DIX ANS 

Oui, j’évalue à une dizaine d’années la durée de mon insistance épisodique auprès de différentes autorités, pour obtenir la réhabilitation de la tombe du colonel Marie Louis Henry de Granet-Lacroix de Chabrières né le 1er mars 1807 à Bollène (Vaucluse) et mort à la tête du 2ème régiment étranger le 4 juin 1859 à Magenta.

Chacun sait que le quartier du 2ème REI porte son nom. Ce que l'on ne sait pas ou moins, c'est que sa  tombe se trouve à un jet de pierre de ma maison, dans un minuscule cimetière qui jouxte la petite chapelle de Saint Ferréol, dans le quartier éponyme, perdu au milieu des vignes à Bollène.

Pendant une période, le service général d’un de nos régiments de proximité se chargeait, de temps en temps, d’assurer l’entretien du lieu qui avait fait l’objet d’une donation – par la famille du colonel -  à l’hôpital de la ville, maintenant transformé en maison de retraite, qui n’a pas voulu le vendre aux propriétaires du domaine viticole sis dans l’ancienne propriété des de la Croix-Chabrière, auquel l’ensemble est presque accolé.

Je suppose que la donation était une manière de « s’en laver » les mains…

Enfin, je ne pouvais, pas plus qu’un ancien sous-officier qui habite à quelques encablures de là, me charger de l’entretien des locaux. C’est la raison pour laquelle j’alertais les uns et les autres, y compris les chefs de corps et les services du COM.LE.

La SAMLE alertée aussi, a dépêché une mission pour constater l’existence de la tombe et l’état des lieux. Notre regretté camarade et ami Hans Eberlé avait, à la demande de Gilbert Tissot, obtenu un effort de son dernier régiment.

Quelques travaux furent entrepris, les murs repeints, les végétaux envahissants coupés, l’ensemble nettoyé… bref, des améliorations certaines et bienvenues malgré la disparition de la pierre à l’insigne du 2ème REI…

Les 12 et 18 septembre j’eus des entretiens avec Madame le Maire de ma ville, maire devenu célèbre non pour son appartenance à un parti bien à droite qui n’est pas le FN, mais par son refus de marier deux femmes, ne respectant pas par-là les dispositions de la loi Taubira, ce pourquoi je l’ai félicitée. Nos rencontres destinées à traiter de problèmes d’urbanisme, m’ont donné l’occasion de lui parler de la tombe du colonel de Chabrières dont un pont de la ville porte aussi le nom. Et c’est elle, au courant du problème, qui m’a informé que le « Souvenir Français » avait restauré le cimetière et fait apposer une pierre tombale en marbre noir, gravée en lettres d’or, en remplacement de l’ancienne dalle dont j’ignore la destination.

Je pense que la SAMLE n'est pas étrangère à cette entreprise. Je me suis rendu peu après sur les lieux et j’ai eu le plaisir de constater que la persévérance et l’opiniâtreté des uns et la bonne volonté d’autres, ont permis cette belle réalisation. J’en ai profité, avec l’ancien sous-officier qui m’accompagnait, pour arracher quelques mauvaises herbes qui m’ont rappelé mes jeunes années où l’on désherbait à la pelle US. Pourvu que cette restauration ne tombe pas de nouveau dans l’oubli…

Du coup, sans plus penser à Ischeriden ou Magenta je suis allé acheter quelques bonnes bouteilles de La Croix-Chabrières à ce bon vigneron féru, de surcroît, de la chose militaire.

AM