Une légère polémique voit le jour provoquée par les propos discordiaux de monsieur Christian Prouteau concernant "l’affaire de Loyada". Celle-ci a enclenché la réaction de plusieurs anciens qui n’acceptent pas la version des faits relatés par cet ancien chef du GIGN.
Nous ne sommes pas là pour entrer dans la « danse » de ce genre de polémique qui ne mène à rien de bon, d’autant plus que nous ne saurions revenir en arrière si ce n’est pour remettre en mémoire un combat de la Légion qui fait notre fierté et qui nous fait dire sans ambiguïté que la Légion à Loyada a écrit une nouvelle page de gloire.
Par devoir de mémoire nous remettons cette "affaire de Loyada" telle que le magazine "Képi Blanc" l’a diffusé et qui reste notre vérité, incorruptible et incontournable quant au déroulement des faits de la Légion au combat.
Coup de chaleur en Afrique orientale :
Mardi 3 février 1976 :
07h15 :
A Djibouti, 4 terroristes prennent en otages un car de ramassage scolaire dans lequel se trouvent 32 enfants de militaires français et un conducteur, jeune appelé du contingent Jean-Michel Dupont.
Le bus se dirige vers la frontière somalienne à Loyada.
L’autocar est stoppé devant le poste de gendarmerie à environ 800 mètres de la frontière.
Tract de revendication des terroristes :
Au gouvernement français, au nom du FLCS (Front de Libération de la Côte des Somalis) :
- Au gouvernement français au nom du FLCS, nous exigeons, en échange de ces otages et en présence du secrétaire général du Front :
- L’Annulation officielle par le gouvernement français du simulacre de référendum prochain, et la reconnaissance sans condition aucune de l’indépendance de Djibouti.
- La libération immédiate de tous les détenus politiques.
- L’arrêt immédiat de toutes mesures répressives : rafles, expulsions, état de siège de la ville de Djibouti.
- L’octroi de retour aux déportés et expulsés.
- La présence du secrétaire général du front est exigée. Le FLCS déterminera le pays qui pourra servir d’intermédiaire
- Si le gouvernement français essayait de faire le malin, il aurait à le regretter ! .
09h15 :
Des éléments du 2ème REP sont héliportés à Loyada ainsi que 2 pelotons d’AML du 5ème RIAOM mis en place au début de l’après-midi.
16h30 :
Le bus se déplaceà 30 mètres de la frontière, Jehanne Bru (1) assistante sociale se porte volontaire et entre dans le véhicule, elle a pour mission de s’occuper des enfants.
Mercredi 4 février 1976 :
05h30 :
Le GIGN est prêt sur sa base de tir.
09h30 :
Le lieutenant Christian Prouteau, reçoit l’autorisation de tir.
15h42 :
Le GIGN effectue un tir sur les terroristes. Dans le même temps les sections du 2ème REP donne l'assaut tandis que les AML se déploient en ligne face à la frontière. Les légionnaires sont pris sous les tirs d'armes automatique venant du côté somalien qui sont rapidement neutralisés par les AML. Les légionnaires pénètrent dans le car et en extraient les enfants et les 2 adultes.
15h50 :
Les otages sont libérés. Finex !
Ce résumé relate les faits que l’on peut lire dans les journaux de marches et des opérations, mais l’affaire montre bien d’autres aspect plus complexes…
Diplomatie et stratégie :
L’enlèvement du bus est destiné à permettre aux terroristes de quitter Djibouti et de rejoindre la Somalie.
Le gouvernement français se montre ferme quant à décider une intervention et donne au GIGN l’autorisation de tirer. Cependant, le traitement diplomatique prend d’autres voies. Du fait que les militaires français sont entrés en Somalie, une polémique débute : la Somalie, alliée de l’URSS attaque la France ce qui prend des proportions énormes…
Les autorités somalienne comprenant que le « match » sera perdu, libère le dernier otage, Frank Rutkovski.
En guise de conclusion :
Loyada est un très beau fait d’armes.
Le GIGN gagne ses lettres de noblesse, la Légion confirme, une fois de plus sa valeur au combat. Lors de l’assaut, la 2ème compagnie du 2ème REP du capitaine André Soubirou fait preuve d’une audace et d'une forte détermination avec un courage et une discipline au feu exemplaires. L’ER de la 13ème DBLE a assuré une couverture efficace.
Parmi les 7 blessés, la petite Valérie Geissbuhler va décéder des suites de ses blessures le 13 février. Elle est enterrée à Aubagne au carré Légion du cimétière des « Passons ». Les 2 adultes présents dans le car : Jehanne Bru et Jean-Michel Dupont ont été blessés ; sans eux, compte tenu de l’espace réduit, cette situation tendue aurait pu dégénérer.
A Loyada, la Légion a écrit une nouvelle page de gloire.
More Majorum.