A l’automne 1914, la Semaine Religieuse du diocèse de Lyon comptabilisait déjà 756 religieux mobilisés, sachant que pour la seule ville de Lyon, 140 séminaristes et 28 prêtres sont comptés. A l’issue du conflit, sur les religieux diocésains mobilisés, 29 ont reçu la croix de la légion d’honneur, 58 des médailles militaires, 505 citations avec croix de guerre et 34 décorations diverses françaises et étrangères.
Suivant leur date de naissance et leur formation ecclésiale, trois affectations étaient possibles. La plus connue des Français était celle d’aumônier militaire. Depuis la loi du 20 mai 1874, toutes les garnisons étaient pourvues d’aumôniers. Avec l’arrivée de prêtres volontaires, plus de 500 aumôniers ont officié pendant le conflit. La loi du 15 juillet 1889 déclarait obligatoire un service militaire d’un an pour les séminaristes.
Dès septembre 1914, se met en place un nouveau corps de combattant dans l’armée française: celui des prêtres “sac à dos” …
Ils sont partout, dans les rangs, au combat, à l’ambulance, dans les villes conquises, dans les forts assiégées. Ceux qui ont passé l’âge sont aumôniers.
Puis il y a les morts, les disparus dont la liste incomplète s’allonge… Pour combler ces vides, les demandent affluent de tous les diocèses. Ceux qui sont au front, écrivent de courtes lettres, des cartes, des billets, c’est une source intarissable de courage. Ces aumôniers volontaires sont sans solde et sans place déterminée, ils sont accueillis par tous, les soldats les appellent de tous côtés.
Les “prêtre-soldat” tel est le nouveau type de héros qu’aura vu naître la guerre de 1914. Résultat et succès imprévus pour les législateurs sectaires qui affichaient naguère des vexations envers l’Eglise, et qui avaient voté la fameuse loi des “curés sac à dos”. La formule voulait que nul ne devait être exempté de… l’impôt du sang en cas de guerre. Loi hypocrite, loi “anticléricaliste”, le prêtre soldat fut un soldat zélé, scrupuleux, accompli. Sourds aux railleries grossières, cuirassé contre les farces souvent équivoques et les pièges tendus à son innocence, il impose le respect en prêchant l’exemple!
Ainsi, bien des préjugés à l’égard des prêtres tel que: “Ce ne sont pas des hommes comme les autres”, se sont dissipés au contact des régiments.
Pour le soldat de 1914, la foi est un geste atavique pareille à celle du marin, c’est, malgré tout, quelque chose de très profond, une attitude de décence en face du grand mystère de la mort.
Aucune prêtres ne figure dans la liste de morts, aucun n’est tombé et inscrit à l’ordre du jour de l’armée du pays laïque France.
Cependant une question s’impose: “le prêtre contraint de prendre les armes peut-il, en combattant, encourir une irrégularité vis à vis de la discipline ecclésiastique?
CM