"La plaisanterie expliquée cesse d'être une plaisanterie" (Voltaire).
Une des missions prioritaires proclamées par notre Président est l’aide à l’embauche, une action salutaire pour le personnel quittant les rangs de la Légion d’active qui pourrait éventuellement favoriser la fidélisation de nos jeunes anciens aux amicales de proximité. Une manière de réduire le chômage, d’amorcer l’intégration de nos jeunes devenus anciens légionnaires et de renforcer les rangs de nos amicales vieillissantes en faisant baisser l’âge moyen de leurs adhérents. Certes le projet est tout à fait louable et dans la droite ligne de la mission de la Fédération, cependant, d’autres aspects de son action doivent être exploités voire développés. La FSALE ne saurait se borner à n’être qu’une fédération à caractère social, d’autres organismes, à l’échelon légionnaire et national sont en place et sont mieux « armés » pour remplir ce genre de mission.
Forts de nos actions de solidarité active, destinées aux cas les plus urgents, il nous faut ajouter à notre arc la corde du patrimoine immatériel, de la mémoire et de notre histoire...
Nous n'existons qu'avec l'autre... que par l'autre !
Hormis nos propres locaux, le patrimoine de la FSALE, ne peut être qu’immatériel ; ceux physique, matériel, actif, sont confiés aux bons soins de la Légion “active”.
Patrimoine immatériel? Pas tout à fait, car la conservation de la mémoire doit s’appuyer nécessairement sur des témoignages écrits, sur nos archives, sur la mémoire écrite de nos traditions… Les éléments constitutifs de ce que l’on peut appeler le mythe légionnaire.
Ainsi La conservation patrimoniale fait appel à l’idée d’héritage légué par les générations qui nous ont précédés et que nous devons transmettre dans son intégrité en y ajoutant l’histoire des légionnaires d’aujourd’hui et de ceux de demain. Le cadre convenu de la propriété individuelle est ainsi dépassé au profit de celui du bien commun qui donne le sentiment d’appartenir à une communauté, celle des anciens légionnaires qui ont fait le choix de rejoindre nos amicales et notre Fédération en nous gratifiant de leur fidèle et honorable présence.
Quelques exemples d’actions concrètes méritent d’être citées, telles celles qu’a mené le major (er) Hubert Midy, avec son travail de “mineur de fond” quant à réaliser « un répertoire des sépultures de nos morts », vaste contribution à l’enrichissement de notre patrimoine immatériel, ou encore le remarquable et remarqué travail de rédaction des “Cahiers de la Mémoire”, relié par le lieutenant-colonel(er) Baubiat…
Hélas, de nos jours personne ne peut ou ne souhaite consacrer son temps et son talent à la continuation de cette tâche de longue haleine. Nous avons toujours sollicité une demande pressante à nos anciens pour qu’ils nous fassent parvenir leurs écrits. Malheureusement le constat est sans appel, le message ne passe pas pour plusieurs raisons et certains anciens estiment n’avoir pas le talent nécessaire pour relater par écrit leurs souvenirs. D’autres plus téméraires, se lancent dans l’écriture de livres retraçant leur passage à la Légion étrangère, force est de constater que souvent ces livres n’intéressent que le cercle familial ou amical de l’auteur. En revanche, ces travaux transmis à la Fédération pourraient s’inscrire dans une œuvre plus vaste qui regrouperait les événements, anecdotes et moments de vie hors du commun de nos anciens. Avant que les mémoires ne s’éteignent à jamais, chaque jour qui passe est un jour « trop tard », un morceau de mémoire perdu.
La loi “Français par le sang versé”, formule qui claque comme une fière affirmation de notre idéal et de nos valeurs est venue enrichir le patrimoine immatériel légionnaire. Elle témoigne d’une détermination qui réside dans le fait d’accepter comme ultime marque de l’orgueil de servir, l’idée de mourir pour défendre un pays qui n’est pas le sien. Ce véritable choix de vie scelle le pacte du dévouement, de la pure abnégation et de la fidélité qui fait du légionnaire un fils de France. C’est une belle réussite menée de bout en bout par la Fédération, qui est venue couronner la reconnaissance de l’idéal légionnaire.
Défendre et préserver notre patrimoine… voilà une bien belle et noble mission prioritaire qui s’exprime par une générosité jamais absente. Cette générosité est celle forgée par une liberté, un humanisme, une tolérance, une justice, une fraternité, jamais prise en défaut. Défendre et préserver… pourrait-on trouver plus belle formule pour un organisme qui a pour vocation de fédérer les anciens légionnaires du monde entier ?
Nous regrouper une fois tous les 3 ans pour participer au Congrès nous permet de conforter notre adhésion à la seule représentante officielle des anciens légionnaires : la FSALE.
Si certains seraient tentés par une forme de dissidence, qu’ils sâchent qu’il pourraient être considérés comme des méthastases à un cancer qu’ils nous faut sans émotions combattre…
Rien n’est parfait dans ce monde en délicatesse mais il reste incompréhensible que certains de nos magnifiques anciens n’ont pas compris que seule la cohésion et la fidélité à notre institution nous permettent, sans ambiguïté, ni hypocrisie, de réagir face à toutes adversités touchant notre identité qui ne manqueront pas de se présenter dans un avenir proche. Restons soudés et solidaires, c’est à ne point douter indispensable, prioritaire, c’est la condition sans laquelle notre survie est engagée.
Haut les cœurs, ne nous trompons pas de cible…
CM