Comme la religion, la patrie a son culte, ses temples, ses martyrs, ses papes. Les premiers chrétiens mouraient pour leur Dieu, en 14-18, plus d’un million six cents mille français sont morts pour la Patrie.

La guerre n’ayant rien appris à certains, il est intéressant d’entendre le patriotisme de l’époque sur la tuerie des “poilus”. La Patrie, disait-on est une réalité historique dont on ne peut guère s’affranchir, la nature nous l’impose comme nos Parents. Ce qui fait la patrie selon Renan, c’est la possession en commun d’un riche legs de souvenirs, c’est le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu.

Ainsi, pour les “super-patriotes”, tout ce qui est national est sacré, même le sol, même l’assassinat: Barbusse dit à ce sujet: “les chauvins se réclament de la douceur du berceau familial pour donner le branle aux guerres. D’amour du sol natal on a fait nationalisme”. On dénature, on défigure le légitime amour du pays. Ce sentiments conduit à la défiance, l’hostilité et la haine des autres à ne pas accepter la différence…

Sans doute, les nationalistes se défendent de prêcher la haine de l’étranger, ils oublient que leur patriotisme négatif, exalté est un perpétuel dénigrement, une offense morale, un sot défi pour les autres pays.

Forts de ces écrits, il n’en reste pas moins vrai que l’amour de l’humanité ne nous fait pas abdiquer notre amour de la patrie. Lamartine écrit:

“la Marseillaise de la paix:

Nation, mot pompeux pour dire barbarie;

L’ignorance ou l’erreur a seule une patrie;

La fraternité n’en a pas.

Ma patrie est partout où rayonne la France,

Où son génie aux regards éblouis.

Tout homme est du pays de son intelligence.

Je suis concitoyen de tout homme qui pense.

La vérité, c’est mon pays”.

Ce texte très riche expose des thèmes constitutifs du patriotisme combattant.

Au lendemain de la grande guerre de 14/18, le délégué de l’Union Nationale des Combattants développe un thème lors d’un congrès national qui entraînerait une tempête aujourd’hui:

“Pour nous, Français, la Patrie, c’est l’unité de la race, de la langue, c’est un idéal commun. La Patrie, comprise ainsi, c’est le poste duquel on peut le mieux servir l’humanité, en sorte qu’à mesure que le pays s’améliore, s’affine, le patriotisme s’épuise. Ce sont ces patriotismes épurés qui se tournent vers l’extrémisme, moins pour ce qu’elle est que pour ce qu’elle doit-être”.

 

A votre réflexion:

“La crise des affaires persiste, le chômage frappe trop de français de toute condition.

Par la suite du déséquilibre mondial entre la Production et la consommation, les hommes privés de travail tombent dans la misère et sont entraînés vers la révolution et la guerre.

L’écart excessif entre les prix à la Production et les prix à la Consommation touche durement producteur et consommateur.

L’honnêteté et la confiance disparaissent des rapports sociaux, l’égoïsme et le matérialisme triomphent.

La jeunesse, plus encore que nous, s’inquiète de l’avenir.

 

Direction pour l’action:

L’heure n’est plus aux expédients, aux solutions parcellaires. Il faut avoir le courage de voir grand et de se préparer:

Il faut:

« Servir au lieu de se servir. Remplir ses devoirs avant de réclamer ses droits. Placer les valeurs morales et spirituelles au dessus des valeurs matérielles. Réagir contre l’improbité, la démoralisation et l’égoïsme. Combattre le sectarisme sous toutes ses formes et d’où qu’il vienne. Retrouver le sens du foyer familial. Restaurer la dignité humaine.

Entreprendre le redressement financier. Rechercher l’équilibre budgétaire dans la suppression chirurgicale immédiate de toutes dépenses inutiles et la répression énergique des fraudes et du gaspillage.

Eviter les impôts excessifs et l’inflation génératrice de misère et de ruine.

Simplifier la comptabilité publique et supprimer la paperasserie administrative inutile et coûteuse.

Constatant que le pays souffre d’une crise morale, sociale, économique et politique qui sévit sur le monde entier et met la paix en péril. ».

Ces propos ont été écrits au lendemain de la guerre 14/18 ! juste avant l’arrivée de la grippe espagnole (100 millions de morts, environ !).

CM