Les Français ont confiance dans leur armée. Selon un sondage commandé par le CEPS à OpinionWay, 86% d'entre eux en ont une perception positive. Une grande majorité des sondés estiment par ailleurs que les militaires devraient pouvoir s'exprimer librement (73%).
A moins d'un an de l'élection présidentielle - une période de grandes incertitudes pour l'armée française -, les militaires pourront se réfugier derrière un sondage réconfortant commandé par le Centre d'Étude et de Prospective Stratégique (CEPS) à OpinionWay (1). Si les thèmes concernant les armées et l'environnement géopolitique sont très souvent passés au second plan dans ce type de campagne, les candidats à la présidentielle pourraient s'appuyer sur la bonne image qu'ont les Français de leurs armées pour bâtir un programme solide pour la défense, ange-gardien de la souveraineté de la France et de la sécurité des Français. Et surtout en débattre d'autant que le contexte géopolitique et les opérations se durcissent de plus en plus.
Ainsi, selon le sondage d'OpinionWay, 86% des Français et des Françaises ont une perception positive de l'armée française (31% une très bonne image, 55% une assez bonne image). Un quasi plébiscite. C'est un peu moins vrai pour l'OTAN (69%). Mais la perception à l'égard de l'Alliance atlantique reste largement au-dessus de la moyenne. En revanche, la concrétisation de l'Europe de la Défense a dû mal à convaincre les Français. Seuls 46% estiment possible ce scénario tandis que 30% sont sceptiques et 23% ne savent pas ce que cela signifie. Il est vrai que les vicissitudes de la coopération franco-allemande n'aident pas à garder le moral.
L'arme nucléaire, un atout
Pour la majorité des Français, c'est un atout pour la France de disposer de l'arme nucléaire (81%). Cette affirmation brise clairement cette idée reçue d'un abandon de l'arme nucléaire souhaitée par la population française pourtant savamment distillée et relayée par les pacifistes et les anti-nucléaires. En outre, les sondés estiment que la France accorde un intérêt suffisant à l'industrie de défense (68%), que l'armée française est bien équipée (66%), que la France consacre un budget suffisant à son armée (62%), et que les effectifs de l'armée française sont suffisamment important (59%). L'actuelle loi de programmation militaire (LPM), qui court entre 2019 et 2025, a en effet permis de réparer les lacunes capacitaires accumulées précédemment au fil des ans en raison d'une sous-budgétisation assumée des armées françaises par les gouvernements de gauche comme de droite.
Autre constat du sondage, une grande majorité des sondés estiment que les militaires devraient pouvoir s'exprimer librement (73%). Ce qui à la lueur des événements récents (tribunes des militaires) montre le gouffre qui sépare les politiques des Français sur ce point précis. Et ce sont les femmes qui sont le plus en harmonie avec cette affirmation ainsi que les plus jeunes (82% de femmes contre 64% d'hommes, 79% des jeunes de moins de 35 ans, contre 59% des 65 ans et plus).
65% des Français pour les opérations extérieures
Les Français font confiance à l'armée pour les protéger sur différents scénarios à l'exception d'une cyberattaque massive, où moins de la moitié des sondés estiment qu'ils peuvent être défendus. Ils considèrent toutefois que les armées peuvent les protéger d'un conflit traditionnel (81%), d'une attaque terroriste (74%), d'une guerre civile (72%), d'une catastrophe naturelle (63%) et également d'une attaque nucléaire, bactériologique ou chimique (55%). En outre, pour 65% des sondés, les forces armées ont vocation à mener des opérations extérieure (OPEX), qui protègent la France. Et 63% d'entre eux sont favorables à la poursuite des OPEX de l'armée française.
Par ailleurs, les sondés estiment que l'armée britannique est celle qui se rapproche le plus de l'armée française.
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(1) Échantillon de 1003 personnes représentatif de la population française âgée de18 ans et plus. L'échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d'âge, de catégorie socio-professionnelle, de catégorie d'agglomération et de région de résidence.