Le choix d'un destin:
Ils sont arrivés un jour de nulle part,
Pour eux , la vie avait un goût amer. Ils
avaient de la chance, il n’était pas trop tard,
Dans la nuit, scintillait encore une lumière.Certains
Venaient de loin, de par-delà les mers, D’autres avaient
traversé la moitié de la terre. Ils avaient plongé vers l’inconnu,
tête en avant,Ils avaient signé, en prenant pour cinq ans.Tout petit
au début, ils avaient cherché l’ombre, Eux, qui avaient souvent vécu
dans la pénombre.Ils avaient appris à obéir, appris à se connaître,Ils avaient
assisté à la renaissance de leur être.Légionnaires, enfin, ils étaient devenus,
Parfois autrement que ce qu’ils avaient cru.Comme tout homme avec ses
qualités, ses défauts,Ils ont donné le meilleur, parfois même leur peau.
Mais ceux qui ont gravi doucement les échelons, Devenant, peu à
peu, les décurions de notre institution, Sont passés simplement
de l’ombre à la lumière, Sans se faire remarquer et sans
aucune manière.Ainsi naturellement, ils sont devenus les
maîtres,De ce corps d’élite que sont les sous-officiers,
Ils lui ont tout donné du plus profond de l’être,
Par leurs pairs reconnus et définitivement
appréciés. Des confins de Russie, des
faubourgs de Paris,Des bidonvilles de
Rio, des ruelles de Porto,Des canaux
de Venise, des forêts d’Outre-Rhin, Des
fjords de Norvège, des contreforts argentins,
Diplômés de grandes écoles ou simplement lettrés,
De cette drôle de vie, vous connaissez le prix. Chassant
Soucis et doutes, recherchant toujours plus beau, Ne pensant
pas au lendemain,vivant une destinée.Vous êtes devenus légionnaires
accomplis, Ayant enfin donné un sens à votre vie. Remplis d’espérance
malgré les coups du sort, Enjoués et heureux, parfois pris de remords, Sachant
tenir le cap au milieu des malheurs, Vous méritez amplement ce coup de projecteur,
Vous, les nouveaux Maréchaux de Légion,Vous qui continuez à en faire le renom.
Merci pour votre action qui tisse tous ces liens, Entre ces hommes qui
Arrivent sans rien, Qui seront les Maréchaux de demain, Et ceux d’hier,
nos très grands anciens. Puissiez vous toujours perpétuer Et crier
à travers les contrées. Ces mots qui ont fait votre renommée,
Votre devise: honneur et fidélité. Messieurs, permettez
moi de vous saluer, Maréchaux à vous maintenant
de jouer.
Eric Hildeberg