Né à Athènes en 1882, Demetrios Emmanuel Galanis, peintre grec naturalisé français, a commencé sa carrière artistique d’abord comme dessinateur satirique, puis paysagiste et illustrateur de livres avant de se consacrer à la gravure. Au moment de la Première Guerre mondiale, Galanis s’engage dans la Légion étrangère. Il acquiert la nationalité française et est appelé à servir dans l'armée française. De 1916 à 1918, il était à Corfou comme interprète pour l'armée française.
Dès sa jeunesse, il s’intéressait vivement à la musique, les mathématiques et les arts et a publié une série de caricatures dans des journaux et magazines de l’époque. Il a fait des études à l’Ecole Polytechnique d’Athènes et après des études de dessin auprès de Nikiforos Lytras, il s’installe à Paris et entame des études à l’Ecole des Beaux-arts, dans l'atelier de Fernand Cormon. De 1901 à 1912, il fut le collaborateur de magazines humoristiques très réputés en France. Dès 1904, il expose au Salon de la Société nationale des beaux-arts, au Salon d'automne, au Salon des humoristes, au Salon des Indépendants. À Paris, Galanis fréquente les milieux intellectuels et rencontre Jean Moréas, Derain, Matisse, Nonda et Maillol.
A Paris, vers 1919, Galanis fait la connaissance d'André Malraux. Une profonde amitié a uni les deux hommes, qui ont également collaboré dans le secteur de l’éditorial. Grâce à Galanis qui était en relation avec de nombreux autres peintres et poètes, Malraux va s’insérer plus facilement dans le milieu artistique parisien. Pour Malraux le travail de Galanis était capable de provoquer des émotions comparables à celles de Giotto.Et c’était Malraux en tant que ministre de la Culture, qui, en 1959, a remis à Galanis la décoration de l’ordre de la légion d’honneur.
L’œuvre picturale de Galanis se caractérise d’une variété des sujets, des scènes mythologiques ou idylliques à des paysages, nus et natures mortes et révèle d’une influence de l’œuvre de Cézanne et des mouvements du fauvisme et du cubisme.
Son intérêt pour la gravure est né probablement lors d’un de ses voyages en Allemagne. Dès 1930, il s’y consacre exclusivement. Selon Christian Zervos, ‘’la gravure trouve chez Galanis des attentions exquises, des soins minutieux, une grande ingéniosité. Elle est installée en plein cœur de sa production. Elle a les honneurs du bois et du cuivre. Elle profite des patientes recherches du peintre préoccupé des rapports constants entre la forme et la couleur. Les sujets de Galanis sont aussi variés que sa technique. Il s'applique à rendre la nature qu'il aime profondément. C'est avec un sentiment très sincère qu'il peint et grave ses paysages méditerranéens. »
Professeur aux Beaux-Arts de Paris, membre de l'Académie des beaux-arts dès 1945, membre correspondant de l’Académie d’Athènes dès 1950, Galanis meurt à Paris en 1966. Il fut l’un des graveurs les plus importants en Europe pendant la première moitié du 20ème siècle et un pionnier pour la gravure grecque. Son œuvre et ses enseignements ont exercé une influence considérable sur ses collègues. Grand connaisseur de différentes techniques, il a apporté un air de renouveau à la gravure traditionnelle. Pour les graveurs grecs, Galanis est considéré comme "le père et l'enseignant de la gravure grecque moderne", car ils sont essentiellement entrés en contact avec la gravure européenne moderne à travers son propre travail.