Par l'intermédaire de monsieur Francisco Alvarez Tejada, Ami sympathisant de la Légion; en août 2020, le major Hubert Midy attire notre attention sur l’ancien camp de la Légion enseveli sous une végétation dense dans le village de Prads, situé en Haute Bléone non loin de la jolie ville de Digne les Bains dans les Alpes de Haute-Provence.
Le hameau dit "des Eaux Chaudes" joua un rôle vertueux entre 1955 et 1959, alors que la Légion étrangère y établissait un camp
à l’attention des blessés de la guerre d’Indochine qui « surpeuplaient » l’Institution des Invalides de la Légion Etrangère à Puyloubier. En 1955, un détachement de la Légion étrangère, composé de 30 gradés et légionnaires s’affairaient à l’édification de ce camp et  travaillaient de tout cœur à la remise en valeur de ce petit hameau, déjà célèbre, puisqu’il fut brûlé par les Allemands le 30 juillet 1944.

  


Extraits du « Le méridional - La France » du 3 mai 1956:

"Puisque nous parlons montagne, arrêtons-nous un instant au camp d’été qui est en voie d’achèvement à Prads dans les Basses-Alpes (Aujourd’hui Alpes de Haute-Provence). Une activité de ruche y règne actuellement, chacun travaille de tout cœur à l’édification de ce qui sera une petite annexe du domaine « capitaine Danjou ». Ce camp de repos, dont le but principal est d’acte médical, est situé à quelques 1100 mètres d’altitude au nord de Digne, dans un site merveilleux au bord d’un torrent. L’installation terminée, chacun pourra y trouver le repos nécessaire à une guérison plus rapide, s’emplir les poumons de l’air pur de l’altitude qui redonne force et santé."

Extrait du journal de l’époque, de Digne-les-bains:

« La commune de Prads est fière de sa petite garnison. Un détachement de la Légion étrangère y campe dés le début de l’été. Le campement possède le téléphone, l’éclairage par groupe électrogène, la radio, une bibliothèque, une infirmerie et un bar. » « Le détachement entretien de bonnes relations avec la population et reçoit un accueil chaleureux de la municipalité en la personne de son maire monsieur Adrien Roux. Une amitié est née entre les habitants et les légionnaires. Le chef du détachement, le sergent-chef Orlow, est particulièrement apprécié pour ses qualités de cœur, sa gentillesse, sa prévenance et son immense bonté. ».

Extrait de Képi Blanc - aout 1957:

« Le printemps est revenu en Provence, un printemps unique au monde, avec sa douce chaleur et sa lumière, avec le chant des cigales qui vibrent dans les oliviers. Les pensionnaires du Domaine "Danjou" ont repris leurs activités extérieures. Chaque année en mai, le troupeau de moutons va se «mettre au vert » sur les hauteurs. Les moutons quittent Puyloubier, où ils passent l’hiver, et se rendent au camp de Prads, lieu déjà habituel de la transhumance, sous la conduite de bergers-légionnaires."
"La moisson s’est faite cette année par une chaleur digne du Sahara, mais une rutilante moissonneuse batteuse, propriété de la coopérative, a permis d’économiser du temps et de la fatigue. En 3 jours, tout était réglé, les sacs débordant de grain, s’alignaient sur la chaume, tandis que les lourdes balles de paille s’entassaient sous les hangars. « L’aîl, culture traditionnelle de cette région de Provence, laisse espérer à son tour, une belle récolte ; la vigne promet de remplir les cuves du cellier, et un essai de maïs donne des résultats satisfaisants. Sergent-Chef Maréchal - Puyloubier-août 1957.

Le produit de la vente de ces récoltes sert à améliorer l’ordinaire du camp de Prads et de Puyloubier ainsi que le financement des travaux d’amélioration des batiments."

 


Le 18 octobre 1985, un détachement de la Légion étrangère inaugurait une stèle afin que subsiste le devoir de mémoire.
Depuis plus rien… !

A suivre: Devoir de mémoire pris en compte par l'AALE de Puyloubier, en particulier la tombe du légionnaire de 1ère classe Pierre Bubak inhumé au cimetière de Seyne les Alpes.