnus. A la fin de mars 1918, au cours de l'offensive allemande en Picardie, Hangard était devenu le point de jonction des armées française et britannique. En avril 2018, le R.M.L.E. livre de furieux combats pour prendre le bois d’Hangard. Entre le 4 et le 25 août, le village et le bois furent le théâtre de violents combats. En juillet 1918, cet endroit se trouvait dans les lignes allemandes mais, après la contre-offensive alliée du 8 août, les Canadiens y érigèrent ce cimetière. Des tombes d'avril et août 1918 y furent rassemblées. Après l'armistice, d'autres venant du proche champ de bataille de Villers-Bretonneux et de celui de la Somme d'octobre 1916 furent également regroupées ici.