Notre nouveau grand musée doit prochainement s’ouvrir au public, je laisse vagabonder mes pensée vers un avenir très proche. Je me régale parfois de faire une recherche sur un mot inconnu ou moderne, ma curiosité est à son comble quand celui-ci ne figure pas dans les dictionnaires anciens. Ainsi, ma toute dernière enquête touche le mot “solipsisme”. Après recherches, je parviens à la définition suivante: “attitude intellectuelle considérant que seule la conscience du sujet pensant (en l’occurrence moi) est réellement présente au monde”. A ceux que cette vision séduit, il est conseiller de découvrir les oeuvres d’un évêque anglican irlandais du XVIII° siècle, George Berkeley, dont le système de pensée pourrait être appelé ‘immatérialisme”. Une anecdote me permet une introduction intéressante: “le 09 octobre 2010, un jour qui ressemble aux autres jours, au Muséum of Modern Art de New York, quelques visiteurs déambulent dans les salles, téléphone portable bizarrement brandi devant eux, comme s’ils observaient et filmaient le vide”. Sur leur écran, ils découvraient des oeuvres qui semblaient être là et qui pourtant n’y étaient pas, rendues visibles par la magie d’une application qui révélait ce que les yeux seuls ne discernaient pas. Officiellement, les responsables du musée n’étaient pas au courant qu’une exposition virtuelle avait lieu dans leurs murs qui n’étaient plus leurs murs puisque cette exposition avait lieu précisément dans l’image des murs du musée. Imaginons un instant ce genre de manifestation culturel au nouveau musée de la Légion à Aubagne ? A l’entrée, une pancarte discrète: “le mot réel ne suffit plus, la réalité peut être désormais augmentée!”. Ainsi, il faut s’attendre à ce que de nombreuses applications vont augmenter notre acuité visuelle. Bientôt l’écran du téléphone sera obsolète, ce seront des lunettes, puis des lentilles, puis des dispositifs de projection rétinienne nous permettrons de voir le monde un peu à la façon d’un "terminator" sans la volonté de tuer (quoi que…). Il serait à mon avis, réducteur de ne voir là qu’une source de tromperie, parce que, finalement, ces dispositifs révèlent que c’est moins le réel qui est la source de la vision que la vision qui est la source du réel. Poussant ma curiosité, je découvre une application curieuse: “SkySafari” qui indique, dans le ciel étoilé, des objets dont l’espace et le temps nous séparent sont là sans être là, des fantômes à l’image de ceux que supposaient voir nos ancêtres, on s’approche de l’expression énigmatique: “le monde comme volonté et comme représentation”. On comprendra alors que celle-ci ne saurait s’éloigner du monde puisqu’elle le constitue. Je laisse vagabonder mon imagination, un jour nous ne serons plus là, mais cette absence sera toute relative. Des tablettes seront braquées sur les espaces où nous avons vécu. Nous aurons disparu et pourtant, nous ferons des apparitions dans l’embrasure de ce genre de fenêtres qui remonteraient le temps… A quand le combat de Camerone en direct? Folies ierréelles mais peut-être réelles, il n’est pas interdit de rêver, il est seulement interdit d’interdire… un rêve… Christian Morisot - Communication FSALE