Contexte:
L’intervention française au Mexique par l’armée du Second Empire en 1862 a abouti, à la création, en 1864, du Second Empire mexicain soutenu par de nombreux conservateurs mexicains, sous la présidence autrichienne, de Maximilien du Mexique.
L’Empire réussit à prendre le contrôle du centre du pays, mais les républicains conservèrent le Nord et le Sud.
Dès la fin de la guerre civile américaine, les États-Unis apportèrent leur soutien aux républicains et firent pression sur les Français pour les forcer à se retirer en 1866. Les forces impériales poursuivirent le combat, mais furent défaites dans une série de batailles avec les républicains, qui reprirent le contrôle de Mexico le 15 mai 1867.
Capturé, Maximilien fut exécuté le 19 juin 1867.
En 1866, le combat de Santa Isabel est peu connu car il n’en revint que peu de survivants:
Toutes les péninsules du Nord du Mexique étaient en effervescence, des bandes harcelaient les postes et les petites garnisons. Dans la ville de Parras, il y avait quatre compagnies du 2ème bataillon, sous le commandement du chef de bataillon Brian, fortes de 280 légionnaires appuyés par environ 250 mexicains des gardes rurales, sans grande valeur militaire.
Un fort contingent juariste, évalué à 1 500 hommes s’était établi à 3 lieues de la ville, sur les collines de Santa Isabel.
Le commandant Brian marcha imprudemment à l’ennemi et un seul légionnaire revint de cette expédition risquée, l’ordonnance du capitaine-adjudant-major. Le commandement avait emmené avec lui, trois de ses compagnies, soit 8 officiers et 177 hommes, ainsi que des mexicains auxiliaires. Il laissait à Parras la 5ème compagnie, soit 80 hommes presque tous malades.
Arrivé en vue de l’ennemi, le 1er mars 1866, il donna l’ordre d’attaque, sans avoir reconnu le terrain. La charge fut battue à 800 mètres de l’objectif, les légionnaires parvinrent essoufflés aux murs d’une hacienda. Aussitôt, il furent accueillis par une terrible fusillade mais poursuivirent leur marche sous le feu. Quelques-uns parvinrent au sommet et s’y firent tuer.
La cavalerie juariste survint dans la plaine, les auxiliaires mexicains s’enfuirent, les compagnies légionnaires firent demi-tour. Le chef de bataillon Brian blessé, essayait de garder le contact avec ses hommes et avançait lentement, soutenu par le sergent Racle.
Les mexicains l’entourèrent, tuèrent le sergent puis achevèrent le commandant. Le combat dégénéra en duels confus, le flot ennemi submergeait les légionnaires. La petite colonne fut anéantie : 7 officiers sur 8 furent tués, 93 hommes abattus, 82 prisonniers dont 40 grièvement blessés furent emmenés en captivité. Beaucoup décédèrent de leurs blessures.
Après ce combat, les mexicains marchèrent sur Parras où la 5ème compagnie, commandée par le lieutenant Bastidon se défendit âprement, ce qui permit au bataillon du commandant Saussier d’intervenir.
Trois jours après, les troupes du général Douay arrivaient à leur tour et purent constater l’étendue du désastre lorsqu’elles enterrèrent les morts.
Les légionnaires du commandant Brian, eux aussi n’avaient pas démérités à l‘exemple de ceux qui avaient fait « Camerone » quelques années plus tôt.