«Premier largage effectué ; la première vague a sauté entre 15 h 40 et 16 heures locales. Erulin a installé son PC au sol ; opération réussie.» À l'époque, le 19 mai 1978, le président Valéry Giscard d'Estaing se prend la tête entre les mains, soulagé, plongé dans l'émotion. À l'Élysée, il imagine les quelque 500 corolles blanches des parachutistes qui se sont ouvertes sans problème à la verticale de la ville de Kolwezi, au Zaïre, à plus de 6 000 kilomètres de la France. Mais il ne sait pas encore qu'après des combats violents, les légionnaires du 2e REP (régiment étranger de parachutistes) vont libérer avec un minimum de pertes les quelque 2 000 civils européens, Belges ou Français, pris en otages par «les gendarmes katangais», des rebelles zaïrois.
Adieu national à Valéry Giscard d'Estaing, ancien Président français et combattant décoré de la Seconde Guerre mondiale]
Valéry Giscard d'Estaing, ancien Président de la République française engagé à 18 ans dans les forces françaises pendant la Seconde Guerre mondiale. Soldat décoré, il sert entre 1944 et 1945 au sein de la 1ère armée française comme membre d'équipage de blindés. Né le 2 février 1926 à Coblence en Allemagne, le jeune Valéry n'a que 14 ans lors de la défaite française. Brillant élève, il intègre une classe préparatoire au lycée Louis-le-Grand. Mais les Alliés débarquent le 6 juin 1944 et il décide de stopper sa scolarité pour rejoindre les forces armées.
Il participe à la libération de Paris en août 1944, alors âgé de 18 ans. Il se retrouve dans le service d'ordre chargé de la protection du représentant civil du général de Gaulle en zone encore occupée, Alexandre Parodi. Fin 1944, il refuse de retourner au lycée Louis-le-Grand pour y préparer l'École polytechnique : contre l'avis de tous, il s'engage dans les forces françaises.
Il rejoint le 2ème Régiment de Dragons et après un rapide entraînement, il est envoyé sur le front : le 27ème RD dépend de la 1ère armée française, sous les ordres du général de Lattre de Tassigny. En avril 1945, il est au combat : le 13, il est élevé au grade de brigadier et obtient une citation à l'ordre de l'Armée quelques jours plus tard : "Brigadier Giscard d'Estaing du 2ème escadron. Engagé volontaire à 19 ans. Devenu rapidement un pointeur de grande classe, a fait preuve de calme et de sang-froid le 21 avril à Behla, en dirigeant à pied le conducteur d'un char remorqué (le "Arc de Triomphe") sous le feu, montrant un complet mépris des armes automatiques et des mortiers qui l'environnaient. Le 25 avril, à Zollhaus, son char, ayant reçu un Panzerfaust, a continué à tirer au canon malgré la violence de l'explosion. Grâce à cette action immédiate, l'ennemi a cessé son feu de Panzerfaust et le char a pu reprendre sa mission"
Comme pointeur, il participe aux combats de première ligne : au sein de l'équipage de son char, le "Carrousel", un M10 Wolverine, il fait l'unanimité par sa bravoure. Il est par ailleurs récompensé de ses actions : le "Carrousel" est le premier char qui entre dans Constance libérée, le 26 avril 1945. Il apprend la capitulation allemande, le 8 mai 1945, alors qu'il est sur son char en Autriche.
Après 28 jours au combat, il est décoré de la Croix de guerre 1939-1945 avec Étoile de Vermeil, ainsi que de la Bronze Star américaine. Il défile devant le général de Gaulle le 14 juillet 1945. Il est finalement libéré avec les honneurs en octobre 1945. Il rejoint alors l'École polytechnique puis l'École Nationale d'Administration. Inspecteur des finances, il est ministre dans plusieurs gouvernements avant d'être élu Président de la République de 1974 à 1981. Membre de l’Académie française depuis 2003, il est décédé à l'âge de 94 ans. Il était le dernier Président français ayant combattu durant la Seconde Guerre mondiale.