Nous avons comme référence concernant l’Histoire de la Légion un bon nombre d’ouvrages tous plus intéressants les uns que les autres. Parmi ces livres, j’ose mettre dans le peloton de tête celui de l’américain Douglas Porch : "La Légion Etrangère – 1831 à 1962".
Comme il est dit dans la préface de ce livre : « beaucoup trop de livres sortent de l’ornière des publications alimentaires hativement écrites, monsieur Douglas Porch réussit et transforme, fruit d’un labeur impressionnant. Marié à une française, il s’intéresse avec passion à l’histoire coloniale française dès son service dans l’armée américaine en République Fédérale Allemande d’autant qu’il affiche une parfaite connaissance de notre langue.
Son livre, de 848 pages, se lit comme un roman, cet ouvrage est sans précédent par son ampleur. Beaucoup d’écrivains et de chefs militaires s’inspirent des écrits de Douglas Porch ainsi j’ai souvent entendu ces propos ainsi formulés:
« L’inconvénient de rassembler des étrangers dans une unité qui cultive insolemment une mentalité mercenaire est que sa loyauté n’est jamais totalement acquise. Il est curieux que la France ait toléré l’existence d’un corps plaçant la fidélité au régiment au dessus de celle qu’il devait au pays et dont la devise « Legio Patria Nostra » était une déclaration de demi-allégeance, mais cet état de choses a permis d’attirer des officiers et des hommes de troupe plus ou moins hostiles à la France républicaine… Aujourd’hui, elle est toujours « le monastère d’incroyants » défini par le légionnaire Flusch dont le livre était offert aux jeunes officiers affectés à la Légion.
Laurel et Hardy brocardent le mythe Légion selon lequel se cache derrière chaque légionnaires une tragique histoire d'amour...
Quand les français applaudissent bruyamment la Légion lors du défilé du 14 juillet, l’enthousiasme de ces derniers s’adresse à eux-mêmes. Ils se trouvent beaucoup de talent voire de génie d’avoir rassemblé des étrangers et de les faire combattre et mourir pour leur compte…
Les volontaires étrangers devant la gare Saint-Lazare - Paris 25 août 1914.
Pour toutes ces raisons, la Légion perdure sous une forme et avec un état d’esprit depuis longtemps disparus des armées des autres nations. Si les dinausores ont disparu, elle est bien vivante et a de l’allure. La voir défiler sur la Voie sacrée le long du monument inauguré par Rollet avec ses sapeurs barbus la hache à l’épaule qui ouvrent la marche de leur pas allongé suivis par les légionnaires en képi blanc, épaulettes rouge et vert et ceinture bleue, c’est avoir la vision de son irrésistible mystique.
Le drapeau du 3 aux mains de l'ennemi - Janvier 1943.
L’imagination n’a pas beaucoup d’efforts à faire pour que les sommets arides et rocailleux dominant le musée des gloires passées et la crypte où repose ma main de bois du capitaine Danjou deviennent ceux de Kabylie ou du Rif. Si la Légion est une création exclusivement française, elle appartient en effet à toutes les nations.
Parachutistes de la Légion près de Lang Son durant l'opération "Hirondelle" 17 juillet 1953.
Elle incarne un besoin essentiel de l’âme humaine, la conviction que l’on peut recommencer une vie brisée, que l’on peut connaître une rédemption par le danger et la souffrance.
Tant qu’il y aura des hommes pour y croire, la Légion aura un avenir aussi brillant que son passé.
Douglas Porch.
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