Comment serait-il possible que nous laissions courir certaines réactions "épidermiques" d'Anciens légionnaires qui lancent leurs commentaires sur "Facebook" sans réaction de notre part ? Malheureusement et heureusement pour d'autres, ces réseaux sociaux sont libres et c'est peut-être bien ainsi, la liberté d'expression à un prix, mais on y trouve tout et son contraire... Céline disait: "Dégouté, plus que révolté, je lâche les mots... On ne se méfie pas d'eux et le malheur arrive..." exceptionnellement, nous réagissons à un commentaire écrit sur une page "Facebook" par un ancien légionnaire qui disait:
"Pourquoi unique la FSALE ? D'autres associations dérangeraient-elles ? Pensée unique comme l'actuelle politique gouvernementale ? Toutes les associations qui reconnaissent la gloire de la Légion étrangère sont estimables, les écarter est préjudiciable à notre esprit qui reconnait dans l'esprit de chacun l'apport à la communauté. La réflexion, la sagesse, l'expérience de la vie civile, notre âge nous permettent de nous interroger. Faut-il appartenir uniquement à la FSALE pour que notre statut d'ancien soit reconnu?. Ce message m'indispose par son esprit partisan.En activité j'obéissais à mes chefs, en retraite je suis ma conscience Je suis un ancien, qui a des principes de droiture, de rectitude, mais qui a l'esprit ouvert à tous les apports . Dois je -être écarté parce que je n'appartiens pas à la FSALE ? Un peu de sérieux voyons. si je reprends le code du Légionnaire. Dans le 2° Article : Chaque légionnaire....... Tu lui manifestes toujours la solidarité...Dans le 3°Article: Respectueux des traditions....... les autres associations manqueraient-elles de respect?. Dans le 4°article Notre élégance est dans nos propos et dans la tenue, ici comme ailleurs, en doutiez vous? J'aime le 7°article, tu agis sans passion et sans haine, tu respectes... Voilà une partie de ma réflexion sur les amicales sans que l'on est besoin de me rappeler où doit se trouver ma conduite." Jean T
Amorce de réponse:
"Comprendre l’autre, c’est le rencontrer avec la naissance d’une pensée raisonnée, rationnelle, de la réflexion, c’est l’irruption de la lumière qui est apparue pour la première fois dans un monde encore confus et obscur. Toute la morale politique et la philosophie visent la clarté. Apprendre à penser, à réfléchir, à être précis, à peser les termes de son discours, à échanger les concepts, à écouter l’autre, c’est être capable de dialoguer, c’est le seul moyen d’endiguer la violence effrayante qui monte autour de nous.
La parole est le rempart contre la bestialité. Quand on ne sait pas, quand on ne peut pas s’exprimer, quand on ne manie que de vagues approximations, comme malheureusement beaucoup de gens de nos jours, quand la parole n’est pas suffisante pour être entendue, pas assez élaborée parce que la pensée est confuse et embrouillée, alors...il ne reste que la violence fruste, stupide, aveugle.
Le dicton dit: « il n’est de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre», mais il faut bien savoir qu’un pet ne peut laisser un sourd indifférent..."
Développons, point par point :
1/ « Retraité, je suis un ancien qui suis sa conscience… » : Les autres qui ne pensent pas comme vous n’auraient, de ce fait, pas de droiture, de « rectitude », sans esprit ouvert ? Un peu de sérieux voyons !
2/ « Dois-je être écarté parce que je n’appartiens pas à la FSALE… » : Personne n’appartient à la FSALE ! Personne n’est écarté ! la FSALE apporte son aide à de nombreux légionnaires isolés qui n’ont pas adhéré à une Amicale. Par ailleurs, de nombreuses Amicales apportent leur concours lors d’obsèques d’Anciens légionnaires ignorés de leur effectif et souvent de leur connaissance. Ainsi « Pour chaque Ancien légionnaire, nous lui manifestons la solidarité sans laquelle le mot « Famille Légion » ne saurait être de mise et n’aurait aucun sens.
3/ « Respectueux des traditions… » : Nous sommes souvent aux côtés d’Associations qui ne partagent pas nos opinions (exemple FNACA et même ANACLE qui accueille un petit nombre d'Anciens combattants de la Légion et beaucoup de sympathisants, plus de 600) et nous n’en faisons pas tout un plat, quant aux « dissidents », aux anciens légionnaires non-affiliés à la FSALE, les généraux Rollet, Gaultier et Fuhr avaient eux aussi leur point de vue que je remets ci-après en mémoire concernant deux d’entre eux. Nous savons que la division est néfaste et nous avons appris à nos dépens que sans union, aucune action concrète n’est possible."
4/ « Tu agis sans passion et sans haine… » Agissons-nous avec haine, avec passion ? Nous ne saurions considérer l’Ancien légionnaire isolé ou ayant adhéré à une asssociation non affiliée à la FSALE comme des ennemis… Quand même, chacun est libre, à sa convenance et en toute conscience d’inteprêter son « esprit Légion » à sa manière… Après, après, aucune envie de développer ce genre de propos: "D'autres associations dérangeraient-elles, pensée unique comme l'actuelle politique gouvernementale..."
En conclusion :
La FSALE est toute entièrement fidèle aux buts inscrits dans ses statuts :
- Défendre les intérêts matériels, moraux et administratifs des associations qui la composent,
- Défendre les intérêts moraux, la mémoire des morts et des anciens combattants de la Légion, défense du patrimoine d’honneur et de considération constitutif de l’identité légionnaire, honneur même des Anciens.
- Coordonner l’action des amicales, resserrer entre elles les liens de camaraderie et de solidarité.
- Faire connaître et apprécier la Légion étrangère par tous les moyens à sa disposition.
- Apporter une aide matérielle et morale aux associations ainsi qu’intervenir dans les cas individuels qui en auraient besoin.
- Toute discussion politique, philosophique ou religieuse est interdite.
Le général Gaultier, ancien président fédéral de la FSALE :
« Car il est certain par ailleurs que nous n’avons pas le droit de planer au-dessus des contingences, que notre droit et nos mérites ne nous tiennent pas hors de la mêlée ; qu’on nous critique, qu’on nous exècre plus qu’on nous aime. En vérité on nous craint souvent, on nous jalouse encore plus ; on cherche à nous abattre. Et pour être un mole inébranlable, une forteresse inexpugnable, il faut que notre bloc ne présente aucune fissure, il faut que notre solidarité soit totale. »
Le général Fuhr, ancien COMLE :
"En général ce sont les derniers que l’on passe en revue.
Mais il sait que ces Anciens légionnaires à la silhouette un peu cassées, ces visages creusés sont la marque laissées par 15, 20 ou 30 ans de services accomplis, sans se ménager à la Légion. C’est un regard expert qui jauge et qui interroge :
- « Mon Colonel, et la Légion ? »
- « La Légion se porte bien, mais elle compte sur Vous ! »
Bref :
« La fidélité prescrit… un retour au bercail et le resserrement des liens contractés naguère et trop souvent négligés par la suite… Elle se traduit en termes très simples : nous avons reçu beaucoup de la Légion : il faut le lui rendre en militant pour elle. Qui peut affirmer qu’il n’aura pas un jour ou même demain, besoin d’elle. Alors soyons honnêtes et fidèles et n’attendons pas le dernier moment ou la nécessité pour reprendre notre place dans les rangs.
Pour info:
La FSALE dépense plus de 150 000 euros par an distribués par le comité de solidarité dirigé par le Directeur-général, lui-même, le colonel (er) Jean Habourdin !
La FSALE n'est pas muette et permet dans certaines situations particulières à la Légion de pouvoir s'exprimer ainsi: "Français par le sang versé !"
CM
Réaction de AM sur Facebook (pour info):
"Je suis d’une nature assez polémiste et c’est ainsi que dès qu’une polémique survient au sujet de la Légion étrangère que nous avons tous servie de notre mieux, je ne peux m’empêcher d’ajouter mon grain de sel !
Le «post » de notre camarade Michalik est la reproduction in extenso de l’éditorial du général COM.LE publié dans le nº 821 du magazine Képi Blanc. Cette édition-là date de juin 2019. Je précise cela en préambule car cette date et certains des mots utilisés par le COM.LE n’ont rien d’anodin. Or à la lecture des différents commentaires, dont celui de Jean Trenquier, un estimable vieux camarade dont je garde d’excellents souvenirs vieux de cinquante ans, me laissent supposer que les commentateurs n’ont pas prêté attention à la date ou ne connaissent pas, ou peu, le contexte qui a amené le général à écrire ce texte. Je reproduis quelques-uns de ses mots :
« La FSALE : 10 000 frères d’armes fidèles à l’unité de la Légion étrangère. »
« …unique association nationale d’anciens légionnaires reconnue par le COM.LE »
«…général Rollet qui batailla ferme dans les années 30 pour que les sociétés d’anciens se regroupent. Ainsi, la FSALE est et restera la seule fédération nationale que la Légion reconnaît et soutient. »
«…le souci de l’intérêt général et l’exigence de cohésion.»
« Le légionnaire n’est pas un homme de «coups» il cultive la constance et la continuité dans la fraternité d’armes. »
« L’intérêt général, qui doit nécessairement passer devant les intérêts particuliers. Derrière la solidarité, il y a beaucoup d’humilité et d’effacement de soi. Il faut s’oublier pour donner plus de place aux autres, pour avoir la volonté de jouer collectif. »
« Le souci de l’intérêt général se manifeste aussi par le refus de l’instinct de propriétaire, des manifestations excessives de l’ego, de voir la Légion étrangère et ses valeurs être récupérées ou instrumentalisées pour des causes qui lui sont éloignées voire totalement étrangères. »
Article VII “je m’interdis d’impliquer la Légion étrangère dans toute action politique”.
« C’est d’ailleurs comme cela que la Légion étrangère est forte : toujours dans l’unité, jamais dans la division. »
Si j’avais un reproche à faire à ce texte, c’est qu’il s’adresse à tous alors qu’il n’est destiné qu’à un seul!
Au lieu d’une rencontre à Viénot en bonne et due forme, le COM.LE a publié cet éditorial de portée générale, certes, mais dont la republication et les commentaires afférents montrent qu’il est en grande partie incompris.
Cette harangue moralisatrice s’adressait à un président d’amicale qui a, à tort ou à raison, transformé successivement son amicale d’anciens légionnaires, en amicale d’anciens combattants de la LE, puis en association nationale des anciens combattants de la LE… en créant une espèce de sécession, une sorte de « schisme »…
S’opposant frontalement aux instances jusqu’à lors reconnues traditionnellement et juridiquement comme officielles, telles que la FSALE ou ses représentants pris publiquement à partie lors d’un conseil d’administration, incident regrettable qui a montré qu’il semblait avoir choisi son camp !
Le président de cette association, que je peux estimer par ailleurs pour son parcours et pour ses capacités créatives, a engagé des actions auprès d’autorités institutionnelles civiles avec lesquelles il pouvait ne pas être d’accord, non comme simple citoyen mais sous la casquette de président d’amicale ce qui engageait, ipso facto, la raison sociale de l’amicale.
Les talents d’organisateur de cet ancien l’ont fait largement déborder le cadre général de la raison d’être d’une amicale d’anciens légionnaires, même si d’heureuses initiatives ont vu le jour sous son impulsion. Le nombre d’adhérents à son association est significatif même si celui des anciens ayant servi dans nos rangs est largement dépassé par la « masse » des sympathisants (600 ?), car notre camarade ratisse large et « recrute » tous azimuts !
A la suite de nombreux conflits avec différents COM.LE il est devenu personna non grata à la maison mère ce qui est bien dommage pour un ancien titre étranger. Par ailleurs son association a été radiée de la FSALE.
Bien entendu comme le dit très justement Jean Trenquier : « Toutes les associations qui reconnaissent la gloire de la Légion étrangère sont estimables… » dès lors qu’elles ne dévient pas de la ligne tracée par nos anciens et qu’elles ne deviennent pas la « propriété » d’un individu dont l’ego serait surdimensionné !
Beaucoup connaissent mon « allergie » aux amicales catégorielles. La Légion d’hier, d’aujourd’hui et celle de demain doivent rester unies, même si – surtout – elles sont nourries d’opinions diverses. Je suis réticent quant à l’existence d’amicales légionnaires dont les adhérents doivent appartenir à une nationalité précise, alors que l’amalgame des nationalités a été réalisé depuis Bernelle, ou à une spécialité donnée… Je peux comprendre les arguments soutenant tout type d’amicales légionnaires qui, comme le dit Trenquier « reconnaissent la gloire de la Légion étrangère », car c’est au titre de celle-ci que nous nous engageons et non au titre d’un régiment particulier. Si comme la France la Légion est une et indivisible, le légionnaire est, lui, interchangeable : aujourd’hui parachutiste, demain sapeur ou cavalier et toujours « pelle et pioche » !
Peut-être qu’ainsi, en connaissant mieux le moment et le contexte dans lesquels le texte originel a été écrit, les commentateurs – notamment Jean Trenquier – pourront mieux saisir les propos du général, proposés en relecture par notre camarade Michalik."