Elucubrations et réflexions fiévreuses d’une rêverie écrites au gré de la fantaisie d’un auteur qui n’a d’autres prétentions que celle de laisser courir sa plume et de partager sans modération.

“La nuit s’achève, le ciel n'attire aucune attention particulière et poutant, serait-il une loupe d’une taille effrayante dans laquelle, nous regardons d’un oeil curieux notre petite condition de grains de sable…

Je suis face à la mer rouge à Djibouti, là où Arthur Rimbaud avait son port d’attache à la plage de Dorales. La mer partage depuis mon enfance tous mes tourments, mes soupirs et mes inquiétudes. Elle me libère de mes peurs cachées et du supplice envahissant de mes doutes. J’observe à la limite où elle disparaît derrière la ligne d’horizon, un minuscule mât, silhouette incrustée en ombre chinoise, c’est un boutre très proche de cet endroit désertique qui m’entoure. Le vent se lève comme une respiration, les rayons du soleil commencent à éclairer l’aube, la vie reprend ses droits… Un sentiment domine, celui que nous ne sommes jamais seul au bord de la mer.

La mer dit-on, ce n’est que de l’eau que les nuages ont versé sur une terre ardente et volcanique qui se refroidissait en faisant émerger de-ci, de-là, des continents, croûtes terrestres, conditions idéales et complexes où la vie végétale et animale trouvaient des conditions favorables pour leurs développements.

Aux premières heures de l’aube, quand le soleil pèse encore lourd sur la houle, l’homme pense avoir sa place et intervient en imposant à sa convenance le décor, la nature parvient parfois avec brutalité à reprendre sa place en redessinant le paysage à l’identique de ce qu’il avait été à son origine. l’homme dans cette immensité fragile reste éphémère, son exploitation des produits d’une terre généreusement reste limitée… Le cri bref et désolé d’une mouette n’explique pas la menace patiente des marées qui fait gagner chaque jour un peu de terre au grè d’un réchauffement climatique incontournabe même pour les  pays- bas où la moitié du territoire se situe en dessous du niveau des hautes eaux marines et fluviales… Comment donc expliquer  l’énigme obsédante de notre existence dans un univers sans limite alors que s’installe sinueusement dans notre conscience la vertigineuse frustation de ne pas avoir de réponses à nos multiples questions, de quoi conclure, peut-être naïvement, à l'incontournable existence d’un Dieu créateur …

Je regarde le ciel se confondre avec la mer et la marée montante murmurer son approche des terres, les cieux se cachent derrières les nuages, je ne suis pas seul. Il y a ici une puissance, une promesse rassurante, presque une certitude et si loin que je rejette mes états d’âme d’homo-érectus, la mer apaise mes colères et apprivoise mes pensées, jusqu’à remettre en ordre dans ma tête le souvenir de ceux que j’ai aimé ou non, de ces précieux disparus qui ont partagé un moment de mon existence…

La science peut dire comment la mer est née, mais elle ne pourra jamais expliquer cette chose étrange qui survient quand un homme pose les yeux sur elle et ce sourire inexpliqué  au rythme du ressac qui surgit, recule, revient, soulèvent, menacent et se heurtent furieusement à ses propres limites, pour se confondre dans une image fidèle et conclure que les eaux de la terre provoquent une forme de rêverie, une promesse de vie qui ne devrait  jamais finir, sinon mourir emportée et disparaître dans le feu de l’enfer… comme d'autres animaux ont déja disparus de la surface terrestre ...”

CM