Encore Madagascar et le Tonkin pour le lieutenant-colonel Brundsaux:

En mars 1902, le voici de nouveau à Madagascar. Débarqué à Majunga, il prend le commandement du bataillon étranger. Depuis 1896, la pacification s’est poursuivie difficilement, malgré l’énergique commandement du général Gallieni. En quatre ans, les unités de légionnaires qui se sont succédé ont donné la chasse aux bandes hovas et sakalaves du Nord et du Nord-Ouest, à travers un terrain très difficile, fortement coupé de vallées profondes, couvert de marécages et de forêts inextricables.

Lorsqu’arrive le commandant Brundsaux en 1902, les opérations se sont orientées vers l’Ouest et le Sud de la Grande île. Il y mettra tout son sens de l’organisation, son goût pour les actions déterminées et le travail sérieux. Nul mieux que Gallieni ne pouvait établir un bilan de son commandement :

-      Depuis qu’il est à Madagascar, je n’ai eu qu’à me louer de la façon dont Monsieur le commandant Brundsaux a administré son bataillon malgré les difficultés. Je l’ai vu à Majunga. Il m’a laissé l’impression d’un officier sérieux, actif et intelligent.

Pourtant, rapatrié et promu lieutenant-colonel en décembre 1903, Brundsaux doit quitter momentanément cette Légion dans les rangs de laquelle il vient de passer quinze ans et qui ne peut lui offrir aucun poste vacant de son nouveau grade. Il est affecté au 12ème de ligne, à Perpignan.

Il est facile d’imaginer l’impression faite sur cette garnison de métropole par ce grand baroudeur couvert de médailles « maigre et barbu, haut en couleur et vert en propos, bon, violent, obstiné, volontaire, adroit comme tout Lorain, brave et dur comme une hallebarde de sergent, et qui sacre aussi bien qu’il sabre » (Jaegle). On peut aussi le croire nostalgique à la pensée de ses camarades restés outre-mer, où ils poursuivent en Afrique et à Madagascar la vie de camp pour laquelle il est fait.

Heureusement cet intermède ne dure guère. En juin 1905 le voici réaffecté au 1er étranger.

 

Légion étrangère: renfort au Tonkin

En février 1906, le lieutenant-colonel Brundsaux embarque, une nouvelle fois pour le Tonkin.

En avril, il prend à Vietri le commandement du régiment de marche du 1er étranger au Tonkin. Sa connaissance du pays et son expérience vont lui être précieuses.

A la fin de 1907, le Tonkin paraît être entièrement pacifié. Les détachements de Légion prennent part seulement à quelques colonnes punitives ponctuelles. Les effectifs légionnaires tendent à se réduire, car le Maroc réclame des troupes : le régiment de marche est supprimé. Le lieutenant-colonel Brundsaux, va regagner la France.

Dernier clin d’œil à l’aventure, il obtient l’autorisation d’effectuer pour son retour un voyage hors du commun et rentre par le Japon. La Chine et le Transsibérien. Nommé colonel le 23 mars 1908 à son arrivée, il prend le commandement du 136ème régiment d’infanterie. Son départ de la Légion est cette fois définitif.

A suivre : « L’une des quatre statues du monument »