Camp de Canjuers (35 000 hectares). Photo du Camp construit; la CRTRLE est logée en haut à droite dans les barraques "Fillod"...
C’était le dernier repas pris en commun de l’année… Les Officiers, les sous-officiers de la Compagnie Renforcée de Travaux Routiers de la Légion Etrangère de Canjuers s’apprêtait à passer un déjeuner de cohésion à la ferme du Pilar. Ils se regroupaient dans une salle aménagée, les tables étaient placées à former un « U », le Capitaine, kempmeyer, commandant d’Unité, présidait. Ils s'entourait des officiers et sous-officiers qui s’étaient distingués dans le mois pour le bien du service et les armes de la France comme il est dit en d'autres circonstances…
Sur les deux branches du « U », s’installaient par ordre hiérarchique le reste de la troupe, ainsi se placaient près de la table officielle les lieutenants et les adjudants-chefs, suivis des « petits gradés ».
Voilà pour le décor…
Rassemblés debout devant nos emplacements, c’était le moment de la « poussières ».
Nous étions au "garde-à- vous", quand mon camarade le lieutenant Renard attire mon attention, une grosse mouche, masse informe et sans beauté, se noyait dans mon verre… Je n’avais plus le temps de l’enlever et d’un geste rapide, inéléguant mais instinctif, je remplaçais mon verre par celui de l’adjudant-chef Hol qui me faisait face…
Au moment où le Popotier donna l’ordre : « Envoyez ! », immédiatement l’adjudant-chef s’étoquait bruyamment, il cherchait sa respiration et son visage passait par toutes les couleurs de l’arc en ciel. A la fin du refrain du « Boudin » entonné par tous les participants sauf un, le Capitaine s’adressa directement à l’adjudant-chef : « Voyons Hol, que vous arrive-t-il ?
Hol répondit avec son accent teuton: « Je ne sais pas, mon Capitaine, j’ai avalé une olive ! »
Ce fut un de mes plus grands fou-rires partagé avec tous mes camarades présents et témoins de cette scène insolite.
Notre Capitaine n’appréciait pas particulièrement les plaisanteries et n’était absolument pas en mesure d’accepter le moindre dérangement aux protocoles en usage, mais aucune enquête ne suivait, j’étais sauvé par le fait qu’il devait nous annoncer la visite, avant Noël de Brigitte Bardot, en personne, qui venait de nous adresser une lettre émouvante.
Notre voisine de Saint-Tropez était effondrée par le décès de notre mascotte « Charli », petit marcassin devenu un grand Ami des hommes dont les sabots avaient brulé dans un feu provoqué par une scéance de tir de chars.
Recueilli par la section pompiers de l’adjudant-chef Ratzer, un chasseur voyant notre sanglier s'élancer vers lui, pris de panique l'avait tué... Les Gendarmes ont reconduit, cet homme en détresse et menacé physiquement, sous escorte vers la sortie...
Mais ceci est une toute autre histoire qui fait l’objet d’une autre nouvelle…
CM