Le village de Prads Haute Bléone est situé dans un environnement calme, parmi de superbes paysages provençaux et l’odeur des champs de lavande, non loin de la jolie ville de Digne les Bains, en Alpes de Haute Provence.

Il possède un hameau, appelé le village des Eaux Chaudes, qui fait référence aux sources d’eau chaude, déjà connues des Romains. Napoléon  y avait fait une halte sur la route vers  Paris. C’est aussi le village des ‘ Misérables’ de Victor Hugo.  

Le hameau des Eaux Chaudes joua un rôle vertueux entre 1955 et 1959, alors que la Légion étrangère y établissait un camp de repos  à l’attention des blessés de la guerre d’Indochine.                  

En 1955, un détachement de la Légion étrangère, composé de 30 gradés et légionnaires s’affairait à l’édification d’un camp de repos, travaillant de tout cœur à la remise en valeur du petit hameau des Eaux Chaudes, déjà célèbre, puisqu’il fut brulé par les Allemands le 30 juillet 1944:

Extraits de « Le méridional- La France » du 3 mai 1956.

          «…Puisque nous parlons montagne, arrêtons-nous un instant au camp d’été qui est en voie d’achèvement  à Prads dans les Basses-Alpes  (Aujourd’hui Alpes de Haute-Provence). Une activité de ruche y règne actuellement, chacun travaille de tout cœur à l’édification de ce qui  sera une petite annexe du domaine « capitaine Danjou ». Ce camp de repos, dont le but principal est d’acte médical, est situé à quelques 1100 mètres d’altitude au nord de Digne,dans un site merveilleux au bord d’un torrent. L’installation terminée, chacun pourra y trouver le repos nécessaire à une guérison plus rapide, s’emplir les poumons de l’air pur de l’altitude qui redonne force et santé. »

De ce camp, il ne reste que des souvenirs ensevelis sous une végétation dense.

Extrait du journal de l’époque, de Digne-les-bains :

          « La commune de Prads est fière de sa petite garnison. Un détachement de la Légion étrangère y campe dés le début de l’été. Le campement possède le téléphone, l’éclairage par groupe électrogène, la radio, une bibliothèque, une infirmerie et un bar. »

          « Le détachement entretien de bonnes relations avec la population et reçoit un accueil chaleureux de la municipalité en la personne de son maire monsieur Adrien ROUX. Une amitié est née entre les habitants et les légionnaires. Le chef du détachement , le sergent-chef ORLOW ,est particulèrement apprécié pour ses qualités de cœur, sa gentillesse, sa prévenance et son immence bonté. ».

Extrait de Képi Blanc, aout 1957 :

          «  Le printemps est revenu en Provence, un printemps unique au monde, avec sa douce chaleur et sa lumière, avec le chant des cigales qui vibrent dans les oliviers. Les pensionnaires du Domaine ont repris leurs activités extérieures. » 

          «  Chaque année en  mai, le troupeau de moutons va se «mettre au vert »sur les hauteurs. Les moutons quittent Puyloubier, où ils passent l’hiver,et se rendent au camp de Prads, lieu déjà habituel de la transhumance, sous la conduite de bergers-légionnaires.

          « La moisson s’est faite cette année par une chaleur digne du Sahara, mais une rutilante moissonneuse-batteuse, propriété de la coopérative, a permis d’économiser du temps et de la fatigue. En 3 jours, tout était réglé, les sacs débordaient de grain, s’alignaient sur la chaume, tandis que les lourdes balles de paille s’entassaient sous les hangards.

          « L’aîl, culture traditionnelle de cette région de Provence, laisse espérer à son tour, une belle récolte ; »

          « La vigne promet de remplir les cuves du cellier, et un essai de maïs donne des résultats satisfaisants. »  Sergent-Chef Maréchal. Puyloubier-août 1957.

Le produit de la vente de ces récoltes servait à améliorer l’ordinaire du camp de Prads et de Puyloubier ainsi que le financement des travaux d’amélioration des batiments. Rappelons que le Domaine de Puyloubier a été inauguré par le général Koënig le 15 mai 1955.

Mais par la suite, ces récoltes n’étaient plus rentables, compte tenu de l’investissement en personnel et de l’éloignement de Prads par rapport à Puyloubier. C’est en 1959, qu’ont cessé toutes les activités à Prads, puis en 1985, l’arrêt des cultures à Puyloubier, sauf celles liées au vignoble.

Le 18 octobre 1985, un détachement de la Légion étrangère inaugurait cette stèle afin que subsiste la mémoire.

 Avec l’aimable concours du Directeur de l’IILE et de monsieur Francisco ALVAREZ, sympathysant de la Légion étrangère.

 Major (er) Hubert MIDY- FSALE.